30 octobre 2007

Eurêka !

Je SAIS pourquoi je n'ai pas eu ce foutu concours : j'ai une mémoire de bullot. Ce qui n'était qu'une présomption est désormais scientifiquement prouvé !

Parce qu'en réalité, quand j'ai commencé ce post dans l'après-midi, le but n'était pas du tout de partir dans une grande psychanalyse, mais de vous dire que mon article sur Yael Naim (chanteuse dont j'avais parlé ici) était en ligne sur madmoiZelle.com...

J'ai eu la chance d'écouter l'album dans son intégralité, et il est largement à la hauteur du premier single New Soul. Pour savoir tout ce que j'en ai pensé, c'est par là !

"T'es sûre que tu vas bien ?"

Visiblement, je prends un peu trop bien mon échec. Ca laisse penser que :

- je serre les dents, "mais c'est pas la peine si c'est pour faire une méga-dépression dans 3 mois"
- en réalité, je n'en avais rien à foutre
- je SAVAIS que j'allais rater
- je n'ai pas VRAIMENT envie de réussir.

Ce qui me rend triste, c'est de savoir que je risque fort de ne pas faire l'ENA avec celui avec qui j'en rêve depuis notre entrée ensemble à Sciences Po. Nous ne serons selon toute vraisemblance pas camarades de promo. Un vieux rêve qu'il faut oublier, parce que lui aura cette année la réussite qu'il mérite.

Ce qui est difficile, c'est d'avoir l'impression de stagner, d'en rester au même point depuis 2 ans, et de n'être "pas entrée dans l'Histoire" pour reprendre les propos de notre Président. Attendez, je ne rêve pas de devenir un personnage "historique", mais simplemenet d'avancer dans ma vie, "connaître le progrès". J'aimerais pouvoir avoir quelque chose à répondre quand on me demande "alors, quoi de neuf ?". En général, rien de neuf : je prépare mes concours, et basta. Je n'ai pas de safari en Irlande à raconter, ni de visites culturelles aux Galapagos. Encore moins de grands projets de déménagement ou d'évolution professionnelle. Je suis toujours avant un concours, après un autre, en attente de résultats ou d'oraux. J'aimerais avoir des choses à raconter et de grandes nouvelles à annoncer de temps en temps, mais pour ça, il faudra attendre encore un peu. Encore un peu plus.

Oui, je vais bien. Ca ne veut pas pour autant dire que je ne suis pas déçue, que je suis soulagée de ne pas avoir à me frotter au jury en chair et en os, ou que j'étais partie perdante. J'y ai cru, tout en ayant conscience que j'avais plus de chances de ne pas avoir le concours que de l'avoir (c'est statistique).

J'ai envie de réussir, mais je sais que si je n'y arrive pas, ça ne veut pas dire que je ne vaux rien, ni que ma vie est finie. Il y a une vie sans l'ENA, qui peut même être radieuse. Ceci est un message non-subliminal à la personne arrivée hier sur mon blog via "je ne suis pas admissible à l'ENA et je veux mourir". C'est sûr qu'à côté, je vais très bien...

Enfin, j'ai encore une tentative l'année prochaine, que je compte bien utiliser. Je n'ai pas dit mon dernier mot.

29 octobre 2007

Après la défaite, le coaching de Laporte est mis en cause

(Note préliminaire à ma vraie coach : non, ton coaching n'est pas remis en cause !)

Je vous l'avais dit, je n'hésiterais pas à faire appel à Bernard Laporte pour m'aider dans cette tâche. Voici donc un petit article du Nouvel Obs revu et corrigé pour coller à la situation. Modifications en italique. C'est parti !


Au lendemain de la défaite de Coco à l'écrit de l'ENA, les choix de la candidate sont remis en question.

- Pierre Villepreux, ancien sélectionneur de l'Ecole nationale d'administration : "Je n'ai pas cerné le projet de vie professionnelle. On s'est trompé de stratégie. Il faut un candidat qui maintienne ses convictions. Pas quelqu'un qui pique à droite, à gauche. Je n'attaque personne, je constate." (Le Parisien, lundi 15 octobre)

- Emile Ntamak, entraîneur de l'équipe des futurs énarques : La candidate avait toutes les armes. La stratégie était cautionnée par les professeurs. On avait une volonté de ne pas prendre de risques". (Le Parisien, lundi 15 octobre)

- Olivier Magne, ancien énarque : "On a travaillé contre-nature. On n'avait pas de style de révision bien défini. Samedi, on révisait dix minutes comme les Normaliens, puis on revenait dix minutes à du technico-mémorisation." (Le Parisien, lundi 15 octobre)

- Pierre Berbizier, ancien sélectionneur d'énarques : "La candidate a gaspillé. Je fais partie de ceux qui ont dénoncé depuis longtemps des dysfonctionnements intellectuels." (Le Parisien, lundi 15 octobre)

- Bernard Lapasset, président de l'Association des anciens élèves de l'Ecole nationale d'administration : "Je ne comprends pas la manière dont elle a fait ses écrits. Quand on compose en droit public, on ne compose pas comme en économie. On compose comme en droit public et on cite de la jurisprudence". (Le Parisien, dimanche 14 octobre)

- Frédéric Michalak, un concurrent malheureux : "ça se joue à rien, une erreur, un manque de chance. Les autres candidats ont su quoi faire pour nous faire chier, nous retarder (...) pour que notre dissertation ne se mette pas en place. Le concours de la semaine dernière nous a marqués moralement et physiquement. On n'est pas là le jour J. Les grands champions sont là le jour J. On n'a pas voulu vraiment être champions aujourd'hui. (...) Il fallait préparer autrement, oui, on aurait pu y arriver avec un peu plus d'ambitions, en travaillant plus les matières principales. On a aussi manqué de fraîcheur (...)." (Déclaration, dimanche 14 octobre)

- Sébastien Chabal, un autre candidat ayant rencontré l'échec : "On n'a pas eu la bonne stratégie. je pense qu'on aurait peut-être dû travailler un peu plus, mais sur le coup, si je fais une bonne introduction, on dit que c'était bien. Ca ne tient à rien. Il n'y a pas grand-chose à dire. On est déçus. Je n'ai même pas envie de parler du concours. On va souhaiter aux admissibles d'aller au bout." (Déclaration, dimanche 14 octobre)

- Laurent Perrin, journaliste au Parisien qui donne une note de 2/10 à Mademoiselle Coco : "La candidate n'a pas vu que les héros de Strasbourg étaient à bout de souffle. (...) Bien malin celui qui peut déchiffrer la stratégie élaborée pour vaincre des candidats aux connaissances simplistes" (Le Parisien, dimanche 14 octobre)

- Erwan Le Duc, journaliste au Monde.fr : "Difficile de ne pas regretter la frilosité tactique d'une candidate qui n'a jamais déployé ses ailes. Difficile de ne pas pointer du doigt l'incapacité de Coco à répondre au défi tactique imposé. Difficile de ne pas voir dans ce balbutiement intellectuel contre-nature et improductif une épine plantée dans les semelles des concurrents". (Le Monde.fr, dimanche 14 octobre)

- Christian Jaurena, journaliste à L'Equipe : "Les regrets vont être éternels. Pas sur le mérite des admissibles d'avoir maté leurs adversaires, mais sur le plan de révision, choisi, buté et obtus (...)". (L'Equipe, dimanche 14 octobre)

- Michel Dalloni, journaliste à L'Equipe : "Face aux autres candidats (...), dont elle cherche à s'inspirer, Mademoiselle Coco n'aura finalement pas pu rivaliser. Peut-être n'avait-elle pas besoin de puiser son inspiration ailleurs que dans ses propres racines. C'est finalement la grande leçon d'hier : les admissibles ont vaincu parce qu'ils n'ont jamais renoncé à être eux-mêmes". (L'Equipe, dimanche 14 octobre)

- Olivier Joly, journaliste au JDD : "Mademoiselle Coco n'a jamais été aussi menacée que par elle-même. C'était déjà le cas il y a quatre ans. Mais à l'époque, sa stratégie était trop ambitieuse. Celle d'hier ne l'était pas assez. Ce n'est pas un progrès". (JDD, dimanche 14 octobre)

- Laurent Benezech, ancien élève de l'ENA : Il y a deux raisons à la défaite, la forme physique et "la mauvaise exploitation de ses capacités par la candidate. A la fois parce qu'on a décidé une stratégie de révision en juillet, qui est contraire à tout ce qu'on a fait précédemment. Quelle que soit la qualité des neurones de Mademoiselle Coco, ils ne peuvent pas répondre en trois jours de préparation à une demande de la candidate. (...) il y avait une très grande qualité dans ce groupe de neurones. Il a seulement été mal géré". (L'equipe.fr, dimanche 14 octobre)

Au milieu de cette forêt de critiques, une lueur d'encouragement :

- Guy Novès, manager de la prepena de Sciences Po : "Je soutiens Mademoiselle Coco, elle n'était pas loin de la vérité. A quelques points près, elle aurait pu devenir une icône. Elle a mis en place une énorme organisation de préparation sur laquelle elle pourra s'appuyer dans l'année qui vient." (Le Parisien, lundi 15 octobre)



Bon donc voilà, je ne suis pas admissible. Je ne songe pas à me suicider, mais plutôt à rebondir. Commencer à préparer dans la sérénité mes oraux du Quai d'Orsay pour assurer comme une bête si je suis admissible. Attendre mes notes de l'ENA pour voir si j'étais à un cheveux de Bernard Laporte ou à un chignon d'Amy Winehouse de la réussite. Et en attendant, je vais pouvoir laisser parler mon côté de sadique castratrice en faisant passer des oraux blancs cruels à mes amis plus brillants que moi. Chouette !

28 octobre 2007

Auteuil, Neuilly, Passy, tel est notre ghetto

Je viens de découvrir cette parodie de parodie (de parodie ?) chez Emery, et je trouve que c'est tout à fait approprié pour un dimanche après-midi. Et moi qui ai grandi avec les Inconnus (Auteuil Neuilly Passy était l'un de mes premiers 45 tours, hinhin), ça m'émeut particulièrement...

Je ne sais pas qui se cache derrière ce trio mais je les trouve très très forts. On est loin d'un clip d'amateurs déconnants. Et les paroles du passage "hardcore" valent leur pesant de bling-bling !



-

Vérité

C'est dingue comme je me sens mieux quand la nuit fait une heure de plus... Pourquoi ça ne peut pas être tout le temps comme ça ?

Rien à voir mais :



et sa version revue et corrigée,intéressante :



(Benjamin Biolay, Dans la Merco-Benz)

26 octobre 2007

Comme avant Noël

Voilà, depuis quelques jours un peu, et depuis ce matin beaucoup, je me sens comme juste avant Noël. Quand les cadeaux sont déjà sous le sapin, et qu'on n'a plus qu'à déterminer si on a le gros, le petit, ou le "c'est l'attention qui compte". Ces satanés résultats vont bien finir par tomber, à force de les attendre avec tant de conviction. La patience n'est vraiment pas mon trait de caractère le plus prononcé, ça se confirme.

Depuis plusieurs années, alors que cette liste me laissait relativement indifférente, l'ENA publiait généralement les résultats avant leur date officielle de sortie, le vendredi. Pleine d'espoir, je clique donc sur "actualiser la page courante" de façon répétée depuis ce matin.

Mais parfois, au lieu d'actualiser, je clique sur le lien, mais mal, parce que je suis une gourde. Ce qui m'a, au passage, valu quelques micro-crises cardiaques. Il suffit de ne pas cliquer sur le bon lien, une page différente de d'habitude s'affiche, on y croit très fort, et finalement non. On a juste affiché involontairement sur la liste des internes.

Je crois que c'est ce soir que l'émission Popstars se termine et que le jury forme l'équipe gagnante. Pourquoi mon jury à moi ne ferait pas pareil, hein ?

(Si tu es un lecteur assidu, tu remarqueras la métaphore filée et subtile depuis plusieurs mois sur le thème de Popstars et des concours administratifs. Je sais, c'est pas terrible...)

(Et si tu te demandes comment je connais le calendrier de Popstars, je vais te le dire : à partir de lundi prochain, à l'horaire habituel de Popstars, y a un truc de mannequins en herbe, d'où ma déduction, hein.)

25 octobre 2007

Être une cible de tag...

... ou comment retrouver l'inspiration. Ok, je ne sais pas si on peut vraiment parler d'inspiration à ce stade-là. Surtout que mes réponses vont sans doute te barber. C'est en tout cas à Marie-Hélène que je dois cette perche salutaire. J'aurais aussi bien aimé qu'elle me file son don pour faire de jolis dessins, mais ce n'est apparemment pas aussi facile qu'un tag.

Attrapez le livre le plus proche, allez à la page 18 et écrivez la 4ème ligne :

"Les sources du droit fiscal : surabondance et complexité....... p 460", Finances publiques d'Adam, Ferrand et Rioux. A la page 18, on en est encore qu'au sommaire, pour situer... (je t'avais bien dit que ça serait un poil rasoir)

Sans vérifier, quelle heure est-il ?

Un truc autour de 11h

Après vérification ?

10h49

Avant de répondre à ce questionnaire, que regardiez-vous ?

Le clip de Yael Naim featuring Readymade sur "The only one" pour préparer mon article sur le CD de la dame.

Quel bruit entendez-vous à part celui de l’ordinateur ?

Europe 1 (Jacques Pradel qui parle de l'histoire des lunettes, si tu veux tout savoir) dans la radio, que je n'ai pas éteinte avant de lancer le clip sus-cité qui continue à tourner.

Quand êtes vous sorti la dernière fois? Qu’avez-vous fait ?

Ca dépend de ce que tu appelles "sortir". Parce que si c'est sortir-sortir, je ne me rappelle même pas la dernière fois que j'ai fait des folies jusqu'à pas d'heure (je sais, c'est lamentable, mais un jour, je me rattraperai).

Si tu veux dire avoir une activité sociale en soirée et en extérieur, c'était vendredi pour ma merveilleuse pièce de théâtre.

Si tu veux dire avoir une activité sociale en soirée mais chez moi, c'était mardi soir. Un dîner avec un ami de mes parents, qui a une conscience écologique très poussée, ce qui ne l'empêche pas d'aller de chez lui à son bureau en voiture, le tout entre le XVIème et Neuilly (2 stations de métro ou 2km, pour les non-Parisiens).

Avez-vous rêvé cette nuit ?

Oh oui... Tu penses bien, c'est un peu ma spécialité, les rêves. Donc cette nuit, pour changer, j'ai rêvé de mon admissibilité. Je n'étais admissible nulle part, sauf... à la BCE, évidemment. Alors que je te rappelle que 1. je ne passe pas ce genre de concours car je ne suis pas folle, et 2. pour le bien de l'Europe, il vaut mieux que je ne travaille pas pour la BCE. Nan parce que tu vois, moi, quand on me demande si on doit baisser ou monter les taux directeurs, ben je la joue à pile ou face comme Corinne Charby.

Bon, faut que j'arrête d'essayer de te faire rire en racontant des trucs pareils, tu vas finir par croire que je ne pige VRAIMENT rien à l'économie, et tu vas prendre peur si je gagne le droit de servir l'Etat et l'intérêt général. Alors que j'ai très bien compris les histoires de taux directeurs je te signale. J'ai même des témions. D'abord.

Quand avez-vous ri la dernière fois ?

Quand j'ai essayé de faire croire à ma maman que si je reprenais une enième petite crêpe, c'était vraiment juste pour lui faire plaisir. Et comme c'était trop gros pour être plausible (et après, c'est moi qui serai trop grosse, mais si c'est pour faire plaisir à ma maman, hein), elle a éclaté de rire, et moi aussi.

Qu’y a-t-il sur les murs de la pièce où vous êtes ?

De la peinture blanche et des petits tableaux. Mais ça commence à devenir intime ce truc.

Si vous deveniez multimillionnaire dans la nuit, quelle est la première chose que vous achèteriez ?

Euh... je pars pour 2 semaines dans un endroit il n'y a que du soleil, des plages et une mer chaude et transparente, pour pouvoir penser tranquillement à comment je vais m'organiser pour ne pas dilapider cet argent sur des plages de sable fin dans les 2 ans qui viennent.

Quel est le dernier film que vous ayez vu ?

Au cinéma, c'était Caramel, un superbe film libanais sur l'épilation. Enfin non, c'est sur un peu plus que ça, parce que là, je sens que je n'ai pas réussi à te donner envie.

Avez-vous vu quelque chose d’étrange aujourd’hui?

Non, je ne suis pas encore sortie de chez moi.

Que pensez-vous de ce questionnaire ?

Que ça meuble bien un billet, ce truc.

Aimez-vous danser ?

Ben oui, bien sûr. Surtout quand je suis toute seule dans mon salon (et en général, je chante en même temps pour faire comme dans Popstars).

Quelle est la dernière chose que vous ayez regardée à la télévision ?

Devine ? Eh oui, Ce soir (ou jamais) évidemment. Je suis super prévisible comme fille.

Quel serait le prénom de votre fille si vous en aviez une ?

Gertrude (je préfèrerais Gertrud, à l'allemande en fait)

Quel serait le prénom de votre garçon si vous en aviez un ?

Adolph (comme ça, ça se prononce pareil en allemand et en français). D'ailleurs, je ne comprends pas pourquoi Adolph est le seul prénom ancien qui ne redécolle pas dans le classement bobo des prénoms les plus bobo-utilisés.

Que portez-vous ?

Alors, j'ai un peu honte. Parce que je suis encore en pyjama. Qui ne ressemble d'ailleurs pas à un pyjama. Tu veux vraiment savoir ? Bas de jogging bleu-gris, t-shirt blanc, et mon sweat Sciences Po à capuche. Je te jure que je peux faire mieux... (tu remarqueras mon honnêteté, parce que j'aurais aussi pu mentir et te raconter que j'avais ma jupe fendue et mes porte-jarretelles imaginaires).

Quelles sont les 4 personnes qui doivent prendre le relais sur leur blog ?

Vu que ça fait 27 plombes que ce questionnaire tourne, je pense que je dois être la dernière à ne pas y avoir répondu. Mais je tente quand même : The Célinette, La libellule, Silphi et à Fashion Camille.

Allez, comme tu as été mignon, un petit cadeau d'adieu :

24 octobre 2007

Démocratie participative

Bon, je vois qu'en ce moment, je vous déçois un peu. J'écris des trucs pas très intéressants et pas très drôles (alors que d'habitude, évidemment, ce que j'écris est d'un comique désopilant et d'un intérêt indubitable). Mais franchement, j'ai un petit passage à vide de l'inspiration.

Alors voilà, dites-moi de quoi vous avez envie que je vous parle, et si j'en ai envie moi aussi (oui, c'est la démocratie participative ici, pas la dictature du peuple, nanmého), je saisirai le sujet au bond. Peut-être que comme ça, j'arriverai à vous faire plaisir.

(Je sais, ça fait un peu appel désespéré, mais même pas honte)

(Avec ça, Wikio va encore me classer dans les blogs politiques. N'imp...)

22 octobre 2007

Tomber de rideau

Vendredi soir, je suis allée au théâtre. En réalité, je devais travailler, mais étant donné que l'ensemble de ma journée s'était déroulée à l'inverse de mes plans, j'ai fait une entorse supplémentaire à mes prévisions lorsqu'on m'a gracieusement et gentiment offert une place. La pièce étant mauvaise et mal interprétée, j'ai relativisé la générosité de cette offrande à la sortie de la représentation.

Je vais rarement au théâtre, et je me suis rappelée pourquoi. Je trouve la programmation généralement assez navrante : entre du théâtre de boulevard battu et rebattu, des grands classiques vus et revus, et du théâtre ultra-contemporain où "moins tu comprends, mieux c'est", j'ai du mal à me motiver. A moins de se tenir très au courant de ce qui se passe (au risque d'ailleurs de tomber dans le travers 3), il est à mes yeux très difficile de bien tomber.

A ce problème de départ s'ajoute ma consternation face à la médiocrité générale de la prestation des comédiens. Je sais que je ne vais pas me faire que des amis en disant cela. Je sais que c'est un métier difficile et parfois ingrat. Mais raison de plus : si les places sur scène sont chères (pour les comédiens, je ne parle pas encore en spectatrice), ceux qui les occupent devraient être d'autant meilleurs ! Or souvent, j'ai l'impression d'assister à un mauvais spectacle de fin d'année, avec des monologues débités sans vie et des dialogues articulés à l'extrême. Mais bon Dieu, ce n'est quand même pas infaisable de réciter sans déclamer ni ânonner comme on débite des déclinaisons latines !

Je suis donc le plus souvent déçue. Evidemment, ce n'est pas le cas lorsque je vais voir Huppert au théâtre de l'Odéon. Et comme je suis un mouton, je ne suis alors pas la seule à accourir. En revanche, la salle où j'ai passé ma soirée de vendredi était aux trois quarts vide. Matérialisation de la "crise du monde de la culture" dirons les uns. Conséquence logique d'un mauvais spectacle, selon moi.

Jusque là, je n'ai rien découvert vendredi dernier. En revanche, j'ai été surprise par le public... pour le moins dissipé. Peut-être était-ce lié à la piètre qualité de la pièce, mais je n'en suis même pas certaine. Les gens arrivaient en retard, se levaient, changeaient de place, partaient pisser (en faisant 3 fois le tour de la salle pour trouver les toilettes), parlaient, trituraient des sachets en plastique. Ils ont confondu cinéma et théâtre ou quoi ? Je n'excuse pas plus le manque de respect des amateurs de salles obscures, mais au moins, ils n'offensent pas les acteurs qui ne les voient pas. J'en suis restée bouche-bée.

Cerise sur le sundae : je pense que le directeur de cette merveilleuse salle de théâtre fait des économies de chauffage, ou qu'il compte en vain sur la chaleur humaine pour chauffer. La salle était glaciale, ce qui ne favorisait pas l'enthousiasme. Mon angine se réjouit quant à elle d'y avoir trouvé un terrain propice pour se développer et être désormais au mieux de sa forme. Nan vraiment, une formidable soirée !

21 octobre 2007

Sigmund le farceur (bis)

Quand on voyage dans mon inconscient, ça peut soit faire peur, soit faire rire... J'ai très envie de dormir là maintenant tout de suite, mais je commence à avoir un peu peur de mon Moi dormant. Bien évidemment, si tu as lu Freud, tu sais que mon Moi dormant est en réalité mon Ça. Mais tu ne vas pas commencer à chipoter, je ne suis pas d'humeur.

La nuit dernière, mon Ça a pensé que je serais touchée de sa tendre attention. Il m'a fait rêver que je demandais à Bernard Laporte himself de rédiger pour moi un billet pour mon blog, pour vous annoncer que je n'étais pas admissible.

Nan mais franchement, Bernard Laporte... En même temps, je prends des gens compétents, tu remarqueras. Je ne lui ai pas demandé de me remplir ma déclaration de revenus. Vu que je n'ai malheureusement pas de revenus, ça serait vite fait de toute manière.

Je n'ai aucune idée de ce que Bernard racontait, mais LUI, il savait sacrément bien parler de la défaite et de la suite. Surtout de l'échec en réalité. On n'a pas dit que j'étais obligée d'avoir des rêves prémonitoires non plus, hein.

La seule bonne nouvelle ? Son billet ne ressemblait pas à la lettre de Guy Môquet...

18 octobre 2007

17 octobre 2007

Maraboutée

Là... là... je crois que ça devient pathologique. J'aimerais vraiment savoir qui joue à la poupée vaudou avec moi. Ou plutôt : avec mon téléphone. Vous vous rappelez du jeune homme au prénom suranné ? Disons que c'est plus ou moins reparti comme en 40 niveau dragouille.

Sauf qu'il faut tempérer tout cela avec les éléments suivants : on est tous les deux la tête sous l'eau en pleine préparation d'écrits et d'oraux, donc on ne peut pas dire que les rencontres soient fréquentes ni rapprochées. OK, j'enjolive un peu la situation en parlant carrément de dragouille, ce n'est pas si net que ça. Quand on se voit une fois par mois, ça n'aide pas à faire avancer les choses non plus. Menfin bref, le contact a été repris quoi.

Et là, je suis certaine que tu te demandes, lecteur, ce que mon téléphone portable a bien pu inventer pour me pourrir la vie. Ben je vais te le dire : il ne me dit plus quand j'ai des messages sur mon répondeur. Tu vas même avoir droit à une confidence : tu n'as pas idée du côté pratique de la chose dans le circuit de ton téléphone qui te met au courant qu'appeler ta messagerie serait une bonne idée.

Le jeune homme sus-cité m'a appelée jeudi dernier pour prendre de mes nouvelles et me proposer un truc. Sauf que j'étais en plein concours, et que donc (va savoir pourquoi) je n'ai pas répondu. J'avais même pensé à éteindre mon portable, sans quoi j'aurais été définitivement exclue de l'épreuve. Je veux bien faire des efforts, mais il y a des limites à tout hein. Donc : téléphone éteint, aucune trace de l'appel. Et en l'absence du précieux message informatif de mon répondeur, je n'ai eu son message qu'aujourd'hui, tout à fait par hasard. Quasiment une semaine, ça fait un peu tard pour répondre, d'après les règles du protocole du téléphone portable.

De toute façon, jeudi, je ne pouvais pas. Et pour qu'on trouve un moment libre en commun, ça repousse aux vacances de Noël environ, alors c'est pas dramatique hein. Menfin bon, quand même, j'aimerais que mes appareils technologique arrêtent de me trahir.

15 octobre 2007

Arithmétique

Mon destin est malheureusement de devenir un éléphanteau à force de manger sans pouvoir dépenser mes calories. Je vous explique :


- d'un côté, ma future salle de sport ne veut pas de moi. Nan mais je rêve, j'arrive même à me prendre des rateaux par des gens qui sont supposés être presque prêts à me payer pour que je vienne les voir. Disons que ça ne s'est pas tout à fait passé comme ça.

Déjà, ils ne veulent pas me faire de tarif préférentiel alors qu'ils sont plus chers que leur voisin. Mon expérience me faisait dire que les salles de sport sont prêtes à tout pour vous faire signer, et bien... non. Adam Smith et les mérites de la concurrence peuvent aller voir sur un autre manège si la queue du Mickey est plus grande.

Parce qu'en plus de tout ça, l'assurance mutation chèrement payée ne couvre pas le cas dans lequel vous sautez au plafond de joie après avoir réussi un concours nécessitant un déménagement en province. Donc ils vont devoir se passer de ma présence dans leurs locaux, avant que je ne change d'avis dans quelques semaines.

Voilà pourquoi il va falloir que je stocke mes calories sur moi pendant tout l'hiver (et ne me dites pas qu'il y a d'autres façons de faire du sport, je le sais, mais je n'ai pas envie).


- d'un autre côté, je viens de découvrir que Monoprix vendait enfin TOUT ce qui est nécessaire à la réalisation de mes plats thaïs préférés. Avant, il me manquait toujours quelque chose, mais plus maintenant : citronnelle, galanga, basilic thaï et feuille de kaffir. L'introuvable est désormais à deux stations de métro ! J'ai failli faire un feu de joie au milieu des rayons, mais j'ai vu que le vigile ne semblait pas avoir un sens de l'humour - ni de la gastronomie - si développé.

Mais pour fêter ces perspectives culinaires en rentrant chez moi, j'ai fait des panna cotta (oui, je bouffe pour me réjouir à l'avance de futures ripailles, qu'est-ce qui vous échappe ?). Sauf qu'en vrai, les panna cotta, c'est normalement pour recevoir mon groupe de coachés demain chez moi. Mais que nous sommes 5 et que, c'est étrange, j'en ai fait spontanément pour 8. Il n'y a plus qu'à espérer que personne ne voudra se resservir demain, parce que là, l'appel de l'amande crémeuse et de la framboise acidulée a été plus fort. Mais j'en ai laissé une pour chacun demain, ne vous imaginez surtout pas que je suis une goinfre déraisonnable.

Donc l'équation est ainsi : des + d'un côté, sans - de l'autre. Cela fait donc bien des + au final.

Embajada de utopia

Je sais pas vous, mais moi, j'ai passé un week end formidable de glande absolue, mais culturel quand même. J'ai beaucoup et bien mangé (retour au bercail familial oblige), j'ai dormi plus en deux jours que sur l'ensemble de la semaine passée, et j'ai été écouter un concert de musique baroque dans un cadre esssspoustouflant.

Mais maintenant, fini de rigoler, une montagne de travail m'attend. Donc je vais m'arrêter là, mais en vous laissant en bonne compagnie, und zwar (j'adore cette expression en allemand, qui est fort pratique : vous dites un truc vague, après vous mettez "und zwar" et vous détaillez), und zwar, disais-je donc, celle de Kevin Johansen.

Injustement méconnu, le monsieur est un vrai Américain, mais dans le sens continental du terme. Né en Alsaka d'un couple américano-argentin, sa vie est l'histoire d'une longue descente vers le Sud : quelques années en Californie puis en Argentine (bon après, il a fait un séjour à New York, ce qui plombe mon approche géographique descendante implacable). Du coup, sa musique, tantôt en anglais tantôt en espagnol, est teintée de toutes ces influences.

Et puis j'aime aussi follement sa voix si douce à écouter, le fait qu'il soit encore sexy même vêtu d'un improbable costume andin que même les joueurs de flûte de pan de la RATP n'en voudraient pas, et son autodérision quand il joue au latin lover qui montre ses biceps. Assez parlé, je vous laisse avec lui et, dans l'ordre, Sur o no sur, Daisy et Anoche soñé contigo.





12 octobre 2007

Ce soir ou jamais (mais demain ça va aussi)

Plus je la regarde, et plus j'aime l'émission de Taddeï Ce soir ou jamais. Je sais, ça fait 732 fois que je le martèle, mais je n'y peux rien, "l'actualité vue par la culture", je trouve ça brillant sans être hermétique.

Déjà, il y a le vague sentiment (extrêmement narcissique et indubitablemet personnel, j'en conviens) de toute puissance quand on comprend quelque chose qu'on n'aurait pas compris il y a de cela quelques mois. Toute puissance, je vais un peu loin. Mais entendre parler d'Ulrich Beck de façon elliptique, sans imaginer un instant qu'il puisse s'agir d'un cycliste ou d'un pilote de formule 1, me fait croire que je n'ai pas perdu mon temps l'année dernière. Que l'année que tout le monde voit comme celle de l'horreur a avant tout été une année d'apprentissage et d'enrichissement intellectuel pour moi. Et qu'après tout, je m'en satisfais pleinement.

En outre, avoir commencé à m'endormir (mais pas complètement) devant l'émission de je-sais-même-plus-quand-c'était m'a donné de sérieux instruments pour répondre aujourd'hui en moins de 10 minutes top chrono à la question "la bombe démographique représente-t-elle un réel danger ?" en allemand. Ni le temps de réfléchir ni le temps de faire un brouillon, j'ai craché tout ce qu'il me restait d'encre, d'énergie et de souvenirs. Evidemment, je suis aussi peu contente de moi que quelqu'un qui a rédigé un essai (le nom de la rédaction en langue étrangère, complètement idiot d'ailleurs, car tout le monde s'attend à ce que vous fassiez autre chose qu'une simple tentative) en 10 minutes. Mais rien que pour ça Frédéric, je te remercie et je te resterai fidèle.

Enfn, Ce soir ou jamais ne serait pas parfait sans cette petite touche finale, le parasol en papier sur le cocktail, que représente le morceau de musique en clôture d'émission. Et justement, l'une de mes chanteuses bien aimées du moment est passée sur France 3. Il s'agit de la Québecoise (? Je crois ! Canadienne francophone anyway) Terez Montcalm, qui a un grain de voix bien particulier qui ne s'oublie pas.

La chanson n'est pas la plus optimiste de la Terre pour vous souhaiter un bon week end. Mais les "Sweet dreams" sont ce à quoi je rêve depuis déjà si longtemps. Mon programme du week end au vert est essentiellement de dormir, pour arrêter de ne penser qu'à ça et finir de me débarasser de mes microbes. Alors, que votre programme soit proche du mien ou non, bon week end à tous !

11 octobre 2007

On dirait que tu serais un téléspectateur et que moi je serais un programme télé

Juste pour vous dire que ce soir, sur Arte, à 20h40, passe le superbe (mais pas très tendre) film d'Amos Gitaï Kadosh. C'est un film que je n'ai pour l'instant vu que par petits bouts, mais que j'ai hâte de voir enfin en entier, après avoir lu le roman qu'Eliette Abécassis - co-scénariste - en a tiré, La Répudiée.

Ah, vous voulez connaître l'histoire, et vous vous attendez à ce que, comme tout bon programme télé, je vous mette un petit résumé ? Et bien (merci Allociné) :

Meir et Rivka sont maries depuis dix ans. Ils s'aiment passionnement mais n'ont pas d'enfants ce qui n'est pas du gout du rabbin qui demande a Meir de repudier sa femme et d'epouser Haya pour assurer sa descendance. Malka, la soeur de Rivka, est amoureuse de Yaakov mais ce dernier a choisi de vivre en dehors de la communaute juive orthodoxe, au rand dam du rabbin. Malka va donc epouser Yossef, son fidele assistant. Si Rivka demenage et sombre lentement dans la solitude, Malka trouve une autre issue: la rebellion.

Si vous pensez que c'est du Barbara Cartland à la sauce cacher, vous allez vous en prendre plein la figure. Et c'est exactement ce que j'aime dans le cinéma : qu'un film me laisse suffoquée et me choque. Kadosh y arrive à merveille.

10 octobre 2007

Mappy Coco à votre service !

Allez, le petit cadeau du soir espoir, les meilleures recherches de gogole des dernières semaines. Et ne prétendez pas que je ne fais ça que parce que c'est une solution de facilité et que je suis naze. Vous adorez ça, ne mentez pas... Bon, alors c'est parti mon bikini.

"je n'ai pas d'interdit" : formidable. Je suis très contente pour toi. Mais juste une question : pourquoi ressens-tu le besoin de le dire directement à Gogole ?

"le patronage de slip". Un grand problème des temps modernes. Après avoir disserté sur tant de sujets venus d'une autre galaxie, je crois que je serais presque capable de tenir 4 heures là-dessus. Mais attendez, faut d'abord que je réussisse à définir les termes du sujet.

"mon ami a vachement de mal à se faire endormir pour se faire enlever les dents que faut-il faire". Ben... assome-le ! Ou arrête d'essayer de lui enlever les dents pendant la nuit ! Ou laisse le avec des dents en train de pourrir, il finira bien par aller chez le dentiste (mais siiiii, tu sais, le médecin des dents).

"les veuves et le cul" Puis-je suggérer l'écoute de La Veuve joyeuse afin d'élever le débat ?

"épilation ena concours masque" Alors toi, soit tu as exactement les mêmes préoccupations que moi dans la vie. Soit tu es tombé(e) sur mon blog qui t'a tellement bouleversé(e) que tu as oublié de l'enregistrer dans tes favoris et que maintenant, tu galères pour te rappeler de l'adresse. Je suis pleine d'empathie pour ce genre de recherche. Il y a peu, j'ai dû taper "joe dassin tapis" pour retrouver un blog qui m'avait plu.

"lettre de rupture à mon coiffeur". Je suis très lâche dans la même situation. J'arrête de l'appeler pour prendre rendez-vous, et je fais tout pour ne plus le croiser (i.e. j'évite de rentrer dans sa boutique en somme). C'est dur, mais tu peux le faire.

"diderot arrive à fair bondir plein de sujet a travers jacques le fataliste" Un récit plein de ressort, autrement dit. Ce pauvre Jacques, on dirait qu'il se fait faire un nettoyage de peau chez l'esthéticienne Diderot Beauté.

"beautés et frontieres qui sont outre la beauté" C'est exactement ça, je suis au-delà de la beauté, ça me semble clair. Comment ça, je déforme la question ?

"si les blondes sont stupides toutes les personnes sont stupides aussi". Dis moi, tu ne serais pas un peu blonde par hasard ?

Pour finir :

- si tu es professeur de littérature dans la région de Nantes et que tu as demandé à tes élèves de lire Coco et/ou Mademoiselle Cocotte, je peux t'affirmer que la plupart d'entre eux n'a pas lu le livre et cherche désespérement un résumé sur internet. Fais leur un petit QCM surprise pour vérifier qu'ils ont bien lu tout ça page après page, tu auras de quoi rigoler pour tout l'hiver.

- si tu es professeur de sciences économiques et sociales dans la région toulousaine, et que toutes tes copies sur la nature de la science économique ont comme magnifique ouverture "Le problème de l'économie est que c'est une science molle qui se prend pour une science dure", n'y vois malheureusement pas le trait du génie de tes élèves, ce n'est (modestement) que le mien dont il s'agit. Je ne brevette pas la formule, je ne veux pas de royalties, je voulais simplement que tu n'extrapoles pas sur le brio des lycéens (bande de copieurs).

Du passé faisons table rase !

C'est ce billet de Silence des lois sur la simplification du droit qui m'y a fait penser. Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous réciter mon cours sur "les enjeux juridiques de la qualité normative" (fascinant, mais bon, là, je n'ai pas envie). Mais pour vous expliquer en gros, l'idée c'est de dire que les lois sont trop nombreuses, trop compliquées et s'attachent à régler de minuscules détails sans importance. Que tout ce bazar empêche tout le monde d'avoir les idées claires et que faire du ménage, de temps en temps, c'est bien (voilà, maintenant, vous n'avez plus besoin d'acheter le Que sais-je sur le droit administratif). Donc de temps en temps, les députés ont la bougeotte et se mettent à faire le tri. C'est ce qui se passe en ce moment.

De ce fait (t'as vu Ardalia comme je retiens bien ?!), j'ai émergé d'un sommeil profond et lourd un matin en entendant un avocat à la radio. Etant donné l'état de ma matière grise à cette heure de la journée, je ne me rappelle que très vaguement de son propos, je vous prie donc par avance de m'excuser en cas d'imprécisions voire de grossières erreurs.

Alors : l'avocat expliquait qu'avec toutes ces lois, son travail était devenu très compliqué. Pour illustrer son propos, il parle d'un cas qu'il a récemment pris en charge, et qui lui a - pour une broutille de collision sur le Rhin - pris des heures. Et pourquoi ? Parce qu'il devait regarder des TAS de textes (ben oui, mais c'est son métier, non ?). Et surtout, surtout (sa voix marquait le tournant dramatique), "certains dataient de 1814" ! Et oui, quelle honte n'est-ce pas ?

J'ai rassemblé mes connaissances en droit fluvial pour faire sortir au carbone 14 le souvenir du Congrès de Vienne, qui proclamait pour la première fois la liberté de navigation sur les cours d'eau internationaux, et la création dans la foulée des premières organisations multilatérales, les "Commissions fluviales" (Commission centrale pour la navigation du Rhin, créée en 1816, pour le cas qui nous concerne).

Il est donc tout à fait logique que, si ces dispositions de l'Acte final du Congrès de Vienne sont toujours justifiées (en particulier pour la détermination du tracé exact de la frontière sur le fleuve), on n'y ait pas touché. Ce qui n'est d'ailleurs pas sans lien avec la question de la qualité normative : pourquoi vouloir à tout prix changer un bon texte ? Bon, je sais que la frontière avec l'Allemagne a un peu bougé entre 1814 et aujourd'hui. Mais si l'on admet le Rhin comme frontière, il y a en revanche peu de chance que la place exacte de la frontière sur le fleuve (une vague histoire de thlaweg, sans doute) ait évolué. Et d'ailleurs, si l'avocat avait besoin de ce texte pour résoudre son affaire, c'est bien que le traité avait un quelconque intérêt, et que nous étions donc loin du souci de suppression de la norme superflue.

Mais visiblement, pour cet avocat, 1814 (d'ailleurs, cela doit être 1815, en toute logique) est bien trop loin. Je suggère donc, afin d'aider les députés dans leur tâche herculéenne - pour ne pas dire danaïdienne, puisqu'ils pondent 10 lois quand ils en simplifient une - d'évacuer de notre ordre juridique tous les textes jugés "vieux". Par exemple, un vieux truc, un très vieux truc, qui ne sert plus à rien (puisqu'il est vieux) : la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen. Je pense que l'avocat trouve aussi que devoir se pencher sur des principes aussi anciens et datés, cela relève de l'inadmissible.

EDIT / Je faillis à tous mes devoirs. Le sujet d'aujourd'hui en Problèmes économiques internationaux (j'adore le titre des matières au MAE) était : "La concurrence fiscale menace-t-elle les modèles sociaux européens ?".

09 octobre 2007

Bref

C'est dingue, mais je n'ai vraiment rien à vous raconter aujourd'hui. Comme le disent les finalistes d'Intervilles, "j'ai tout donné" (je suis certaine qu'il y en a bien un qui a sorti un truc dans le genre), donc je n'ai plus rien dans la caboche.

Enfin, restons réalistes : j'ai donné tout ce que je pouvais, c'est-à-dire pas grand-chose. Mais moins vous avez à donner et plus c'est difficile de le donner, vous voyez. L'effort a donc été important.

Si jamais, vous, vous avez une idée de comment "adapter les outils militaires aux nouvelles menaces", je vous serais reconnaissante de ne pas m'en faire part dans les commentaires. Je risquerais de me maudire comme je le fais déjà depuis hier pour la culture générale (pivoine, je n'ai MÊME PAS pensé aux Indigènes de la République, alors que je ne connais qu'eux, nom d'un Vishnou...).

Ah si, j'ai quand même un truc à vous dire, et ça me laisse sur les moignons. Je viens de passer une heure au téléphone avec une amie. Je prends des nouvelles de son coeur et du jeune homme avec qui elle est depuis maintenant près de deux mois. Enfin, elle PENSE qu'elle est avec lui, parce qu'il n'a toujours pas admis qu'ils avaient une relation (or, en toute impartialité, je vous assure qu'ils ont une relation).

Lui, il est du genre à vivre au jour le jour (j'avais écrit "du jour au lendemain" avant de me rendre compte que ça n'avait aucun sens), et à dire "on verra bien". Hier, lovée dans ses bras, elle lui a dit qu'elle était bien avec lui. Juste ça. En tant que juge impartial, je déclare que c'était relativement anodin.

Vous savez ce que ce grand romantico-bohême-indécis de 29 ans lui a répondu ? "Il n'y a rien qui me dérange chez toi" ("mich stört nichts an dir" en VO). Oui, il lui a vraiment dit ça en réponse à son "je suis bien avec toi". Et il a ajouté, comme si c'était déjà trop engageant comme déclaration, "sauf que parfois, tu n'es pas impeccablement rasée". Il a osé dire ça à celle qui est la bombe sexuelle la plus bombesque que je connaisse. Juste après, il lui a demandé s'ils brunchaient ensemble dimanche, comme tout non-couple ayant une non-relation qui se respecte. Moi je dis : je comprends que les Allemands aient un taux de fécondité proche du néant.

08 octobre 2007

Cher M. Neuf...

... j'ai déjà râlé sur vous il y a vraiment peu de temps, mais j'ai fini par admettre que vos conseillers techniques s'étaient beaucoup améliorés depuis la dernière fois que j'avais appelé votre numéro surtaxé.

Aujourd'hui, juste après m'avoir envoyé ma facture, vous m'avez envoyé un mail personnalisé pour m'inviter à découvrir votre offre de téléchargement de musique illimité sur votre superbe nouveau site neufmusic (que je ne mets pas en lien, parce que je boude).

Pour moins de 5 euros par mois, je pourrais enfin écouter les albums que je me dis que je vais acheter, et que finalement, je n'achète jamais. Même si je ne télécharge qu'un album par mois chez vous, ça vaut le coût (en fait, je ne sais jamais s'il faut écrire coup ou coût, mais en l'occurrence, ici, je préfère "coût").

J'avoue avoir été assez enthousiasmée à l'idée de moderniser légèrement la playlist de mon iPod, chez qui le temps s'est arrêté en 2003, l'année où j'ai arrêté de télécharger (et aussi d'acheter des CD puisque télécharger me faisait acheter des CD, je sais, c'est paradoxal, mais bon, n'abordons pas tous les sujets à la fois). Je me voyais déjà écouter Mika et Amy Winehouse en allant à la bibliothèque le matin. J'imaginais mes soirées bercées par Madeleine Peyroux et Feist.

Mais comme je ne suis pas tête brûlée, j'ai avant toute chose regardé les conditions de l'offre magique, et en particulier la compatibilité des morceaux téléchargés. Et là, ô surprise, ô rage, ô désespoir, ô compatibilité ennemie, que vois-je ? "Attention : Mac et PC sous Linux ne sont pas compatibles". Un peu en dessous : "Attention : les baladeurs iPod ne sont pas compatibles avec la DRM Windows Media 10." Bon en gros, votre service M. Neuf, il ne sert à rien...

Je vis peut-être complètement dans un monde à part, mais proposer un truc qui ne marche pas avec la Pomme, de nos jours, c'est complètement stupide, non ? D'autant plus qu'il me semble que la cible de cette offre est justement la même que celle d'Apple. Mais peut-être est-ce justement Apple qui a décidé de protéger son iTunes store, bien moins avantageux économiquement ?

Le qui du quoi du comment, je m'en fiche. Tout ce que je vois, c'est midi à ma porte, et l'inutilité totale pour moi d'une offre de musique que je ne pourrai jamais écouter. Mince, moi qui espérais une fois de plus participer au relèvement économique et artistique de la France...

Amel, tu fais chier (putain) !

C'est très étrange, mais j'ai l'impression que mes histoires de concours vous intéressent. Non vraiment, c'est un mystère pour moi, je ne vois pas ce qu'il y a de fascinant là-dedans. Mais bon, c'est vous qui décidez, hein.

Donc aujourd'hui, je me suis relancée dans la course. Et je suis furieuse contre moi. "Être français", c'était le sujet. Et j'ai fait n'importe quoi. Enfin non, fopadékoné, j'ai quand même deux parties, deux sous-parties et deux sous-sous-partie, une intro et une conclusion. N'empêche que je ne suis vraiment pas contente de moi, sur un sujet très classique, qui compte coeff 7.

Pendant les 4 heures de l'épreuve, j'ai eu Amel Bent dans la tête avec son titre "Français nouveau", dont je n'ai d'ailleurs jamais entendu que le refrain. Franchement, quatre mots de refrain pendant 4 heures, alors qu'on a déjà la tête en pastéque - sans les pépins - malgré les 4 Doliprane, ça gave.

Le bon côté des choses, c'est qu'il y a 12 places cette année, c'est royal. S'il y en avait eu autant l'année dernière, j'aurais été admissible, mais il n'y avait que 8 places. Avec des si blablabla, je sais. Mais je ne peux pas m'empêcher de le ressasser. Voilà à quoi ça tient une carrière : deux ou trois places de plus ou de moins.

Donc si je ne l'ai pas cette année, c'est que j'aurais loupé une chance énorme, peut-être la chance de ma vie (je sais, je commence à parler comme un candidat de Popstars, et alors ?). Et je m'en veux donc encore plus d'avoir raté la culture G. Du coup, je ne sais pas si le nombre de places est vraiment une bonne nouvelle : si ça me permet de passer, ce sera une bonne nouvelle. Si je le rate malgré ce nombre faramineux de postes proposés, je repenserai trèèèèèès longtemps à cette épreuve ratée. Pourtant, c'est exactement le genre de choses auquel je n'ai pas particulièrement envie de repenser.

06 octobre 2007

Cessez-le-feu !

Alors voilà, moi je bougonne dans mon coin, pendant que Célinette me linke gentiment (et exagérément élogieusement. Je crois bien devoir décliner le titre de juriste s'il me reste un brin d'honnêteté intellectuelle). Tous ses lecteurs arrivent sur un blog déprimant au possible, ruinant l'effet Yaël Naim en deux coups de cuillère à pot (toute explication sur cette citation sera la bienvenue dans les commentaires).

Il me faut donc rétablir la vérité : j'ai mis de côté un de mes problèmes de ce matin. J'ai à nouveau internet (sinon, je ne serais pas là). En moins de 10 minutes (chapeau NoufTel, vous m'épatez), j'ai réussi à résoudre un dysfonctionnement qui me poursuivait depuis plusieurs mois.

Parce qu'en fait, pour tout vous révéler, j'ai une connexion internet vieille école (par ethernet quoi) chez moi, qui fonctionnait parfaitement. J'ai un jour décidé de participer au relèvement de l'économie de la France (c'est toujours ma bonne excuse quand j'achète des choses pas foncièrement utiles), et j'ai décidé de m'équiper d'une carte supplémentaire m'ouvrant les portes de la liberté (oui, tant que ça), autrement nommée "carte wifi". Et là ont commencé les difficultés.

J'ai très rapidement été connectée sans fil, tout allait bien. Sauf que je me suis rendue compte un jour que je pouvais continuer à surfer sans fil même lorsque mon modem était débranché. Le doute a commencé à instiller son poison en moi et j'ai dû me rendre à l'évidence : j'étais connectée illégalement - mais en toute innocence - sur le réseau de mes voisins depuis plusieurs mois (ce qui ne m'empêchait pas de payer consciencieusement chaque mois ma facture internet, hum).

Maintenant que j'étais consciente de ma piraterie, je décidai d'y mettre un terme. En reprenant, donc, l'installation de ma connexion depuis le début. Et là, j'ai compris pourquoi mon ordinateur si intelligent (ben oui, c'est un Mac) avait décidé de lui même de m'installer chez mes voisins : impossible de me connecter chez moi. J'ai consulté l'assistance en ligne, j'ai envoyé des mails, j'ai eu des conseillers au téléphone, mais rien n'y faisait. Je ne pouvais me connecter qu'avec des fils... ou chez mes voisins. C'est là que j'ai lourdement fauté : j'ai choisi la seconde alternative. Je sais-c'est mal-je ne le referai plus jamais-promis, mais TOUT CA, c'est la faute à NoufTel et ses conseillers techniques délocalisés en Afrique qui ne comprennent même pas la question qu'on leur pose.

Les mois passant, je continuais à payer mon internet (parce que je suis un peu conne mais aussi un peu raisonnable : je prévoyais que ce qui a fini par arriver allait finir par arriver). Donc ce qui devait arriver arriva : mes voisins ont enfin compris comment sécuriser leur réseau. Et donc m'en priver. "Le premier qui, ayant enclos un terrain [NDLR : ou "sécurisé son réseau", c'est pareil], s'avisa de dire 'Ceci est à moi', et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile." Hier soir, entre 17h et 1h du matin, mon immeuble a donc découvert ce qu'était la société civile. Et moi la vie sans internet à la maison. Parce qu'entre temps, mon modem avait arrêté de fonctionner même avec des fils, sans aucune raison valable.

J'ai donc appelé la ligne chaude de Nouf. Le monsieur comprenait le français, ce qui nous a déjà beaucoup aidés. Il a réussi à me faire croire qu'il pouvait nous voir, moi, mon modem et mon ordinateur, comme s'il était dans mon salon. "Je vois bien que la diode 5 ne clignote pas", il m'a dit. Sur le coup, c'est flippant, mais étant donné que c'est ce qui lui a permis de me reconnecter au monde, je ne lui en veux pas.

A la fin de la conversation, il m'a confirmé que mon modem n'avait jamais été débloqué pour être utilisé en wifi. C'est idiot, mais j'étais non seulement contente d'avoir une connexion, mais aussi de savoir que je n'étais finalement pas si débile que ça. En revanche, Nouf, ils le sont un peu quand même...

Je vais bien, tout va bien...

Hum. Récapitulons :

- j'ai un concours dans deux jours pour lequel je ne me sens vraiment pas prête. Moins que l'année dernière en tout cas, ce qui est un comble (voire une honte).

- je suis balaaaaaaaaaaaadeeuh (oui, complètement balaaaaaaaaaaaadeeuh), avec la désagréable impression que mon cerveau se liquéfie et s'écoule inéluctablement dans mes sinus, ce qui ne permet pas une réflexion sereine et efficace. On va bien s'amuser en culture G lundi.

- je n'ai plus de connexion internet chez moi, ce qui tombe naturellement à pic (en même temps, ce n'est jamais le bon moment pour ce genre de choses).

Compte-tenu de ces éléments, il se peut bien que je disparaisse momentanément. Voire définitivement, si NoufTelecom s'obstine à vouloir me faire avoir une crise d'apoplexie.

05 octobre 2007

Je ne sais plus dormir

S'il y a bien une chose que tout le monde sait faire, c'est dormir. C'est une activité relativement instinctive. J'en étais tout cas convaincue jusqu'à récemment.

Avant, ma vie était belle, ma vie était simple. Je me couchais à ma place, je m'endormais, je me réveillais le lendemain matin (souvent plus tôt que je ne l'aurais voulu, mais c'est la faute à mon réveil qui s'obstine à sonner quand je lui demande, alors qu'il pourrait parfois oublier de le faire).

Mais depuis quelques jours, le rituel connaît quelques déviations. Je me couche à ma place, je m'endors. Et je me réveille au milieu de la nuit, complètement en accordéon, la tête coincée contre le mur, en général à 90° du reste du corps. Je ne sais pas si vous visualisez la scène. En théorie, un dormeur place le sommet de son crâne, le haut de l'oeuf, près du mur, mais pas collé. Et bien moi, après une gymnastique étrange, je suis en boule sur le côté, et mes cervicales, formant un angle droit entre mon dos et ma tête, sont en contact avec le mur.

D'une part, ce n'est que très moyennement confortable. D'autre part, je déteste être réveillée en plein milieu de la nuit pour de telles futilités.

J'ai bien pensé à décoller mon lit du mur, mais je crains que mon désir insatiable de mobilité nocturne ne me pousse un jour hors de mon lit. J'ai aussi tenté de m'endormir en laissant une grande marge de sécurité entre ma tête et le mur, mais je finis toujours par remonter cet espace. Mais quel besoin ai-je donc de m'activer la nuit ? Je vais changer mes draps, ça m'aidera peut-être (mais ne me demandez pas comment)...

04 octobre 2007

Le jour où j'ai touché le paranormal du bout des doigts

Je n'ai pas peur que des extraterrestres verts et velus ne viennent m'enlever. Je ne crois pas aux fantômes. Les voyantes ne feront pas fortune avec moi. Et pourtant, je dois admettre que j'ai été témoin - voire actrice - d'un évènement tout à fait étrange.

Eté 1998, j'ai 14 ans, et je suis en Pologne avec un groupe de jeunes. On était censé passer deux semaines sur un chantier pour aider à reconstruire une école et un temple à Drogomysl (j'aimerais beaucoup l'écrire correctement, mais il me manque plein de lettres sur mon clavier). Quand on est arrivé dans ce petit village du fin fond de la campagne de Petite-Pologne, grâce aux miracles des fonds européens, tout était déjà fini. Donc on a fait du tourisme. Je pense que je ne reconnaîtrais pas la Pologne si j'y retournais aujourd'hui (tout l'argent communutaure n'était pas encore arrivé à cette époque).

On a un peu silloné le pays en train et à pieds : Cracovie bien sûr, les mines de sel, Auschwitz et Birkenau, des parcs naturels, Varsovie, Sopot, et Gdansk. Tout le séjour était un peu surréaliste : je suis passée à la télé polonaise, et je ne sais même pas sur quel sujet (Andy Warhol n'a jamais dit qu'on devait en plus être satisfait de son quart d'heure de gloire). J'ai vu Boogie Nights en polonais dans un cinéma qu'on aurait dit un hôtel de passes (ça allait bien avec le film). Les vieux couraient presque quand ils nous voyaient arriver tellement on leur faisait peur, à parler étranger pour demander notre chemin (je te raconte même pas quand on essayait d'engager la conversation en allemand). On mangeait du fromage au petit déjeuner parce qu'on ne savait pas que des trucs en brique de 250 grammes, qui s'appelait "ser", ce n'était pas du beurre. On a découvert qu'à Auschwitz, pour que la promenade soit plus agréable pour les touristes, ils avaient tout repeint de frais, ils mettaient de jolies fleurs partout et il y avait des tables de picnic juste à l'entrée du camp.

Pour me tenir compagnie au cours de ce périple, j'étais partie avec une amie et des bouquins. Dont Si par une nuit d'hiver un voyageur d'Italo Calvino, qui est un bouquin absolument génial. Etant donné que tout ça remonte un peu, je me rappelle pas EXACTEMENT du pitch, mais je sais que c'est une mise en abyme vertigineuse. Calvino parle directement à son lecteur en lui disant "tu". Et il lui raconte l'histoire d'un lecteur qui lit son livre. Enfin pas celui-là mais un autre. Sauf qu'en fait, il cherche le livre qu'il est en train de lire. Bref, c'est un peu compliqué à raconter, mais c'est à mourir de rire. Et la frontière est volontairement floue entre celui qui lit, celui qui écrit, celui qui raconte. Le lecteur se perd délicieusement dans ce labyrinthe dessiné exprès pour lui, et à l'élaboration duquel il a réellement l'impression de participer personnellement.

C'est donc dans cet état d'esprit de flou littéraire qu'est passé mon voyage interminable en train de nuit qui nous menait à Gdansk. Tiens, c'est drôle, dans le livre, Calvino parle d'une gare. Mon train s'arrête d'ailleurs à une gare. Les coïncidences sont décidément troublantes. Le livre parle de Malbork, une ville polonaise dont je ne connais rien. Je lève les yeux, pour découvrir stupéfaite le panneau de la Polskie Koleje Panstwowe, la délicieuse SNCF polonaise, m'informant que nous étions précisément arrêtés à... Malbork. Trouble intense, hésitation métaphysique : comment un livre écrit en 1979 et imprimé en 1995 peut-il prévoir que je serais à Malbork précisément au moment où je tomberais sur cette page ?

C'était tout simplement fou. Il ne s'agissait que d'une pure - et fort surprenante - coïncidence. Mais le ton du livre était tellement "comme ça" que j'ai vacillé un instant. C'est réellement difficile à expliquer et à comprendre pour quelqu'un qui n'aurait pas lu ce livre. Mais le but de Calvino est JUSTEMENT de faire croire à son lecteur qu'il le voit, qu'il communique avec lui. Il a inventé le roman interactif bien avant la téléréalité et son "si vous voulez garder Paulette, tapez 1". Je n'aurais pas été aussi troublée si j'avais lu n'importe quel autre livre plus classique. Mais là, c'était... sidérant. Cet épisode reste pour l'instant l'expérience la plus incroyable qui me soit arrivée, à ma modeste échelle. A part ça, lisez ce bouquin, c'est un délice !

03 octobre 2007

Auto-promotion

Ah ben non, je ne sors pas de single. Je ne sors pas de livre non plus. Je ne vais jouer dans aucun film. Mais j'ai quand même quelque chose à vous vendre ! Et en plus, c'es gratuit ! Elle est pas belle la vie ?

Je suis sure que sans oser l'avouer à personne, vous aimeriez qu'on vous explique la théorie du Choc des civilisations. Vous en rêvez presque autant que de comprendre ce qu'est au juste le chiisme. Surtout si c'est moi qui vous explique tout. Je vous connais bien, vous savez...

Alors pour Huntington, c'est ici. Et pour les chiites, c'est (les spécialistes de la question - suivez mon regard nach Osten - sont bien évidemment plus qu'autorisés à me taper sur les doigts par mail si j'ai fait des erreurs ou des approximations).

Comment ça, "c'est plus drôle quand je raconte mes pires bourdes de drague" ??! Bande de fainéants !

02 octobre 2007

Tu seras une femme, ma fille

Hier soir, je suis tombée complètement par hasard sur un film dont je n'avais jamais entendu rien dire, et qui le mérite pourtant, à mes yeux. Ce film, c'est Chaos, de Coline Serreau. Et je ne regrette pas d'avoir fait une très petite nuit pour pouvoir le voir jusqu'au bout. Je ne suis pas du tout une féministe acharnée (depuis le temps que je le dis, vous devriez commencer à me croire), mais cette fresque sur la condition féminine m'a touchée.

En très gros, l'histoire du film, c'est comment les femmes, quels que soient leur milieu et leur origine, se font piéger par les hommes (et on ne parle pas de "le salaud, il m'a dit qu'il m'aimait et puis il m'a posé un lapin" là) , jusqu'à devenir soumises sans même s'en rendre compte. Pendant que, un peu secourée, je regardais ce film, j'ai lu à la pause pub le commentaire de Denys sur ce post. Et ça m'a fait réfléchir.

Certes, je n'ai pas été obligée de me prostituer pour échapper à mon père qui voulait me marier de force "au pays". Mais je sais ce que vivent les femmes, même celles qui ont fait des études et sont indépendantes. Des trucs qui n'existent que dans les films, d'après les hommes (La Secrétaire, hein, c'est ça le titre ?). Je pensais aussi que ça n'existait pas dans la réalité, ces clichés pareils. Ensuite, j'ai découvert le monde.

Découvrir le monde, ça veut dire entre autres (et je me contente du plus soft, vraiment) ça : je n'ai pas fait un seul stage sans qu'on me tripote. On m'a saisie par la taille de façon très peu diplomatique au 14 juillet, on a posé sa main sur mon genou pour me faire une confidence, on m'a caressé les jambes dans un geste faussement paternel, on a laissé sa main traîner par inadvertance dans mon dos, jusqu'à ce qu'elle me touche carrément les fesses. Je n'imagine même pas comment s'en sortent les bombes, les vraies beautés. Peut-être qu'elles impressionnent plus et qu'elles ont la paix.

Je ne suis pas la seule. Je suis loin d'être la seule. Mes discussions avec mes amies et collègues m'en ont donné la certitude. Voilà aussi ce que c'est, qu'être une femme (pas des années 80). Et quand on est confronté à ça, on fait quoi ? Une clef de bras au Premier Secrétaire de l'Ambassade (ne cherchez pas, ce n'était pas lui) ? Non, on ne fait rien d'autre que d'essayer de ne plus jamais être seule avec lui. On sauve lâchement sa peau, et personne ne se rend compte de rien.

Il n'est pas étonnant que les garçons n'aient pas la moindre idée de tout cela. Il faut être une fille, et avoir déjà vécu cette scène magistrale où un supérieur vous invite à prendre un café les yeux dans votre décolleté pour comprendre ce que ça fait, sans paranoïser ni se victimiser. Après tout, ce n'est rien, regarder un bout de peau (qui ne dépasse même pas, car je ne suis pas du tout adepte du décolleté au bureau)... Tout cela est irréprochable et passe totalement inaperçu. Ni vu ni connu.

Lors de l'un de mes stages, un article anonyme avait été publié dans le journal du bureau. Il avait été écrit par une femme, qui en avait assez de "tout ça". En le lisant, je l'avais imaginée poilue et sans soutien-gorge, ayatollah de la condition féminine et féministe. Quelques semaines plus tard, on me proposait, en me prenant la main, de "passer dans un bureau pour parler de ça" dans l'après-midi, clin d'oeil graveleux à l'appui. Et j'ai compris.

Tout ça fait un peu Sainte Nitouche mâtinée de Jeanne la Martyre. J'ai hésité à publier ce post. L'idée n'est vraiment ni de dire "tous des porcs" ni "toutes des vicitimes". Juste dire que ça existe et qu'on est concernée beaucoup plus vite qu'on croit. Et que ça perturbe beaucoup plus que ça ne devrait.

01 octobre 2007

Oops (Pierre Richard est de retour)

Quand je dis que mes jours se suivent et se ressemblent, c'est tellement vrai que j'en arrive à ne plus très bien savoir si on est lundredi ou mercredimanche. Donc aujourd'hui, j'ai réussi à oublier que c'était... la rentrée des classes ! En même temps, cette rentrée ne m'emballe pas franchement. Je me sens en réalité très peu concernée par le chose. D'où cet oubli fâcheux. Pas si fâcheux que ça, si je suis honnête, puisque je n'avais pas cours, d'après le planning hebdomadaire. M'enfin bon, quand même, ce n'est pas très sérieux, de se rendre compte à 17h qu'on aurait peut-être dû aller faire connaissance avec ses professeurs.

Après, je dois dire que j'atteins un niveau de maîtrise de la bourde qui me dépasse moi-même. Figurez-vous que j'en ai commis une en vous faisant la liste d'autres bourdes, . Ben oui, j'ai oublié une bourde technologique, quelle bourde, espèce de gourde ! Donc ce qu'on va faire mes chatons, c'est que je vais vous la raconter ici, mais aussi la copier-coller dans le billet auquel elle aurait toujours dû appartenir. Sauf que forcément, ma bourde, elle est un peu comme moi : beaucoup moins drôle quand elle est séparée de ses copines. Alors vous serez mignons et vous imaginerez qu'elle a toujours été avec les autres, bien rangée à sa place, d'accord ?

Donc l'histoire de ma troisième bourde technologique relève une fois de plus du complot intergalactique tramé contre moi par les instruments modernes pour m'empêcher d'avoir une vie sentimentale épanouie.

Il était une fois un jeune homme qui me plaisait beaucoup, malgré son prénom euh... suranné, rencontré à la faveur de cours communs. Mais nous avions échangé nos numéros, et il me vint un jour la folle envie de l'appeler (ouais, je sais, je suis une ouf-dingue de malade quand je m'y mets). Je suis tombée sur un méchant répondeur automatisé (notez le "automatisé", détail très important) qui m'informait qu'il n'était "pas disponible pour le moment". J'avais laissé un message. J'avais envoyé un SMS. Des choses gentilles et pas trop relou. Parfois même de simples messages informatifs genre "Le prof de FiPu n'est pas là, pas la peine de venir". Et ce salopiot n'a jamais daigné répondre. Pas même un "merci" quand on se voyait, RIEN ! Pourtant, dès que nous nous croisions, il était tout sucre-tout miel, comme d'habitude. Je décidai d'abandonner toute course-poursuite après ce lunatique (ou hypocrite) personnage.

Or tout cela se passait à une période où la frontière entre mon téléphone portable et celui de ma môman était très floue. On les avait échangés plusieurs fois, étant donné que je passais la moitié de mon temps à l'étranger. Un jour, le jeune rustre m'a appelée, mais son nom n'était pas apparu sur mon petit écran (car oui, quand même, je maîtrise l'affichage du numéro, quel exploit). J'enquêtai discrètement pour savoir s'il avait changé de numéro, flairant l'entourloupe. Non, il avait toujours eu celui-là... Un faisceau d'indices m'a permis de conclure à cette évidence lamentable : le prénom suranné n'était pas que le sien, mais aussi celui d'un ami de mes parents, à qui j'envoyais mes mots doux laissés sans réponse depuis plusieurs semaines. Talagada TSOUIN TSOUIN !

(Et si tu veux savoir comment ça s'est terminé, c'est simple : quand je me suis rendue compte de tout ça, c'était déjà la fin du semestre, il partait à l'étranger et moi aussi, mais pas dans le même étranger, alors bon, voilà quoi).