30 novembre 2006

What a difference a day make

Non, la différence, ce n'est pas toi. Mais je trépigne d'impatience, je n'en peux plus d'attendre, et ce pour trois raisons aussi valables les unes que les autres. Demain, je retrouve Andreas (1ère bonne raison) pour aller voir Quartett (2ème bonne raison) avec Isabelle Huppert (3ème bonne raison). Je CREVE d'envie d'aller voir cette pièce depuis une éternité. Et demain, ça va devenir réalité.

J'ai toujours adoré Isabelle Huppert, depuis que je l'ai vraiment découverte, magistrale, dans Merci pour le chocolat de Chabrol. Je l'avais déjà vue avant, mais sans lui prêter plus d'attention que cela, pauvre jeunette que j'étais. J'ai ensuite apprécié son audace quand j'ai entendu qu'elle jouerait dans l'adaptation de l'oeuvre rugueuse d'Elfriede Jelinek, La Pianiste. Elle dégage une telle force dans tous ses rôles, elle n'hésite pas à endosser les plus détestables, avec son air toujours un peu las de la vie, si hautain et si touchant à la fois. Et demain soir, dans moins de 24 heures, je vais la voir jouer devant mes yeux pour la première fois.

La mise en scène - du moins ce que j'ai pu en voir - semble faire de cette pièce une véritable oeuvre d'art. La mise en scène ne met pas seulement en valeur le texte, elle en est le véritable support, elle participe autant que lui à la valeur de l'oeuvre.


En un mot : j'ai hâte !

Let's celebrate ("We are the rennes")

Je vous avais déjà parlé de mon impatience à commencer à préparer Noël. Je me suis un peu calmée. Enfin, j'ai réussi à me calmer en commençant à préparer Noël. Comme le disait Oscar Wilde, le meilleur moyen de résister à la tentation, c'est d'y céder. J'ai déjà ma guirlande pour le sapin. Encore quelques trucs à accrocher, et je serai bonne.

Mais je ne suis pas la seule à trépigner.



Noël, les traditions, la fête des enfants, la messe de minuit... Tout ça quoi...

28 novembre 2006

Le nouveau James Bond

Certains y verront peut-être une explication flagrante à mon célibat (ben oui, c'est évident, je suis trop difficile), mais je dois dire que je suis TRES déçue par le nouveau James Bond, Daniel Craig dans la "vraie vie" (ces gens-là vivent-ils parfois dans la vraie vie ?).

Je passerai sur son visage... En dehors du fait qu'il ressemble à J. R. (les anciens lecteurs savent ce qu'il y avait ici avant et que je ne peux plus laisser aujourd'hui), ce qui n'est pas nécessairement un compliment, je suis bien consciente que "des goûts et des couleurs" etc.


Mon avis sur la question, c'est qu'il n'est quand même pas SUPER BEAU. Sur la photo - et j'avoue en toute honnêteté intellectuelle que je ne l'ai pas choisie pour rien - il a même franchement l'air d'un troll, non ?

Mais passons directement à corps.


Certain(e)s bavent déjà, je le sais. Mais pas moi. On dirait un bestiau de corrida, et je ne parle du torreador. Alors que James Bond, c'est la classe, la distinction, le raffinement, et pas une masse de muscle gonflé en salle. James est fin, élégant, élancé, délicat. Décidément, tout fout le camp. Si même James Bond devient une caricature d'Américain body-buildé et perd tout son charme discret (mais présent humhum)... où va le monde ?

Sacrée nana

Héhé, ça y est, ma revue sur Adrienne Pauly est en ligne. Bonus : je voulais vous mettre ici-même la vidéo de son clip, pour que vous fassiez découvrir à vos petites oreilles plus ou moins velues son son, mais vous l'avez déjà sur l'article. Il est bien ce Fab quand même...

En plus, j'ai eu la chance d'aller l'interviouver (retranscription en cours, ça arrive). Et j'ai eu la chance que ça se passe vachement bien. Je l'ai vue à Taratata le soir-même, et j'ai encore plus mesuré ma chance. Parce que tout simplement, quand ça la fait chier de répondre, elle ne répond pas. Enfin par monosyllabe, ce qui ne facilite pas vraiment l'entretien. Le Nagui, il avait l'air tout ballot face à elle. Et puis MOI, et ben elle a répondu à toutes mes questions et avec le sourire en plus. Je devais être bénie des Dieux ce jour-là.

En tout cas, revêche ou pas en interview, moi, j'adore son album. Alors je ne peux que vous recommander d'aller faire un tour sur l'article pour l'écouter quelques instants.

26 novembre 2006

NAN, quand même pas ?!

Pour la première fois de ma vie, un homme m'a laissé sa place dans le bus tout à l'heure. J'apprécie ce geste de savoir vivre qui se perd. N'empêche que.. pourquoi moi ? Il y avait un paquet d'autres femmes autour de nous, et je n'étais pas la plus âgée, et de loin.

Oui mais... il m'a vue, comme on le fait souvent dans le bus, sans vraiment regarder. Puis son regard s'est à nouveau posé sur moi. Enfin, sur... mon ventre. Puis une deuxième fois. Puis une troisième fois, de façon insistante. Et LA, il m'a proposé de m'asseoir à sa place.

Dès lors, plusieurs possibilités :

- j'ai une perception déformée de mon corps, je ne me rends pas compte que je suis ventripotente, limite obèse.

- il faut désormais que je m'abstienne de me nourrir lorsque je vais chez mes parents (j'en rentrais, si ça peut constituer une circonstance atténuante)

- mon nouveau manteau ne me va vraiment pas et j'aurais mieux fait de le laisser sur son portant.

Et s'il avait tout simplement besoin de lunettes ou d'un peu moins de savoir-vivre ?

25 novembre 2006

A la demande d'Olenka...

Et bah voilà, suffit de demander (je ne pensais pas que ça existerait, mais en fait si... Je vais de surprise en surprise avec Katerine !)


Alors je sais que je n'ai pas été souvent en France ces dernières années, mais j'aimerais quand même bien qu'on m'explique les épisodes que j'ai ratés...

24 novembre 2006

C'était mieux avant, ma bonne dame

Dans ma prime jeunesse (enfin plutôt dans la seconde)* dans le temps où j'écoutais Oüi Fm dès que je pouvais, Katerine était le summum de la branchitude alternative. Là, je viens de tomber sur lui à la Starak. On m'explique ce qui se passe ??


* Dans ma prime jeunesse, j'écoutais Fun Radio et parfois même un peu Skyrock. Jusqu'à ce que je découvre mes profondes racines de babacool-qui-aime-le-gros-rock-qui-tâche.

23 novembre 2006

Les oeuvres de Sara

Grâce à nos retrouvailles autour des lasagnes ultra-italiennes de Tina, j'ai pu retrouver sa soeur Sara, que je ne vois qu'épisodiquement mais toujours avec plaisir, depuis que Tina et moi nous sommes rencontrées sur les bancs du temple en pleine crise d'adolescence, il y a 10 ans.

Forcément, en une décennie, on change un peu. Mais en 10 ans, Sara n'a pas changé, elle a évolué plus que nous, elle s'est révélée, elle est devenue elle-même, une vraie artiste. Ecole prestigieuse, travaux impeccables, un style vraiment à elle, une patte que j'apprends petit à petit à reconnaître et que j'ai tout de suite apprécié.

Ce soir, j'ai été faire un tour sur son site, où elle présente ses oeuvres que je trouve tout simplement fascinantes. Bien évidemment, j'ai un petit (gros) faible pour la série "L'âme et la danse", parce que cette danseuse évanescente et sensuelle n'est pas n'importe qui. Et que la voir sublimée comme ça m'émeut et m'aide à apprécier encore plus le travail artistique derrière.




Bien sûr, je ne peux que vous encourager à aller voir tout ce qu'elle fait. C'est tout simplement magnifique.

J'ai la joie de vous annoncer l'arrivée dans mon foyer de...

... KIERKEGAARD ! Après une longue et douloureuse période de deuil, j'ai réussi à me remettre suffisamment du départ de Vilnius l'heureux émigré de Lituanie pour le remplacer. Pas dans mon coeur, mais dans son bocal. Enfin, en réalité, j'ai même racheté un bocal, étant donné que le précédent était aux normes lituaniennes mais certainement pas européennes.





Oui, je sais, c'est vraiment le plus beau. Mais je dois avouer que malgré son nom plus que prometteur (j'ai toujours rêvé d'avoir un danois chez moi...), je crois bien que ses capacités intellectuelles sont plus réduites que celles de Vilnius. Comme quoi, malgré tout ce que peuvent dire les parents, on compare toujours.

Afin de lui éviter la mort violente qu'a connue son prédecesseur, j'ai convaincu la Reine Mère de rester le plus loin possible de son bocal quand elle sera chez moi. Comme le dirait Sarkozator, quand la prévention ne suffit plus, seule vaut la répression. En prenant les délinquants à la source, on leur évite de devenir des serial killers de poisson rouge. J'ai le sentiment du devoir accompli, maintenant que Kierkegaard peut dormir sur ses deux nageoires.

free music

13 novembre 2006

Generation gap...

Je suis à nouveau pour quelques jours chez Papa-Maman, en attendant que des touristes canadiennes n'en puissent plus de Paris et repartent à Montréal en libérant mon appartement. Du coup, je fais de l'observation anthopologique... de mes parents. Et oui, ils arrivent encore à m'étonner.

Ce matin, alors que j'émergeais à peine au-dessus de mon bol de café au lait (note bien, admirateur anonyme : pas la peine de m'inviter à rester dormir chez toi si je n'ai pas de café au lait le lendemain matin), quand le téléphone familial a sonné. Mon père répond et revient dans la cuisine excité comme un gamin, pire que moi le jour où on m'a dit que j'irai passer une journée à Disneyland (quand j'avais 10 ans, pas avant-hier).

Le programme, c'était qu'il me déposait rapidement à la gare, moi courageuse travailleuse, et qu'après, il filait retrouver son copain Michel. Michel est sympa, mais ce n'était pas la cause de la grande excitation du matin. Non, si mon pôpa avait des étoiles dans les yeux et des fourmis dans les jambes, c'est parce qu'il allait faire un tour en... vélosolex avec son pote, qui depuis 2-3 ans a laissé tomber le conseil en entreprise pour se lancer dans la réparation de Solex. Ce qui était au départ un passe-temps de quinqua nostalgique est devenu une vrai bizness à plein temps.

Donc Papa allait monter sur un vélosolex. Or dans la mythologie familiale, Papa et les Solex, c'est toute une histoire. En 1966, avec une bourse Zelidja, il avait fait le tour de l'Allemagne du Nord au Sud, et surtout d'Ouest en Est, derrière le Mur de Berlin. Il avait fait un très beau rapport prémonitoire dans lequel il affirmait que l'assouplissement des relations entre les deux Allemagnes ainsi que les facilités accordées aux familles séparées par le Mur créeraient petit à petit une dynamique de détente qui permettrait un réglement pacifique de la question interallemande. Un truc qui avait de la gueule quoi.

Donc en 1966, il parcourait l'Allemagne en Solex. L'année d'après, il a fait les pays nordiques. L'histoire ne dit pas si c'était avec le même Solex ou non. En tout cas, normalement, le Solex, il maîtrise, même s'il n'en a pas refait depuis.

Ce matin, en tenant ma petit sacoche avec tous mes cours, je pensais à mon père en train de faire le fou en Solex avec son copain dans la forêt. Et je me suis dit que ça avait du bon de vieillir...

09 novembre 2006

Ta mère en string et Fab à la télé

Le "Ta mère en string" n'a rien à voir avec ce qui va réellement se passer, contrairement à "Fab à la télé". Si j'ai dit "ta mère en string", c'est uniquement pour attirer un peu plus de pervers sur mon blog (le "bordel de cul" a déjà beaucoup http://beta.blogger.com/img/gl.link.gif et les fétichistes du pied et des sandales sont toujours aux abonnés présents) et parce que j'adore cette expression, que j'ai malheureusement trop rarement l'occasion d'utiliser. J'aimerais tellement rencontrer le petit merdeux qui a lancé la mode de cette injure plus que parfaite, le "ta mère en string" qui a ensuite contaminé cour de récré après cour de récré presque toute la France. Peut-être même la Navarre.

Mais revenons-en à Fab. Demain matin, il y aura sa tête dans ma télé, à 9h, sur la Cinquième, dans les Maternelles, pour parler de Futur papa le livre. Moi j'ai hâte de voir ça, et je suis sure que vous aussi. Pour les fainéants qui travaillent et ne sont pas étudiants, ça se regarde aussi sur internet.

Bon tout ça fait un peu "je linke donc je suis", mais ça vaut vraiment le coup :-) Et bientôt je vous prouverai que je peux exister - bloggement parlant - par moi-même. Si si.

06 novembre 2006

Ron et les autres

Ron, c'est une vraie star des blogs. C'est marrant comme même dans la fausse vie il y a aussi une hiérarchie sociale qui s'installe, aussi implacable que dans la vraie vie. Comme quoi, on ne peut pas s'empêcher de classer. Le point commun entre tous les blogueurs aristocratiques ? Ils passent à la télé pour parler d'eux, donc de leur blog, donc de leur bouquin. Ils sont lus chaque jour par des milliers de gens de partout, qu'ils ne connaissent pas et qui ne les connaissent pas. On parle d'eux dans les journaux, donc encore plus de gens viennent lire leurs aventures... Donc on parle encore plus d'eux, etc.

Dans les stars de la blogosphère (celles dont j'ai déjà entendu parler), il y a :

- Loïc Le Meur. Lui, c'est celui qui donne par l'intermédiaire du blog de Vinvin d'excellents cours de Kama Sutra en chemise vichy (les cours en chemise vichy, pas le Kama Sutra) pendant le congrès de l'UMP... Malheureusement, Vinvin a, dans un élan destructeur, supprimé ce grand moment de coaching par blog interposé. En vrai, je ne vais jamais lire son blog, parce qu'il parle de tas de trucs super obscurs à mes yeux. Lui, c'est un vrai geek. Et là j'utilise un mot dont j'ignore presque le sens. A vrai dire, je connais son sens, au minimum celui que MOI je lui donne. De là à ce que ce soit réellement le sens communément accepté... Tout ça pour dire : quand il parle d'internet, il sait ce qu'il raconte. Et ça me passe largement au-dessus de la tête.

- Vinvin justement, ou plutôt Cyril. C'est avec lui que tout a commencé, même s'il ne le sait pas vraiment. C'est avec lui que j'ai pris goût aux blogs. A ceux des autres je veux dire. C'est le premier blog non-nombriliste (j'entends par là "qui peut être lu avec délectation même par des inconnus" comme... moi par exemple) et bien écrit qui me soit passé sous les yeux. C'est lui qui faisait Bonjour America mais j'en ai déjà parlé plein de fois alors maintenant j'arrête.

- Bien sûr, il y a F(ab)utur Papa dont on ne peut même plus lire le blog parce que ça va devenir un livre... Si ça c'est pas la classe... Avec ça, on peut se permettre toutes les affusions manuelles qu'on veut hein... Avec Fab, je me sens à moitié une star de la blogosphère moi aussi, puisque je le connais en vrai. Et c'est bien connu, quand tu connais une star, t'en es une à moitié aussi. Alors pour cet immense service, Fab : MERCI !

Et puis il y a Ron. Lui aussi son blog va devenir un livre, mais on peut continuer à le lire en ligne malgré tout. Ron, je l'ai découvert à la fois complètement et pas du tout par hasard (je sais, c'est difficile à comprendre, mais c'est la réalité). Malgré sa staritude incontestable, je n'avais jamais entendu parler de lui. Et un jour, j'ai installé le Post-it magique de Damdam, qui permet de savoir pourquoi et comment les zinconnus débarquent sur le blog de quelqu'un qu'ils ne connaissent pas (ben oui, ce sont des zinconnus).

J'ai installé ce petit truc vers la fin septembre. Et là, Ron l'Infirmier apparaissait régulièrement dans mes "meilleurs référents". Curieuse comme une fouine, je suis allée voir ce que ça pouvait bien être. Et là, j'ai découvert l'univers merveilleux de Ron. Je ne vous dis rien, allez voir par vous-mêmes, vous ne serez pas déçus.

J'ai essayé de comprendre le lien entre Ron et moi. J'étais certaine de ne pas le connaître (depuis que j'ai vu sa tête, je confirme) mais... OH... AH... IH... OH... le grand prêtre des blogs m'avait linkée en date du 25 septembre, quel honneur ! Mon seul regret est de ne pas avoir installé mon post-it avant pour évaluer l'impact de Ron : quelle puissance cet homme a-t-il sur la blogosphère ? Je n'ai pu mesurer que les résidus après la première semaine, qui sont déjà conséquents (non, on ne parle pas de chiffres à table... Et puis ça ferait trop rigoler les vrais stars des blogs mes petits chiffres minables).

Pourquoi je parle de Ron aujourd'hui ? Parce que je viens de lire une de ces notes dont il a le secret, qui m'a rappelé le mariage de mon cousin, dont j'ai failli ressortir mariée une demi-douzaine de fois (croyez Ron, ce n'est pas une caricature, c'est la vérité). Et puis je me suis dit que Myriam apprécierait l'histoire du Libanais. Alors quand on peut faire d'une pierre deux coups tout en répandant la bonne parole...

Comme l'Histoire se répète...

En faisant des petites recherches pour comprendre ce que Platon peut bien faire dire à Socrate sur les cordonniers dans son Protagoras (capital, si si), je viens de trouver un petit truc intéressant sur infologisme.com :

"Il n'est pas rare qu'Athènes, puissance impérialiste, impose manu militari, aux cités alliées en droit mais vassales en fait, des institutions démocratiques copiées sur les siennes."

Bizarrement, ça m'a rappelé quelque chose. Ca a fait tilt, et je ne sais même pas pourquoi... Je dois avoir l'esprit mal placé.

Aaaaaaaaaah, la démocratie athénienne si pure et si parfaite, esclavagiste et holiste, presque totalitaire, voulait donc imposer son modèle aux autres, et était pour celà contrainte à faire la guerre. Epuisée, ruinée, exsangue et inégalitaire, Athènes a fini par se faire battre par Sparte puis absorber par les Macédoniens (qui font moins les fiers aujourd'hui, mais c'est une autre histoire).

Au fait, vous saviez que la démocratie n'était pas née à Athènes mais sur l'île de Chios et qu'on l'appelait délicatement et poétiquement la "démocratie chiote". Bien sûr, les puristes me feront sans doute remarquer que l'on dit "kiote" et non "chiotte", mais dans ce cas, ma blague tombe à plat, alors merci de vous abstenir de tout commentaire. Tout ça me fait penser à une inscription régulièrement griffonnée sur les murs de latrines de Sciences Po : "Merci de laisser l'Etat dans les toilettes où vous l'avez trouvé". Au moins, ceux-là ne passeront pas l'ENA... La boucle est bouclée.

05 novembre 2006

Veggie

Hier, j'ai fait un truc extrêmement alternatif à ma petite échelle : j'ai été dîner dans un resto végétarien, entraînée par Olivia et Pierre. Je m'imaginais un menu plein de légumes, il était surtout plein de "seitan", ce substitut de viande à base de gluten de blé. Je n'ai pas vraiment été convertie, même si j'étais plutôt contente de ne pas manger de viande.

Je n'ai jamais été une véritable carnivore : côtes de boeuf et rôtis de sanglier peuvent dormir en paix à mes côtés. Mais je ne suis pas non plus franchement végétarienne : j'aime la viande qui n'a pas trop le goût de viande, le poulet, la dinde, le poisson, ces choses-là. La seule exception à cette liste plutôt cohérente est le tartare de boeuf (certains diraient "filet américain") dont je raffole. Bref, je suis quand même un peu plus carnivore que végétarienne, même si je peux me nourrir uniquement de quinoa aux légumes et de blé au pesto pendant des semaines.

Grâce à son blog, il y a déjà quelques temps, Sven m'a appris que notre corps n'était pas fait pour digérer de la viande plus d'une à deux fois par semaine. Ainsi, elle passe de 2 à 3 jours dans notre intestin (rien que ça m'a confortée dans mes pratiques alimentaires). En gros, manger de la viande tous les jours crée de sacrés embouteillages. En repensant à tout ça, j'étais très contente d'avoir été dîné dans un resto végétarien.

Les proprios sont baba-cools à souhait. A la deuxième visite, on doit avoir droit à son thème astral solaire, lunaire et martien. A la troisième, peut-être un massage relaxant du plexus. Je n'ose même pas imaginer la quatrième...

En quittant le restaurant, j'ai reluqué les magazines à disposition : un journal de petites annonces pour faire des rencontres "entre veggies", des pubs pour des cours de cuisine bio et végétarienne, un tract d'une association pour les animaux abandonnés. Un vrai pêle-mêle de clichés.

La principale conclusion de cette soirée, c'est que nous ne sommes pas sortables. Olivia a parlé avec une vive émotion du gigot dominical ("HHHHHHMMMMMMM, un BON GIGOT, ça c'est bon !!"). Heureusement, nos voisins de table visiblement plus orthodoxes que nous étaient néerlandais. Quant à moi, j'avais un blouson avec des (vrais) poils d'animal au bout de la capuche. Quand j'ai vu les tracts pour les droits des animaux, j'ai eu envie de m'enfoncer sous terre pour mon outrecuidance. Dieu merci, les végétariens sont les membres d'une secte ouverte et tolérante.

01 novembre 2006

Noël ici et ailleurs

Ce sont les vacances de la Toussaint (enfin pas pour moi, mais pour un tas de gens, si... Allez, pleurez un bon coup sur mon sort, merci de compatir) et je pense déjà à Noël.

Je pense à Noël parce qu'à Berlin et à Vienne, tout le monde y pense déjà. On commence à installer les marchés de Noël, à acheter les décorations, à cuisiner des Plätzchen en famille. Bientôt, les rues sentiront le vin chaud et les marrons chauds, on se tapera les mains l'une contre l'autre pour se réchauffer, on écoutera des chorales chanter des Adventsgesänge. Il y une ambiance inimitable, un mélange de chaleur humaine et de froid météologique, de lumières douces et de nuit tôtive (mouais, tard/tardive dont tôt/tôtive.. logique non ?).

Je ne sais pas comment décrire ce doux sentiment de tradition immuable sans prendre le ton de Jean-Pierre Pernaud parlant du petit marché rustique de Saint-Didier-des-Monts... Je ne connais pas le marché de Noël de Strasbourg, mais d'après tout ce que j'ai pu entendre à son sujet, rien à voir avec un vrai marché de Noël dans les règles de l'art, la faute à la commercialisation. Il paraît même qu'ils y vendent des jouets fabriqués en Chine... la faute à la mondialisation. Elle est partout celle-là. Mais en tous cas, un vrai marché de Noël, c'est magique. L'Avent dans son ensemble est magique dans ces pays.

Au risque de m'enfoncer dans ma Pernaudisation, la principale différence que je vois entre Noël ici et là-bas réside dans le fait que nos cousins les Germains (hinhin) donnent un vrai sens à Noël. Car ici aussi, on commence à sentir que Noël arrive : les pubs pour figurines Batman et jeux de société débiles se multiplient. Il va y avoir sous peu des dizaines de faux Pères Noël bedonnant et rougeauds hantant les rues. Les promotions sur le foie gras vont également fleurir. Je trouve qu'on a complètement perdu la magie de Noël et de son sens originel, perdu dans une frénésie d'achats compulsifs frisant l'hystérie collective... Je déteste Noël en France, je l'adore en Allemagne.

Même si pour moi l'aspect religieux est important, ce n'est même pas ça le principal. L'Avent est dans toutes les familles outre-rhin (enfin celles que je connais...), même les plus férocement athées, un véritable moment de partage en famille, l'occasion de se retrouver. L'année dernière à Berlin, la pause déjeuner de tous les lundis à partir de mi-novembre étaient dédiées aux concours de gâteau : chacun apportait les Plätzchen préparés selon une recette familiale centenaire et immuable (chaque grand-mère ayant bien évidemment LA seule et unique recette véritable, la meilleure) et il fallait tous les goûter pour décerner la palmes des meilleures Zimtsterne, Anisplätzchen, ou Vanillekipferl. Les 4 bougies de l'Adventskranz, la préparation des petits gâteaux traditionnels pendant un mois, les calendriers de l'Avent, tout ça participe à une ambiance qui me manque déjà.

En même temps, rien ne m'empêche de transplanter ces traditions au coeur de Paris, mais ce qui en fait la vraie magie est le partage, la communauté. Et puis faire à moi toute seule un marché de Noël, ça va être difficile. En revanche, je suis bien décidée à m'acheter une couronne de l'Avent avec 4 bougies (ça se trouve en France ???), à m'acheter mon premier sapin de Noël et le décorer avec des décorations choisies par moi-même, et à faire quelques fournées de Weihnachtsgebäck. Bienvenue au Sophienchristkindlmarkt !