30 septembre 2006

Adieu (pour pas longtemps)

De déjeuner d'adieu en pot d'adieu en dîner d'adieu en coup de fil d'adieu, il fallait bien que ça finisse par arriver : demain, je l'accompagnerai à la gare et je lui dirai adieu pour de vrai, et surtout pour pas longtemps, je l'espère.

Demain, elle partira avec ses 37 valises contenant toute sa vie vers d'autres horizons. L'excuse officielle, c'est d'aller conquérir (commercialement, s'entend) l'Allemagne. L'excuse officieuse, c'est de me permettre d'avoir un pied-à-terre supplémentaire chez nos amis teutons. J'avais déjà une chambre d'ami à Berlin dont j'ai déjà largement abusé (et où j'envoie de grosses bises), j'en aurai désormais une à Munich.

Et pourtant, même si cette perspective de week ends pleins de neige, de Dirndl, de bière, de Würstchen, de Zwetschgenknödel, de sauna et de nuits passées à bavasser m'enchante, Paris va me paraître bien vide, malgré tous ceux qui restent.

Après un premier contact difficile entre elle et moi (pour elle), je crois que j'ai réussi à tellement bien me rattraper qu'on ne peut plus imaginer ne pas s'appeler pour se raconter scoops, joies, peines, vagues à l'âme, doutes et projets. Ensemble, on écrit, on se marre, on commente nos vis respectives, on a des débats existentiels, on se demande si faire l'otarie dans le métro est bien raisonnable, on s'encourage mutuellement.

En quelques années, elle est devenue bien plus qu'une copine de passage. Enfin, je crois (si tu laisses un commentaire pour dire que tout ça n'est que balivernes, tu vas manger des dents demain matin sur le quai de la gare de Lyon, je te préviens. Et oui, c'est ça aussi l'amitié !!).

Du coup, je bénis les compagnies low cost, les gentils opérateurs de téléphonie qui ont inventé les appels gratuits illimités vers l'étranger, l'inventeur de Skype et de la webcam. Et en même temps, je n'arrive pas à me rendre compte. Je n'y crois pas encore. Je n'arrive pas à savoir comment ça va s'organiser, ma vie ici sans elle.

A vrai dire, je l'ai bien cherché : je l'ai encouragée à partir, à saisir cette chance unique. Elle aurait sans doute pris la même décision sans moi, mais le fait est que je l'ai soutenue dans ce choix, et je suis aujourd'hui aux premières loges pour voir les conséquences de mon travail de propagande : plus de Myriam à Paris. Je n'ai que ce qu'elle mérite.

En même temps, on ne cesse de nous répéter que nous vivons dans un monde où la distance ne compte plus. On va voir ça... Et gare à ceux qui le prétendent si c'est faux.

Néanmoins : Alles gute ! Et je viendrai voir moi-même si les Munichois te traitent en princesse comme il se doit.

(k)

27 septembre 2006

... it is time to leave the Closet

Grâce à une autre cocoblogueuse que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam, mais qui a un blog assez délirant, je viens de découvrir une star danoise, Tomboy.

Ce jeune auteur-compositeur (hinhin) qui ne donne pas vraiment dans le rock indépendant vient de sortir un single OK2BGAY qui porte bien son nom. Son site est encore plus rose que le rose que j'aime, et Tomboy évolue dans un monde magique où le superhéros Gayman fait sortir du placard les petits garçons qui aiment les petites voitures violettes et roses, où les hétéros sont indécrottablement rasoir et glauques, et où les chiens gays font des crottes roses à paillettes (qui sentent certainement le Malabar).

Une petite visite sur son site s'impose en cas de vague de pensées grises. Le monde de Ken et Barbie est incroyablement déprimant et terriblement conformiste à côté de celui de Tomboy. Il y a notamment une série de fonds d'écran du plus grand kitsch !

Ca ne fera pas forcément avancer le monde, mais Tomboy m'a fait bien rire et après tout, dire "it's okay to be gay" peut aussi faire avancer le monde. Le problème, c'est que ceux à qui ça plaira le savent déjà...

25 septembre 2006

La zoologie appliquée aux relations internationales

En direct live de mon cours de relations internationales :

"Il ne fait jamais bon se retrouver entre deux masses. Les éléphants, qu'ils se battent ou qu'ils fassent l'amour, ce n'est jamais bon pour les fourmis. Vous êtes la Pologne, coincée entre l'Allemagne et la Russie, bad news".

23 septembre 2006

Renaud et Delerm

En clin d'oeil à l'allusion de Renaud à Vincent Delerm dans sa chanson Les bobos, le label Tôt ou tard (dont mon blog est depuis longtemps un vecteur publicitaire de premier plan, personne ne sera surpris) vient de préparer quelques petits spots marrants, surtout quand on aime l'un et/ou l'autre de ces deux chanteurs :









Voilà, c'était le petit plaisir du soir à partager... et tant pis pour ceux qui n'aiment pas Vincent Delerm (et ils sont nombreux).

Régression

Pour des raisons qu'il serait ici trop long d'expliquer, je (re)vis de façon provisoire chez mes parents depuis une semaine, et ce pour encore deux jours. Ce séjour a des allures d'aller-simple vers le passé. En effet, je ne suis pas restée chez mes parents aussi longtemps depuis... bien longtemps justement. Depuis 5 ans, je pratique plutôt le retour version week end, et encore, peu souvent. De plus, c'est la première fois depuis que j'ai quitté le domicile familial à mon entrée en prépa que j'y habite en période "scolaire". Donc ma dernière expérience de ce que je suis en train de vivre actuellement date de la Terminale...

Ainsi, je m'entends parfois dire des choses qui ne sont pas sorties de ma bouche depuis mon bac. Du style "bon, je vais préparer mon sac pour demain matin". Pour moi, cette phrase est indubitablement liée à la besace militaire taguée au tipex par les copines que j'arborais lorsque je fréquentais les bancs de la 2nde 1. Après, j'ai versé dans le Eastpack noir légèrement customisé (mais par mes soins cette fois). Mais malgré le changement de sac au milieu de ma Première, tous les soirs, le problème restait le même : il fallait préparer son sac pour le lendemain. Mettre le bouquin d'histoire-géo et d'anglais, retirer celui de maths et de physique, et ne pas oublier de laisser le bouquin de philo, qui pèse toujours trop lourd pour ce qu'il contient.

Maintenant, quand je prépare mon sac, il y a peu près toujours la même chose que la veille (d'où le fait que je ne dis plus jamais "bon, je vais préparer mon sac pour demain matin" en temps normal, et que je mets cette sortie verbale récente sur le compte unique d'un geste rélfexe conditionné par mon environnement). J'y glisse parfois un sandwich ou une salade, une barre de chocolat, voire mon petit déjeuner, mais plus souvent le matin, au dernier moment, et non la veille au soir (et oui, si je suis obligée d'emporter mon petit-déjeuner, c'est que je n'ai pas eu le temps de le manger avant de partir, donc que je suis pressée, cqfd). Et je ne fourre plus tout ça dans un sac cool et customisé sans forme qui se met sur les épaules. Maintenant, je suis une grande fille avec des sacs à main qui se portent au bout du bras et qui ne sont jamais assez grands pour tout y mettre. Malgré toutes ces différences, dimanche dernier, vers 22h, j'ai dit "bon, je vais préparer mon sac pour demain matin" comme si je n'avais jamais arrêté de le dire.

Autre régression : ma maman qui me demande depuis une semaine de façon tout aussi réflexe "tu veux que je te réveille à quelle heure demain ?". Avant, elle venait, fraîche et pimpante, me tirer du lit à l'heure dite (6h30 à l'époque, je me demande encore comment je faisais). J'arrivais dans la cuisine où tout était prêt pour le petit-déjeuner : toasts qui n'avaient plus qu'à être toastés, beurre qui n'avait plus qu'à être étalé, confiture qui n'avait plus qu'à être dégustée, chocolat déjà chaud qui n'avait plus qu'à être bu. Un matin familial classique en somme (enfin, classique pour des enfants pachas comme moi).

Cette semaine, j'ai eu droit tous les soirs à la même question rituelle. La réponse variait, mais le lendemain matin, la réalité était toujours la même et m'amenait nécessairement à la même conclusion : tout fout le camp. Systématiquement, je me levais avant ma maman (donc heureusement que je ne compte plus sur elle pour venir me tirer du lit). J'arrivais ainsi la première dans la cuisine, devenue par la force des choses la seule et unique responsable matinale de mon baquet vital de café au lait. Tant que j'y suis, je prépare aussi la théière parentale, et je mets la table. Quand tout est prêt, c'est désormais moi qui viens porter la bonne parole : "le thé est prêt", de cette voix enjouée et guillerette censée accélérer la mise à la verticale des autres (mais qui en réalité énerve toujours beaucoup). En quelques années, je suis devenue la grande prêtresse du petit-déjeuner familial. Entre temps, j'ai arrêté de manger le matin, ça simplifie la tâche.

Pour avoir encore plus l'impression de rentrer dans mon ancienne vie comme on rentre dans de vieilles chaussures faites à notre pied, j'ai recommencé - plus par nécessité que par réel engouement - à prendre tous les matins et tous les soirs les trains des banlieusards qui vont travailler à Paris. J'ai très vite renoué avec mes réflexes ancestraux :
- bien se positionner sur le quai pour avoir une porte en face du nez quand le train s'arrêtera
- réussir à rentrer parmi les premiers dans le wagon sans paraître impolie (parce que bon hein quand même) ni écraser des petites mémés qui choisissent toujours les heures de pointe pour voyager
- en l'absence récurrente de place assise, s'installer tant bien que mal et abandonner toute vélléité de lecture, on se cultivera plus tard
- repérer sur le quai (dans ce cas de figure, seule la prévention a prouvé son utilité) le(s) potentiel(s) malodorant(s) pour éviter de se retrouver pendant 40 mn pile-poil (ahahahahaha, c'est le cas de le dire) sous l'aisselle se situant à l'orgine du bras s'aggripant à la poignée du haut. Si vous êtes gentils, peut-être que je vous raconterai un peu plus loin comment je me suis fait piéger par une femme enceinte au visage innocent mais à l'odeur présente mercredi dernier.
- prévoir toujours au moins 30 minutes de battement parce que la SNCF n'a pas encore que pour nous faire préférer LE train, il faudrait avant toute chose que LES TRAINS arrivent à l'heure.
- se retenir de maudire les désespérés qui trouvent nettement plus drôles de dire adieu au monde en se jetant sous un train et en paralysant par la même occasion la moitié des bienheureux travailleurs franciliens désireux de rentrer chez eux et retrouver leur famille après une journée de dur labeur.
- courir pour attraper le dernier train de 15h avant le prochain, 1h30 plus tard (Dieu que c'est pratique le métro toutes les deux minutes...)
- ne pas prévoir de lire le journal, personne n'a suffisamment d'envergure libre autour de lui pour ouvrir les bras, ni même les allonger devant lui. Heureusement, il y a de très bons bouquins de poche.

Bref, tout un tas de petits détails que j'avais oubliés en 5 ans de luxe suprême et que vivent des millions de gens tous les jours : les charmes discrets de la banlieue parisienne, le prix à payer pour habiter juste à côté de la forêt, loin de la pollution du périphérique et dans un appartement familial (voire une maison, le rêve) faisant plus de 30 m2. L'inconfort des wagons toujours trop petits, le stress obsessif de ne pas rater son train, la fatigue de se lever nettement plus tôt, la nécessité d'arriver toujours 1/2 heure trop tôt (mais le jour où le train est vraiment en retard, on n'arrive de toutes façons pas à l'heure), c'est tout ça le charme du Transilien. J'avais oublié tout ça. Cette piqûre de rappel est la bienvenue, histoire que je savoure un peu la chance que j'ai de ne pas (encore ?) être obligée de le faire tous les matins pendant 40 ans.

Ma dernière régression a été tout à fait involontaire, mais ça a été la plus forte en émotions (bon, j'exagère légèrement). Mes parents ont fait partie des 2 millions de foyers qui se sont l'année dernière équipés d'un décodeur TNT, dont je n'ai découvert les attraits que très récemment (mardi soir, vers 19h30, pour être précise). J'ai ainsi pu me rendre compte que ma maman était quelqu'un de fort original, puisqu'elle est une fan inconditionnelle de la Chaîne parlementaire, comme environ moins de 0,02% des Français. Je suis très fière d'elle. Mais ce n'est pas là que réside ma régression. Un soir, en rentrant avec les neurones en compote, j'ai allumé la télé et suis tombée, sur une chaîne TNTienne quelconque, sur... Hartley Coeur à vif. LE CHOC.

Choc esthétique pour commencer : les héros de mon adolescence, que j'admirais pour leur beauté, leur coolitude et leur look, étaient comment dire... légèrement ridicules. Le total look années 90, les cheveux dans les yeux, un peu de grunge à gauche et à droite saupoudré, les chouchous dans les cheveux, et les baskets énormes au pied. D'un seul coup, je n'ai plus du tout eu envie de leur ressembler. Je me sentais comme lorsqu'on feuillette un vieil album photo, à moitié attendri par ces souvenirs émus, à moitié honteux des déguisements dont on s'est volontairement affublé.

Choc émotionnel ensuite : j'avais l'impression de retrouver une vieille bande de copains. Vous savez, les gens dont on ne se rappelle pas "activement", mais qu'on n'oublie jamais. "Ah oui, c'est vraiiiiii, Rose était enceinte". On ne pense jamais à eux, mais le jour où on les retrouve, on se rappelle immédiatement de tas de choses. Des cheveux gominés de Costa, des chorégraphies de Katharina, de la prof de littérature et de sa liaison sulfureuse avec un élève (enfin, je crois me rappeler... mais je ne suis plus tout à fait sure), du proviseur qu'on aurait tous aimé avoir... Drazic, qui représentait mon fantasme masculin absolu, n'était pas encore arrivé au lycée dans l'épisode que j'ai vu. Comme je me dis parfois à propos des mes "ex" du collège, j'aimerais bien le revoir, savoir quelle tête il a maintenant. Est-ce qu'il me plairait toujours ? J'imagine, et je me dis que finalement, non, c'est mieux de rester sur ma dernière impression.

Lundi soir, fin de la semi-régression. Pour résumer le fond de ma pensée, abandonner Hartley Coeur à vif pour Grey's anatmoy ne peut être qu'une perspective réjouissante, même si la nostalgie peut parfois être un brin attendrissante.

13 septembre 2006

Auto-happy birthday !

Et oui, aujourd'hui, mon blog a un an, tralalalalala :D



En même temps, je n'ai pas toujours été constante dans mon activité bloggesque, mais une date clef comme ça est malgré tout l'occasion d'un petit bilan. Je ne suis pas encore Loïc Le Meur, hein, mais je peux déjà dire que :

- je n'aurais jamais pensé prendre autant de plaisir à écrire lorsque j'ai commencé. Je le voyais avant tout comme un "carnet de voyage" pour raconter mon séjour à Berlin. Il est, à mes yeux, devenu bien plus que ça.

- je n'aurais jamais cru que j'y passerai (volontairement) autant de temps. C'est devenu un moment de détente et de divertissement (quasi au sens pascalien du terme, huhuhu... en tous cas, en terme de "je me détourne de mon travail parce que je sature", c'est certain, et c'est bien).

- je n'aurais jamais pensé que des hasards tels que ceux qui m'ont conduite à Fab et à madmoizelle puissent exister, et je m'en réjouis un peu plus chaque jour. S'il ne restait que ça de mon blog, ce hasard justifierait à lui seul l'existence de mon blabla presque quotidien.

En un an, j'ai déménagé 3 fois, j'ai découvert 3 capitales européennes (qui ne sont pas toujours celles dans lesquelles j'ai déménagé), j'ai fait 9 exposés, 10 dissertations et 8 fiches techniques, j'ai rencontré plein de gens que je n'oublierai pas de sitôt, j'ai fait des choses passionantes et d'autres barbantes, j'ai appris à faire une mayonnaise mousseline de façon infaillible, j'ai obtenu mon premier diplôme universitaire, j'ai appris le dosage parfaite du vodka sunrise et j'ai pris - au bas mot - 365 douches et une dizaine de bains. Voilà une année bien remplie.

07 septembre 2006

Je crois que j'ai compris

Aujourd'hui, je crois que j'ai compris pourquoi le jeune homme avec le polo de rugby de l'épreuve d'économie a fondu en larmes en ouvrant le sujet. En effet, pour ce nouveau jour de réjouissance, il avait revêtu un t-shirt qui ne m'était pas inconnu : la carte de l'Europe de nuit (avec les lumières... bon, bref, c'est difficile à expliquer) côté pile. "Rêves d'Europe" côté face. Ce t-shirt, je le connais car je l'ai moi aussi depuis que j'ai participé au voyage de diplomation de Sciences Po à Bruxelles en juillet 2003. A part quelques très rares exceptions dont je faisais partie, ce micro-séjour était réservé aux nouveaux diplômés. Donc pour en revenir au jeune homme, je parie à 1000 contre 1 qu'il en est à sa troisième tentative. La dernière. La der des der. Tout s'explique. En même temps, la troisième fois, on doit commencer à tout connaître non ? Je préfèrerais ne jamais savoir.

06 septembre 2006

L'ENA, joies et peines

J'ai écrit un petit article pour madmoizelle intitulé "La rentrée, joies et peines", parce que c'est de saison. Mais ce soir, je vais plutôt vous raconter "L'ENA, joies et peines".

J'ai passé le plus gros, quantitativement (3 épreuves sur 5, "ça, c'est fait") et qualitativement (ne restent plus que mes deux matières préférées, celles qui ne se révisent pas. Quelle grosse feignasse...) et je crois que désormais, je peux déjà en tirer une petite synthèse.

Ce que j'ai appris de ces premiers jours, outre le chemin pour l'année prochaine, c'est que finalement, c'est mine de rien pas mal crevant de se concentrer pendant 5 heures plusieurs jours d'affilée. Ca n'a l'air de rien, mais la lassitude gagne petit à petit les organismes et les neurones. Quand j'ai reçu mon sujet cet après-midi, je me suis dit "alleeeeez, c'est reparti pour un tour" en n'ayant réellement aucune envie de recommencer comme la veille et comme l'avant-veille à ne faire que réfléchir intensément pour ensuite gratter gratter et encore gratter ma copie. C'est peut-être parce que je n'ai pas suffisamment utilisé ma matière grise cet été, elle est toute surprise, elle a des courbatures.

J'ai aussi découvert à quel point ces concours étaient psychologiquement inhumains. Personnellement, je ne suis pas trop atteinte, n'ayant pas passé 12 heures par jour enfermée dans une bibliothèque sans fenêtre pendant tout l'été et j'étais donc sans grandes illusions. Et quand j'ai vu les sujets de droit et d'économie tomber, j'ai pris la chose avec philosophie. Mais ce n'est pas le cas de tout le monde, notamment de ceux qui ont travaillé comme des bestiaux depuis un voire deux ans. Et parfois, il suffit d'un sujet un peu farfelu pour perdre pied. Un rang devant moi, sur ma droite, il y a un jeune homme qui a l'air bien solide, les épaules carrées recouvertes d'un polo de rugby. Et bah quand il a ouvert le sujet d'économie hier, il a fondu en larmes, ça m'a fait tout bizarre (à lui aussi sans doute). J'imaginais ce mec qui voyait le fruit d'heures passées, frustré, à son bureau pendant que ses potes faisaient la fête s'envoler en quelques secondes. Peut-être que je serai dans le même état l'année prochaine quand ils me demanderont d'écrire sur la domanialité publique. Tellement de travail pour rien, ou quasiment rien... Un petit sujet qui fait appel à un millième des connaissances accumulées pendant des mois...

Ma dernière remarque, pour l'instant, est qu'il faut définitivement que je me trouve un masseur privé pour l'année prochaine. Oui, je veux un kiné qui fasse comme avec André Agassi sur les terrains de tennis, qui m'accompagne dans la salle d'examens, qui me masse le dos avant, pendant et après les épreuves, histoire que j'arrête de faire inutilement craquer mes vertèbres sous le nez de mon voisin de derrière.


(C'est dingue quand même les photos qu'on peut trouver sur internet...)

04 septembre 2006

Premier jour

Cette année, visiblement, on passe l'ENA en chemise chambray bleu claire (parfois avec col blanc quand on veut quand même faire un peu minet du VIème), jean brut cigarette (oui, pour garçon aussi) et Converse blanches. Je ne dis pas que tout le monde soit habillé comme ça hein, mais en gros, 1/10ème a l'uniforme intégral, et la moitié à de 1 à 2 des éléments de l'uniforme. J'ai hâte de voir à quoi on ressemblera l'année prochaine.

En dehors de l'uniforme, peu d'attraits esthétiques dans le hall Albinoni du Crit, où planchent un paquet de centaines d'aspirants énarques. J'ai l'impression d'avoir passé 5 heures dans un hall d'aéroport sous-terrain, sans les duty free pour aller se parfumer à outrance avant de monter dans l'avion. C'est tout gris et tout marron (et pas du tout marrant) avec des néons qui donnent mauvaise mine. Néanmoins, la Défense, c'est nettement moins glauque que la Maison des examens d'Arcueil.

Je ne parlerai pas sujet, problématique, tout ça, parce que vous risquez de bâiller sévère sinon. Mais pour l'instant, je ne suis ni pleine d'espoir ni pleine de désespoir. Vivement jeudi et les Questions sociales, que je rigole un coup !

03 septembre 2006

Vacance de post(e)

Ce n'est pas que le changement va être rude, étant donné que mon activité littéreuse a été plus que réduite ces derniers temps. Mais là, ça y est, c'est officiel, je joins ma bulle d'asocialisme profond en dehors du monde réel pour 5 jours.

Si vous êtes à Lourdes, merci d'aller faire un tour pour moi dans la grotte humide afin que le jury ait oublié tout sujet de droit public relatif à la domanialité publique, aux contrats administratifs et à la responsabilité de la puissance publique. Pour l'économie, la liste serait trop longue.

Quand je réémergerai dans la vraie vie, ça me ferait plaisir de vous voir (non, je ne pars pas à Koh-Lanta même si parfois, je me dis que ça doit quand même être bien là-bas).