"Et toi, t'as un amoureux ?" (ou : Les conseils de drague de ma cousine)
Ma cousine a 8 ans et est très inquiète de savoir que je n'ai pas d'amoureux. En même temps, c'est légèrement compréhensible quand on sait qu'elle, elle en a eu 3 différents en 2 semaines de colonie de vacances. Forcément, je suis un peu à la ramasse à côté d'elle. Mais elle a décidé de me prendre en main :
"- Tu sais, sur la TNT, il y a une émission. Il y a un garçon et il fait défiler 5 filles et à la fin il en choisit une. Et parfois, c'est une fille qui choisit un garçon. Ou alors même parfois, un garçon qui choisit un garçon ou une fille qui choisit une fille, parce qu'ils sont homosexuels, tu vois.
- Oui, je vois. (NDLR : ne JAMAIS avouer que je vois très bien q'elle parle de Next que j'ai légèrement évoqué ici, étant donné qu'il allait falloir la convaincre juste après que ce sont des conneries sans nom qu'elle ne devrait plus jamais regarder)
- Ce serait bien pour toi non ?
- Mais je n'ai pas besoin d'aller dans une émission de télé pour trouver un amoureux voyons !
- Mais NOOOOOON, pas pour trouver un amoureux, mais pour voir comment on fait !"
Dieu merci, cette petite a sauvé sa tête quelques heures plus tard, en apportant la preuve formelle que, contrairement aux apparences, elle ne me voyait pas comme la vieille cousine solitaire et incasable.
Lors de la promenade du soir, en mon absence (mais 1. La vérité sort toujours de la bouche des enfants, et 2. Les propos rapportés sont absolument exacts), elle a confié son inquiétude à ma maman :
" - Dis, Tata, tu es sure qu'elle n'a pas d'amoureux Coco ?
- Oh tu sais, peut-être qu'elle ne nous dit pas tout, elle a le droit d'avoir des secrets aussi.
- Parce que tu sais, je trouve ça VRAIMENT bizarre qu'elle n'ait pas d'amoureux : belle comme elle est, intelligente comme elle est et gentille comme elle, elle devrait en avoir PLEIN !".
Bon, tempérons les choses : à son âge, on confond encore "avoir une jolie robe qui tourne" et "être belle" (et j'ai un tas de jolies robes qui tournent). Pour l'intelligence, j'ai juste cherché à faire naître en elle l'amour de l'Etat et du service de l'intérêt général en lui expliquant les bases du droit administratif (à sa demande, je précise, pour qu'on ne me prenne pas pour une tortionnaire). Et pour finir, ma gentillesse se limitait le plus souvent à lui donner son goûter, à faire semblant de manger ses gâteaux de plage et ses spaghettis de sable, et à lui faire ses couettes et ses nattes le matin. N'empêche que ça rattrape bien la première partie de l'histoire.
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