30 juin 2007

Je suis un bloggeur influent

La preuve ? J'ai eu mon premier troll. En fait, j'en ai déjà eu d'autres, mais des trolls plutôt inoffensifs, qui viennent juste poster pour faire leur pub genre "regarde ce nouveau blog que je viens de découvrir comme il est trop génial de la mort qui tue sa race totalement déchirée".

Le troll de la journée n'est pas comme ça. On pourrait considérer - dans une perspective d'ouverture d'esprit et de liberté de parole entière - qu'il ne fait que donner humblement son avis de façon argumentée. Bon, il se trouve que pour donner son avis, il est OBLIGE de dire à quel point je suis vilaine. Mais nous parlions liberté entière de parole. Alors je vais dire que ce n'est pas là que réside son trollisme.

Ce troll me réjouit à un point que vous ne pouvez pas imaginer. Pas seulement pour la marque de notoriété que cela me donne, mais parce que ce troll est DRÔLE (zavez remarqué comme "troll" et "drôle" ça va ensemble ?). Et oui, je ne suis décidément rien qu'une vilaine Cruella, je suis du genre à me réjouir de voir les autres s'embourber ouvertement dans leur connerie. Et je trouve savoureux de voir quelqu'un s'énerver sur un sujet dont il n'a pas compris le second degré.

Et puis voir cet aspirant sciences-potiste, qui n'est qu'esprit et a oublié toute contrainte corporelle dans une posture intellectuelle engagée très romantico-exaltée Ariane-Deumienne dont on n'est capable qu'en attendant les résultats du bac après avoir bouffé 8 heures de philosophie fumiste par semaine, mettre tant de coeur à défendre l'école qu'il n'intégrera peut-être jamais, je trouve ça beau et touchant à la fois. J'en ai presque la larme à l'oeil.

28 juin 2007

It's so cuuuuuuuuuuuuuuuuuute !!!

Je crois bien qu'en ce moment a lieu à Sciences Po (trèèèèèès en avance quand même) la semaine d'intégration des futurs étudiants américains qui pourront poser leur pionnier postérieur sur les bancs de Boutmy d'ici quelques mois. Du coup, le hall d'entrée est souvent peuplé de hordes d'Américains.

N'allez pas croire que je suis bêtement française donc anti-américaine. Depuis que je sais que si on n'aime pas les Américains, c'est rien que parce qu'on est jaloux qu'ils nous aient piqué notre idée d'être le guide universel du monde, je relativise.

Bon, donc je ne suis pas anti-américaine, même que j'ai des amis américains (c'est dire si je ne suis pas anti-américaine !). N'empêche que là, les Amerlocs fraîchement débarqués à Paris, au bout de trois minutes, ils me gonflent.

C'est peut-être lié au fait que moi, Mâdâââââââââme, moi, Môôôôôssieur, je suis en concours blanc, et que j'ai de ce fait autre chose à foutre de mes journées qu'à m'extastier sur tout et n'importe quoi.

Dans les toilettes des filles, c'est absolument grandiose. Je ne voudrais pas faire du cliché anti-US primaire, mais la nana qui se refait son brushing à la pause déjeuner, je trouve ça typiquement pas du tout français.

De même que leur faculté à s'émerveiller sur TOUT de façon absolument extatique. Je ne fais que traverser ce hall où ils se retrouvent 39 fois par jour. Et à CHAQUE fois, j'entends des "oh my goooooooooood" et des "it's soooooo cuuuuuuuuuuuuuuuuute". Limite si les nénettes ne tombent pas en pâmoison devant les distributeurs de PQ (défectueux). Genre "OH-MY-GOOOOOOD-I-LOVE-IT-IT'S-SOOOOOO-CUUUUUUUUUUTE ce truc tellement typically french déglingué so chaaaaaaaarming".

C'est peut-être ça, le secret de leur croissance économique plus rebondissante que mes balles fluos de quand j'étais en primaire. Le secret de leur confiance indéfectible dans l'avenir. Le secret de leur goût bien plus prononcé pour le risque. Visiblement, ça marche.

N'empêche que vu de l'extérieur, c'est ultra-énervant. Mais peut-être que c'est comme le messianisme et l'anti-américanisme français : je suis rien qu'une jalouse qui aimerait avoir la faculté de s'émerveiller sur un distributeur de savon pour les mains plutôt que de ne pas réussir à s'époumonner de joie devant une énième note sur l'employabilité des seniors.

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26 juin 2007

De beaux yeux

Y a un truc que j'aimerais vraiment vraiment vraiment, mais que je ne peux même pas demander au Père Noël, ce sont de beaux yeux.

Dieu merci, je n'ai pas les yeux marrons-cochon. M'enfin je n'ai pas non plus les yeux jade-gris de ma maman, enfer et damnation. J'aurais pu avoir un peu plus de vert, comme ma soeur qui s'est mieux organisée que moi dans la loterie génétique intra-utérine. En vrai, j'ai un tout petit peu de vert dedans, qui veut bien sortir de sa cachette :
- quand je mettais mes anciennes lentilles faites en papier de verre
- dans les bons jours
- quand je pleure très fort (mais j'ai aussi les paupières toutes gonflées alors bof en fait. Et puis je ne pleure vraiment pas souvent...)
- quand je mets plein de violet-prune autour de mes yeux (et le premier qui dit que ça fait Barbie, voire que ce n'est pas hype, je l'envoie en stage à l'ambassade de France au Luxembourg)

Mais la preuve que ce vert là est bien fragile : dès que je mets du vert autour de mes yeux, on voit clairement qu'ils n'ont pas la même couleur que mes paupières.

Alors que de beaux yeux, ça rattrape tout. Ou presque tout. Je crois que le Prince Charles a les yeux bleus, mais comme vous voyez, je ne suis même pas sûre de moi, ce qui montre bien que les beaux yeux ont leurs limites.

Je ne suis pas un ayatollah des yeux bleus. Des verts ou des gris m'iraient aussi très bien. Mais une très belle couleur.

Les seules personnes âgées que je trouve belles, ce sont celles qui ont de beaux yeux. Parce que les yeux, ça ne prend jamais une ride.

Avoir de beaux yeux permet d'avoir un menton à la Bogdanov ou un nez à la Rossy de Palma sans que personne ne le remarque. Quand on parle à quelqu'un, on regarde ses yeux. Lorsqu'ils ne sont pas palpitants, on se laisse distraire, et on laisse son regard courir en haut, en bas, à gauche, et à droite. On remarque les petits boutons sur la joue. La cicatrice dans le sourcil droit. Les oreilles étranges. Alors que lorsque les yeux sont intéressants, on a du mal à s'en défaire. De beaux yeux hypnotisent presque les gens.

Bien sûr, il y a les lentilles de couleur. Mais d'une part, c'est moche. Et d'autre part, ça n'est pas pareil d'avoir de beaux yeux pour de vrai. Je suis certaine que le fait d'avoir de beaux yeux fait de quelqu'un un être totalement différent de celui qu'il aurait été avec des yeux d'une banalité à pleurer.

En même temps, je peux toujours balancer ça comme ça, en fin de billet, et m'arrêter là-dessus, parce que personne ne pourra jamais ni le prouver ni l'infirmer...

free music


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25 juin 2007

Le scan test de la hype

Il y a un truc que tout le monde dit que c'est parisien alors qu'en fait, pas du tout, c'est juste snob, donc oui, y en a Paris, mais dans toutes les grandes villes aussi. Enfin dans toutes les grandes villes un peu chicos. Dans les quelques villes que j'ai visitées, il n'y a guère qu'à Berlin, Montréal et Vilnius que je n'y ai pas été confrontée. En même temps, pour Vilnius, c'est peut-être juste parce que je suis restée dans le ghetto juif et dans la fac de droit. Et qu'il faisait -20°. Pour le ghetto, je parle de l'ancien ghetto, il n'est plus en activité, et pas seulement parce qu'il n'y a pratiquement plus de Juifs dans la Jérusalem du Nord. Enfin bref, revenons à nos chèvres à cachemire.

Donc ce truc ultra-parisien, mais pas que parisien, c'est le très fameux "scan test de la hype". En gros, vous sortez dans la rue (marche principalement pour les filles, mais aussi très bien pour les garçons dans certains quartiers et à l'entrée des boîtes de nuit). En général, vous vous retrouvez nez à nez avec une greluche. Qui vous regarde de côté. Elle a un sourcil levé, le menton toujours très haut, ce qui lui permet de vous regarder de côté, mais aussi de haut et par en dessous, tout ça à la fois.

Elle commence par votre visage. Ensuite, elle descend très vite : les chaussures, le plus révélateur. Son regard remonte, s'attarde sur les fesses pour vérifier d'un coup d'oeil si vous avez fait votre power-plate cette semaine ou non. En 2 millisecondes, son opinion est faite. Elle jette les épaules en arrière, pousse un petit soupir, et se retourne. Le scan test de la hype est fini. Je crois que je ne passe jamais le test (sauf si le petit soupir est une manifestation d'aigreur et de jalousie).

En même temps, ça ne me chiffonne pas plus que ça, puisqu'en général, la hype, je trouve ça grotesque. J'ai décidé ça définitivement depuis que j'ai pris le bus avec Lou Doillon (oui Lou Doillon prend le bus, et avant, j'habitais à côté de chez elle), icône de le hype je crois bien. J'ai d'abord cru qu'un éboueur en voie de clochardisation s'était assis à côté de moi. Puis j'ai vu dépasser des leggings violets à paillettes et des chaussures certainement aussi chères qu'immondes. Et là, je l'ai reconnue.

Autre icône de la hype : une copine de copine que je croise de temps en temps en soirée. Enfin, que je croisais quand elle avait 16 ans. Maintenant, elle est mannequin (alors qu'en vrai, elle est même pas belle, croix de bois crois de fer si je mens j'vais pas à la mer). Son mec est un jeune prodige de la photographie à NYC. Son père est styliste. Enfin bref, la hype pur. La dernière fois que je l'ai vue, elle se baladait Place Saint Michel en tutu de danseuse pour tout habit. Au dernier anniversaire en date, elle avait une peau de bête made in Larzac vintage (il faisait 38°) sur une robe chemise de nuit. Et des santiags. La hype quoi.

Tout ça pour vous dire que d'habitude, le scan test de la hype, je m'en fous. Mais le scan test de la hype auquel j'ai eu droit il y a quelques jours m'a glacé le sang. Je devrais être habituée, mais celui-là m'a véritablement déshabillée. Il était plus froid que tous les autres. Cette gamine de 2 ans à tout casser, là, dans sa poussette, m'a regardée comme si j'étais une vache aux comices agricoles de Madame Bovary.

Inconsciente de la portée de son geste, qu'elle ne faisait sans doute que mimer, elle n'avait pas la fausse pudeur de la fausse discrétion des autres greluches. Elle m'a détaillée, de haut en bas et de bas en haut, en prenant son temps, d'un regard de pic à glace. Elle a eu un haussement d'épaule, et a rapidement détourné la tête, comme si ce qu'elle venait de voir l'avait profondément dégoûtée.

J'ai levé la tête au-dessus de la poussette, et j'ai furtivement cru voir que sa mère faire exactement de même avec moi et arriver au même résultat.

La daube

Franchement, c'est la daube. J'ai des milliards de trucs à écrire, et pas le temps pour. Entre les concours blancs, ma soeur et le programme à 200 à l'heure qui va avec, les soirées entre potes et le reste, j'ai pas une seconde à moi. Pourtant, j'espère bien avoir le temps d'écrire ne serait-ce qu'un petit truc avant de partir pour la grande steppe dénuée d'internet début juillet. Parce qu'après, ça va être ceinture : un mois sans internet, voire deux... Je me demande encore comment je vais faire. Des idées ?

19 juin 2007

Dentelles de vieille

Après avoir dragué du petit garçon de 4 ans la semaine dernière, ce week end a été l'occasion de divers coups de vieux. J'étais chez des amis au fin fond du pays mellois (si si), pour un super anniversaire familial (oui, je suis une amie qui fait partie de la famille, je sais, c'est compliqué).

On me présente au cousin, qui est en train de passer son bac. Et qui me sort un magistral "bonjour Madame". BING BANG BOUM dans le dentier. Polident n'y résiste pas.

On ne me présente pas aux cousines. Je suis persuadée qu'elles sont au lycée. Leurs mecs, en baggy + sweat à capuche, ont l'air d'être au collège. Comme j'ai moyennement envie qu'elles me racontent leur bac français (et que je suis une vilaine snob asociale), je ne leur ai pas adressé la parole de la soirée. J'avais trop la flemme. Le lendemain, j'ai découvert que l'une était dentiste et l'autre avocate. Et qu'elles ont donc déjà passé leur bac français. Et qu'à moins de faire du détournement de mineur, les accompagnants ont également largement dépassé la majorité. Je (re)découvre que les gens de prepena, qui viennent même aux galops du samedi matin en chemise bien repassée, ne sont pas des personnes totalement normales. Et que "les jeunes" de mon âge ont en général une autre tête.

Le bon côté d'être vieille avant l'âge, c'est que je n'avais pas présumé de mes forces : j'avais décliné l'offre "tentes plantées dans le jardin" pour "B&B en dur dans la campagne" et je n'ai pas regretté, quand il est tombé l'équivalent de 5 Canadairs au petit matin.

15 juin 2007

Les sept vies du chat (ou : Genèse)

Purée de fraise m'a refilé le bébé sans la piscine, donc je me jette à l'eau. Le principe ? Mais je vais vous le dire tout de suite : Chaque personne décrit 7 choses à propos d'elle même. Ceux qui ont été tagués doivent écrire sur leurs blog ces 7 choses ainsi que ce règlement. Vous devez taguer 7 autres personnes et les énumérer sur votre blog. Vous laissez alors sur les blog de ceux que vous souhaitez taguer un commentaire leur indiquant qu'ils ont été tagués et les invitant à lire votre blog.

Je suis fière comme un paon, parce que voyez-vous, c'est la première fois qu'on me lance une chaîne à la figure. Pas que je sois maso hein, je sais bien rattraper. Mais ça me donne l'impression d'être une blogueuse vââââââââchement importante. Et ça va me permettre de la refiler à des gens qui détestent vraisemblablement ça, ahahahahaha, la bonne blague !

1. Le matin, quand je suis en avance (pas plus de deux fois par an, donc), il m'arrive de faire des choses très bizarres. En particulier d'essayer mes robes de soirée, comme ça, entre deux schluck de café au lait. Avec mes plus belles chaussures à talon. Hum, bon, j'avoue, je vais même de temps en temps jusqu'à enfiler mes gants viennois de bal (ou mes gants de bal viennois, comme vous préférez). Mais là, il faut vraiment que je sois tombée du lit, ce qui arrive une fois tous les deux ans.

2. Je déteste la notion de "gay-friendly". J'ai vaguement le sentiment que de nos jours, pour être quelqu'un de branché, voire quelqu'un de bien, il FAUT avoir un ami homo. Sinon, c'est suspect. Et là, vous pouvez proclamer que vous êtes gay-friendly puisque vous avez un friend gay... C'est donc stupide pour deux raisons : d'une part, on peut ne pas avoir d'amis homos sans être homophobe (mais là, je pinaille sur une signification littérale que ce mot n'a certainement pas). D'autre part, si on est VRAIMENT gay-friendly, on n'en a absolument rien à faire que le friend en question soit gay ou pas. Il se trouve que certains de mes amis ne risquent pas de me violer la nuit (bon, dans le lot, il y en aussi qui sont hétéros). Mais ce n'est pas pour ça que je les ai choisis. Et je ne les aime ni plus ni moins en raison de leur orientation sexuelle. Certes, le plus souvent, j'ai commencé par les draguer, et devant l'impossibilité d'aller plus loin, j'en ai fait des amis. Ce qui peut entraîner un lien de corrélation très indirecte entre leur homosexualité et notre amitié. Menfin je trouve que l'idée de se proclamer gay-friendly est très suspecte.

3. Dans les séries américaines, je me reconnais toujours dans les personnages les plus relous. Du genre Bree Van de Kamp ou Charlotte York. J'évite d'y accorder trop d'importance, de peur de ne me remettre en question trop profondément... :D


4. A chaque fois qu'il y a une grosse cagnotte au loto, j'ai envie de jouer, et j'oublie toujours, plus ou moins consciemment. C'est un vieux reste de mon grand-père maternel, avec qui j'allais jouer au loto au café et qui me laissait cocher les cases. On n'a jamais gagné beaucoup. Mais on ne se concentrait pas sur les grosses cagnottes. Peut-être que si j'étais moins tête de linotte, je serais déjà multimillionnaire. Mais en fait, ma conscience européenne me fait pencher pour l'Euromillion. Si je n'oublie pas. Ou alors j'épouse un milliardaire. Ah non, ça, c'est le programme d'Amiante...

5. Je déteste les chippendales. Je ne vois absolument pas ce que ça peut avoir d'érotique. Ca me laisse de marbre. Les filles mes copines, pour mon enterrement de vie de jeune fille, un hammam avec une montagne de pâtisseries pleines de miel et de fleur d'oranger me fera beaucoup plus d'effets question plaisir des sens. D'ailleurs, je n'ai même pas envie d'illustrer ce point 5. par une photo.

6. Quand la maison de mes parents a été cambriolée, mon premier souci a été de m'assurer qu'ils n'avaient pas volé mes Petits Poneys. Je me suis précipitée dans ma chambre pour vérifier qu'ils étaient encore tous bien alignés dans leur box avec des coeurs. Ma maman avait beau m'affirmer qu'il n'y avait aucun risque, certaine qu'ils seraient encore là, il fallait que je vérifie. En revanche, ma gourmette et ma croix huguenote, évidemment, ranafoute. Mais j'avais 4 ans, on peut me pardonner.

7. Le champagne, je le préfère avec des framboises plutôt qu'avec des fraises... Mais en ce moment, ce dont je rêve, c'est d'un énorme MacDo, avec plein de frites (ah, si seulement Ronald proposait à nouveau ses sublimes frites en spirales du printemps 2003), un Big Mac et un Cola (Light, bien sûr). Vous voyez, je suis une fille simple, en vrai...

Viens mon moment préféré : la transmission. Je refile donc ce questionnaire
- à Ardalia pour qu'elle nous raconte plein de trucs
- à Amiante parce que j'ai le sentiment qu'elle va détester mais que j'ai bien envie de la voir déflagrationner
- à MeZ pour que ça lui donne l'inspiration
- à Winnie qui n'a même plus le temps de lire les blogs
- à la prolixe Zette, pour qui se limiter à 7 choses risque d'être une torture
- à Sven, qui a interdiction de parler informatique en y répondant !
- à Chev, quand il sera rentré de Moscou

Ca va pas du tout...

Bon, je viens de voir les deux photos de Sven du Café Maibach et ça m'a presque donné envie de pleurer... La première pas trop (je n'étais pas encore certaine d'avoir bien deviné), la deuxième pleine de certitudes, un peu plus.

Trop de brunchs, trop de nostalgie. Je crois qu'il faut que je retourne à Berlin !

"C'est pas du jeu, tu triiiiiiiiches !" / "Ouais, mais je suis chez moi..."

Mes dernières notes sont un peu nulles, il me semble. Alors si vous débarquez pour la première fois, allez donc plutôt directement ici, d'après les gens, elle est moins craignos... et j'ai donc l'immense orgueil de croire qu'elle est plus représentative :D.

13 juin 2007

"En langage maternel français et non autrement"

Il y a plein de tics verbaux qui m'énervent profondément. Des incorrections qui confinent à l'absurde parfois. En vrac :

- je n'aime pas les gens qui disent puzzle en prononçant "peuzle" (voire "peulz") au lieu de "peuzeule"

- je n'aime pas les gens qui disent "entre parenthèses" alors qu'ils veulent dire "entre guillemets". Merde quoi, ce n'est pas du tout pareil de mettre quelque chose entre parenthèses et entre guillemets.

- je n'aime pas les gens qui disent "malgré que", quoiqu'il semble qu'il s'agisse d'une formule tout à fait acceptable en vieux français. Mais si vous voulez parler comme Molière, il faut le faire jusqu'au bout.

- je n'aime pas les gens qui ne savent pas choisir entre "au niveau de" et "sur le plan" et qui les amalgament en "au plan". "Au plan économique", "au plan des idées", "au plan politique", "au plan international"... Non mais ça suffit maintenant !

"L'incorrection du langage n'est pas seulement une faute contre le langage même : elle fait encore du mal aux âmes" a dit Platon (mais si c'est vrai, j'y étais). Je ne suis linguistiquement pas irréprochable, loin de là. J'ai même dû une fois aller chercher dans le dictionnaire un mot que je ne comprenais dans un mail écrit pas un ami allemand qui parle mieux ma langue que moi. J'ai tellement honte que je préfère ne même pas dire de quel mot il s'agit... Mais j'espère, malgré cette humiliation, ne pas faire trop de mal au langage et aux âmes.

Ce qui me froisse le plus dans les glissements que je viens d'évoquer, ce n'est pas l'incorrection. Je ne veux pas dénoncer par snobisme intellectuel la "France qui parle mal". Je veux m'insurger contre ceux qui pensent parler bien en parlant mal (ou l'inverse), et qui se gargarisent de leurs égarements sémantiques.

Les "au plan de" fourmillent dans les rapports officiels, sur le site de l'Education nationale, ou dans mon livre d'économie internationale. Les absurdes "entre parenthèses" sortent de la bouche de mes profs. Ils utilisent ces expressions en mode automatique, persuadés qu'elles sont pleines de style, alors qu'elles les enfoncent. A se demander parfois comment ils ont pu réussir un concours dont le jury est parfois tatillon : j'ai ainsi appris en lisant leurs divers rapports qu'on ne dit pas "internet" mais "l'Internet". On est finalement tous l'incorrect d'un autre...

Liber liber librum libri libro libro

Depuis que je sais lire, grâce aux bons soins (énergiques) de ma soeur, je dévore tout ce qui ressemble à des lettres sur du papier. Moins que la dite soeur, qui était capable de lire l'annuaire plutôt que rien, et qui avait commandé pour ses 10 ans un abonnement au Point. Mais quand même, j'étais du genre à faire croire à mes parents que j'avais encore un impérieux besoin de veilleuse dans ma chambre pour m'endormir le soir, alors qu'en réalité, je ne faisais que l'utiliser pour lire après le couvre-feu réglementaire, en douce. J'adorais ces moments volés, cette impression de faire quelque chose d'interdit (bon, je sais, c'est soft dans le genre rébellion...).

A vrai dire, j'ai mainenant nettement moins envie de lire quand j'ai passé ma journée à le faire. J'en parlais avec un ami, qui de son côté n'a qu'un rêve après avoir lu le GAJA toute la journée : lire, pour s'évader. Mon drame personnel est que je n'ai même plus envie de lire. Mais je sais que ça reviendra, comme à Berlin, où libérée de ces séances fastidieuses de lecture pour le travail, je m'étais remise à manger des pages à longueur de soirées et de week ends.

Parce que les livres que j'ai lus m'ont vraiment formée, parler d'eux, c'est un peu parler de moi... Alors :

1. Le premier livre qui m'a marquée : si on exclut ce livre allemand sur le lapin de Pâques et ce livre sur la vie à la ferme sur lequel ma soeur m'a inculqué les bases de la lecture, le premier vrai "roman" de ma vie est celui que j'avais gagné avec mes premiers bons points du CP, transformés en petites images puis en grandes images. Il avait fallu sacrifier ma plus belle grande image pour l'avoir, mais ça valait le coup. Je ne sais pas combien de fois j'ai pu lire Helen, la petite fille du silence et de la nuit, l'histoire d'Helen Keller, mais je crois que je le connaissais par coeur à force.

2. Celui que je n'ai jamais pu terminer : Le Tambour, de Grass. Commencé en début d'année, toujours pas terminé. Je ne l'ai pas sorti de ma table de nuit depuis plusieurs mois. Pourtant, c'est un excellent bouquin, mais pour lequel il faut avoir des neurones frais, et pouvoir lire plus de 3 pages sans s'endormir. Parce que l'histoire est trop compliquée pour pouvoir être lue par bribes. Surtout quand on n'a pas les neurones frais. Un serpent mordeur de queue ce truc. Mais je ne desespère pas d'y parvenir un jour.

3. Celui que je relirais avec plaisir : Le Vice-Consul, de Duras. En quelque sorte, ma découverte du monde "diplomatique", d'un monde totalement désuet que ma naïveté a dès lors rêvé de connaître "pour de vrai".

4. Celui qui m'a déçue : Le Rouge et le Noir, de Stendhal. Ce Julien, censé être le héros par excellence, m'a été insupportable dès les premières lignes. Et passer autant de temps avec quelqu'un que l'on n'apprécie pas est une véritable torture, surtout quand tout le monde nous bassine en nous disant à quel point il est formidable. Ben non, ce n'est qu'un petit arriviste prétentieux et idéaliste, qui agit avant de réfléchir et embarque tout le monde dans sa galère (je sais, ma vision est un peu réductrice, c'est ce qui arrive quand un héros est vraiment antipathique).

5. L'auteur dont j'ai lu tous les livres : Roald Dahl, ceux pour enfants et les autres (nettement plus tendancieux ! Elle a bon dos la littérature enfantine !!). Et relire les livres pour enfants de Roald Dahl me fait toujours ressentir le même frisson jubilatoire qu'il y a 15 ans... Si vous avez un cadeau à faire et que vous n'y connaissez rien en littérature enfantine, foncez, c'est du bonheur sur papier !

6. Celui qui n'est pas un chef d'oeuvre mais que j'ai adoré : Ensemble c'est tout, d'Anna Gavalda. J'en ai déjà parlé plein de fois ici, alors je ne vais pas recommencer... Mais pour moi, c'est un vrai petit bijou, qui permet de repartir avec le sourire aux lèvres en toute occasion. Un peu comme les Delerm (père).

7. Celui qui m'a profondément marquée : Belle du Seigneur, de Cohen. J'avais 14 ans. Je l'avais acheté un peu pour me la péter avec mes "vieilles" cousines sur la plage, pour leur montrer que j'étais petite mais que j'avais des lectures de grande. J'ai été véritablement blouversée par ce chef d'oeuvre...

8. Celui que j'ai dû lire pour l'école et que j'ai adoré (contre toute attente) : Les fleurs bleues, de Queneau. A mourir de rire ! Vive le bac français ! (Ce devait être pour se rattraper de nous avoir infligé Les Châtiments l'année précédente...).

9. Le classique qui me tombe des mains : L'Education sentimentale, de Flaubert. Jamais pu aller au-delà des quelques premières pages (le "voyage" à la campagne dans mes souvenirs lointains).

10. Le dernier que j'ai acheté : Petit voyage dans l'âme allemande... Très prometteur !

11. Le prochain : dans mes rêves, Les bienveillantes. Mais je crains que la problématique ne soit la même que pour Le Tambour...

Bon voilà, ça commence à bien faire cette liste interminable. Puis je me rends compte que j'ai vraiment une culture d'un classicisme navrant. Je n'ai plus qu'à tirer moi-même la conclusion de ce que je disais au début du billet : si cet inventaire à la Prévert reflète vraiment ce que je suis, on peut donc dire que je ne suis pas caractérisée par l'originalité...

12 juin 2007

Voulez-vous danser Grand-mère ? Voulez-vous valser Grand-père ?

Je suis sure - ou presque - que vous vous rappelez de cette vieille chanson de Chantal Goya. Quand j'étais petite et qu'on partait en vacances en voiture, on avait une cassette (le premier qui dit que j'imposais mes goûts musicaux de chiotte à toute la famille, je l'envoie en stage à la sous-préfecture de Verdun) sur laquelle était enregistrée cette chanson. Si ça m'a marquée, c'est parce que quand on partait en vacances, c'était pour aller chez mes grands-parents. C'est dire si cette chanson était alors d'actualité.

Je ne me rappelle pas très bien de mes grands-parents paternels, qui sont partis trop tôt. J'ai des bribes que je mets bout à bout, raccordées entre elles par les récits familiaux qui permettent de broder autour du connu.

Je me rappelle de leur maison et du jardin dont la configuration permettait des jeux sans fin. Je me rappelle d'un Noël, le dernier tous ensemble, où j'étais remontée dans le salon au milieu de la nuit pour attendre le Père Noël. Je me rappelle du piano dans la chambre. Je me rappelle de leurs voisins, qui avaient des sortes de perruches en cage (ou alors ce n'est que pure invention enfantine) et qui nous donnaient des Pimousse quand on allait les voir (ça ce n'est pas une invention). Je me rappelle qu'on ne voulait jamais rester chez eux après le déjeuner car il fallait y faire la sieste.

Mais d'eux, je ne me rappelle pas de grand chose. Alors que ma soeur se rappelle très bien du grand bureau de mon grand-père, moi je me rappelle des séances de maquilage de ma grand-mère le matin, quand je m'asseyais sur le tabouret de la salle-de-bains pendant qu'elle se dessinait les sourcils. C'est marrant, mais je ne me rappelle que du dessin des sourcils. Ce détail si insignifiant... et aussi de l'odeur de son rouge à lèvres, qui sentait le rouge à lèvres de dame, à l'ancienne. On voit tout de suite que ma soeur et moi avons eu très tôt des intérêts divergents.

Ah oui, il y a aussi ce jour où mon grand-père avait ramené ma cousine à son train. Qu'il avait voulu rester avec elle jusqu'au dernier moment. Et qu'il n'avait pas eu le temps de descendre du train avant que celui-ci ne quitte le quai. Qu'on l'avait attendu pendant au moins des heures parce que ma grand-mère ne conduisait pas. On était toutes les deux dans la voiture, sur le parking de la gare, sans savoir ce qu'il était advenu de lui. Heureusement, elle avait tout un stock de bonbons dans son sac à mains.

Quand elle est morte, j'avais 5 ans à peine. Je me rappelle qu'on m'a dit qu'elle était "partie au ciel". Et j'ai pensé que les infirmières ne pouvaient pas vraiment être sures qu'elle était morte, si elle n'était tout simplement plus là : partie au ciel ou partie se promener, comment pouvaient-elles savoir ?

Et quand j'ai fini par comprendre que les infirmières devaient quand même savoir ce qu'elles disaient, j'ai tout de suite eu cette image dans la tête, qui ne m'a jamais lâchée : ma grand-mère devait être allongée (attention, kitsch suprême à l'horizon) dans un énorme lit à baldaquin entièrement en cristal transparent, avec des rosiers rouges qui montaient le long de chaque colonne, le tout flottant tranquillement dans l'air au milieu d'autres lits à baldaquin. Mais le sien était le plus beau, parce que c'était le seul à avoir des roses rouges.

Pour mon grand-père, je n'ai même pas de souvenir comparable au trait de sourcil du matin. C'est incroyable et désespérant de voir qu'on puisse ne rien garder en mémoire à ce point. Pourtant, j'ai vraiment de très nombreux souvenirs d'enfance, bien plus précoces, mais pas d'eux. Je sais juste que quand lui aussi est parti, j'ai dit à ma maman que le médecin avait pu se tromper, que parfois, on croit que les gens sont morts alors qu'ils dorment juste très profondément.

Et puis voilà, on se rappelle du maquillage du matin et de bonbons... et c'est peut-être ça, finalement, l'important.

10 juin 2007

Crush

Ce week end, j'ai fait une méga-touche. Avec un super beau blondinet aux yeux bleus ("comme mon âme" ajouterait mon père). Je le dis aussi clairement et avec aussi peu d'humilité que ce n'est pas si fréquent que ça. Dès le début, tous les signes du crush de luxe étaient là.

On s'était déjà rencontrés il y a quelques mois, mais un peu trop vite. Cette fois-ci, nous avons eu le temps d'approfondir, et on a passé une bonne partie du samedi après-midi ensemble. Il est adorable, un peu bavard mais pas trop, et il est super bon en calcul mental (bien sûr que c'est important). Il me faisait des sourires à chavirer et sait très bien mettre dans ses yeux (toujours aussi bleus) exactement cette petite lueur qu'il faut pour qu'on n'ait aucune envie de lui résister, pour qu'on ne puisse que lui céder.

Il m'a demandé si je restais dormir avec lui, et j'ai dit non. Il a eu une petite moue qui m'a presque donné envie de dire oui. Il a failli partir bouder, mais il a préféré me serrer très fort dans ses bras, me faisant sentir à quel point sa peau était douce, et mettre son visage dans mon cou en me disant "tu es sûre ?". J'ai dit "oui, mais je reviens demain".

Aujourd'hui, quand je suis revenue, on m'a tout de suite prévenu qu'il bassinait tout le monde depuis qu'il était debout pour savoir quand j'allais arriver. Et quand j'ai traversé la grande pelouse pour venir lui dire bonjour, il a voulu faire son beau en me montrant à quel point il savait bien dribbler en me disant "regarde ! Tu me regardes hein ?!".

J'ai fait une méga-touche. Il s'appelle M. et il n'a même pas 4 ans...

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09 juin 2007

Demain...

Demain, je vais enfin pouvoir mettre la robe dont j'ai cousu le col hier. Je dis "enfin", mais heureusement en fait que ce n'est que demain, parce que sinon, j'y aurais été avec un col volant.

Demain, je vais danser le madison. Pied droit pied gauche, pied droit, lancé jambé gauche, clap dans les mains. Pied gauche, pied droit, pied gauche, lancé jambe gauche, clap dans les mains, pied droit en arrière, pied gauche en arrière, pied droit en arrière, talon gauche, pointe gauche, talon droit, pointe droite, saut quart de tour et on recommence. Simple non ?

Demain, je vais mettre mes nouvelles chaussures qui me font atrocement mal aux pieds alors que bon, je pensais quand même être tranquille avec des ballerines. Beh non, moi je suis le genre de fille à n'être à l'aise que sur des talons aiguilles...

Demain, je me lève beaucoup trop tôt pour un samedi matin, mais ça vaut le coup.

07 juin 2007

Femme de

Si jamais j'ai un jour la chance de remplir le champ "hobbies" de la petite fiche de renseignement pour l'oral de l'ENA, le jury va bien rigoler avec mes airs de vieille victorienne. Puisqu'il ne faut jamais mentir sur ses passions, et puisque le jury dit qu'il n'y a pas de mauvaises passions, je ne vois aucune raison de ne pas les renseigner sur mes vrais passe-temps : la cuisine (parce que c'est bon) et la broderie (parce que c'est beau). Tout de suite, vous comprenez mieux le côté victorien du truc, je suis sure.

J'ai indéniablement un côté victorien. Mais à quel point ? Parce que bon, je râle contre les glaces dégueulasses spéciales femmes. Et quand je vois la boîte de mon fer à passer, je bondis. En fait, tout est parti de là. Ce soir, j'ai sorti l'engin, qui n'avait pas pris l'air depuis un sacré bout de temps. Oui, je suis une grande défenderesse du courant artistique du minimalisme ménager quand ça touche au repassage. Je trouve qu'il y a vraiment très peu de choses qui ont besoin d'un coup de fer, quand on fait tout sécher sur des cintres. Mais ceci n'est qu'un prétexte : en vérité, je suis un flemmarde du fer.

Du coup, je vois peu mon carton de fer à repasser. Mais ce soir, il fallait que je couse le col de ma robe pour samedi, et donc que je dégaine mon sabre-vapeur. Sur la jolie photo pleine de violet lilas parme clair (ultra-viril, hein), il y a au premier plan un tas de 4 chemises d'homme, repassées au carré. Et au deuxième plan, une femme qui s'en va, après avoir bien accompli cette corvée (pardon, cette tâche ménagère). Et ça me titille légèrement.

Pourtant, je sais que vu de l'extérieur, je suis le genre de filles plus ou moins faites pour être "femmes de". La première fois qu'on me l'a dit, j'avais 18 ans et je ne connaissais même pas l'expression. Fin de soirée, entre copains. On divaguait sur nos avenirs plus ou moins certains à 4. Et soudain, l'un de mecs a lâché "toi, de toute façon, tu seras une parfaite femme de". Ce à quoi les autres avaient aquiescé plus vite que leur ombre. J'en avais été profondément vexée, comprenant que cet ami ne me jugeait pas suffisamment brillantt pour réussir par moi-même. Or dans sa bouche, il s'agissait d'un véritable compliment.

Ensuite, il y a eu ce prof. J'avais deux ans de plus. Il était diplomate, et je m'étais ouverte à lui de mes quelques ambitions en la matière. Il m'avait fait découvrir de nouveaux horizons, en me précisant que si jamais je ne réussissais pas les concours du Quai, il existait une autre voie vers la diplomatie, beaucoup moins difficile et assez méconnue : le mariage. "Les bonnes femmes de diplomate sont rares vous savez". Ce qu'un autre professeur m'a confirmé quelques années plus tard, sans avoir toutefois les mêmes perspectives pour moi : tous ses jeunes collaborateurs, sur le point de partir pour leur première affectation en Afrique pour 3 à 6 ans, étaient désespérés, contraints de partir seuls, n'ayant trouvé l'âme soeur en France avant leur mutation. Si vous avez raté le concours, il y a donc une session de rattrapage.

Femme de, une vague sur laquelle ma soeur surfe avec délectation. Etant donné que nous vivons loin l'une de l'autre, on photographie à peu près tout ce qu'on peut pour se l'envoyer par mail régulièrement, histoire de se tenir au courant de nos vies en images. Nouvelles chaussures, dernier meuble chiné, réalisation artistique du week end, balcon rénové, et tout le reste. Forcément, j'ai un peu moins de choses qu'elle à lui envoyer, étant donné que je lui épargne mes copies de concours blanc. Mais la semaine dernière, après avoir dévalisé Monceau Fleurs, je lui ai envoyé la photo de mes réalisations florales. Et sa réponse a été implacable : "décidément, tu feras une très bonne femme d'ambassadeur".

"Femme de"... Tout un programme !

06 juin 2007

Ce soir, je n'écrirai pas

Non, ce soir, je n'écrirai pas de billet.

Parce que des gens me menacent d'arrêter de me lire si j'ose décliner. Et que je ne suis pas dans une forme olympique ce soir. Surchauffe, disque dur planté, je ne peux que décliner.

Parce que je n'ai rien à raconter à part mes histoires de profs qui font semblant de corriger les copies ("je les ai lues, mais ni notées ni commentées. Vous êtes des adultes. Vous êtes vos meilleurs juges" a-t-il dit). Et si jamais j'en parle, je vais encore m'énerver. Et que c'est mauvais pour mon plantage de disque dur.

Parce que j'ai envie de m'étaler platement dans mon lit pour assister en vraie spectatrice à la Guerre des Six Jours sur Arte.

Alors ceci n'est pas un billet.

05 juin 2007

"J'aurai le monde sous le bras"

Les gens se rencontrent presque tous de façon banale : au bureau en pole position, dans un mariage en pole position moins 1. Mes parents ont fait beaucoup plus original, et c'est une histoire que j'aime beaucoup.

Mes parents se sont croisés en Afrique. Mais pas au même moment. Mon père était prof à l'ENA de Brazzaville (ouais, je sais, ça fait super classe, mais ça ne suffit pas à faire de moi une fille d'énarque, ce qui augmenterait mes chances statistiques de réussite au concours). Ma mère avait suivi sa meilleure copine partie rendre visite à son fiancé au Togo. C'était la grande époque de la coopération : tous les jeunes diplômés de France partaient dans l'Afrique qui expérimentait l'indépendance depuis une décade.

Ils n'y étaient pas au même moment, mais leur route a croisé celle d'un ami commun. Qui avait de photos à transmettre. Je ne sais jamais si mon père devait donner ces photos à ma mère ou l'inverse. Le fait est que ces deux inconnus se sont donnés rendez-vous un soir devant l'église de Saint Germain des Prés. Et là arrive le passage de l'histoire que je préfère.

Comme signe de reconnaissance, mon père avait joué la franchise : "je suis un peu chauve et j'aurai le Monde sous le bras". Si j'aime ce moment particulier, c'est parce que j'ai mis des années (mais vraiment des années, peut-être une bonne quinzaine) à comprendre que mon père n'avait pas réellement cherché à se faire passer pour un super héros.

En effet, durant toute mon enfance et bien au-delà, j'ai cru que mon père avait promis à ma mère non pas d'avoir le Monde, mais d'avoir le monde sous le bras. Le vrai monde, vous voyez. De même qu'on dit que l'avenir est à ceux qui se lèvent tôt, on peut très bien avoir le monde sous le bras, pensais-je. J'ai d'abord cru qu'il avait vraiment eu le monde sous le bras, un vague relent d'Oedipe ne me permettant pas de douter que mon père soit réellement un superhéros. J'ai ensuite cru que c'était une belle métaphore, censée impressionnée ma mère. Un air de dire "moi, je suis un sacré mec poulette, tu vas voir ce que tu vas voir". Et puis un jour, j'ai dû me résoudre à l'explication la plus probable, qui était qu'il avait ce stupide journal coincé sous le coude.

Bon après, l'histoire est plus floue. Il l'a invitée à prendre un verre. Je crois qu'il a un peu dû batailler, d'après ce que m'a subrepticement révélé une de leurs amies de toujours. N'empêche que je suis certaine que le fait d'avoir le monde sous le bras a été déterminant. Parce que moi, je serais vachement impressionnée par un superhéros, surtout s'il sacrifie son slip moulant et sa cape pour l'occasion.

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04 juin 2007

Surprenant


Bon, je crache sur les Frusi, mais peut-être que c'est bon au final. Là, je découvre quelque chose... d'intéressant. Des amis allemands m'ont apporté des "Knusprige Erdbeeren", un truc étrange de chez eux : des fraises séchées enrobées de chocolat au lait.

Le premier contact se fait avec le chocolat au lait, classique. Puis on croque et là, c'est très étrange. Ca ressemble à du polystyrène très acide. C'est relativement rebutant. On termine malgré tout sa bouchée car on ne crache pas en société. Et là, le plus surprenant arrive : finalement c'est bon, très bon.

A peine a-t-on avalé la dernière bouchée qu'on rêve d'en reprendre une autre. Et l'étrange phénomène se répète : au début, c'est immonde, puis c'est délicieux. Après 3 ou 4 fraises, la saturation gagne, et le mystère n'est toujours pas percé. Mais c'est une expérience pour le moins intéressante, voire palpitante. Ca me rappelle un peu ces Malabar (ou sucettes, je ne sais même pas) dont le coeur recèle une potion ultra-chimique qui crépite sur la langue. Une expérience à faire, mais pas nécessairement à refaire !

Que c'est bon d'être une femme (mais pas tout le temps)

En mal de bénéfices, l'industrie agroalimentaire est contrainte chaque jour à plus d'inventivité pour continuer à pouvoir nous mettre de l'huile de palme partout et qu'on paie pour ça. La dernière trouvaille ? Un truc pour femmes, pour vraies femmes, celles qui sont à la fois gourmandes (oui, la femme gourmande, épanouie, sensuelle, vous voyez quoi) et soucieuses de leur ligne (faudrait pas pousser la gourmandise jusqu'à avoir des formes hein, l'éléphant sensuel, on s'en tape). Tout est rose, violet, avec des coeurs et des petites fleurs dans le logo. Déjà, ça part mal. Les produits qui ciblent les femmes m'énervent la plupart du temps, et je trouve leur pub niaise une fois sur deux.

Le produit en question ? Frusi. Je vous copie-colle la présentation de la marque, Miko : "Alors, voici Frusì, une délicieuse idée toute simple. Frusì, c’est un dessert glacé unique à base de yaourt, avec de beaux morceaux de fruits, et du muesli croquant. Mmm, un délice qui nous fait sentir fabuleusement bien !" Rien que ça, ça me coupe l'envie. Tu es une femme, donc tu dois faire attention à ta ligne, donc tu dois t'abstenir de manger de la VRAIE glace. En revanche, des fruits congelés (trop bon non ? Quoi, vous n'avez JAMAIS dévoré de gourmandise des fruits Picard encore dans leur sachet ??!), du yaourt congelé (ce qui n'a RIEN à avoir avec une crème glacée) et de DELICIEUX morceaux de céréales, quel PLAISIR intense !!! J'en salive à l'avance. Nan mais franchement, si j'ai envie de me faire un petit plaisir, ce n'est pas ce genre de plaisir dont j'ai envie. Et me dire que je devrais me contenter, parce que je suis une femme et que donc je dois faire attention à ma ligne, de ce genre de plaisir me démoralise encore plus que de me priver d'un vrai plaisir. Plutôt sauter le carré (oui, bon, la tablette) de chocolat blanc que de devoir me contenter de ça.

Mais ça continue : "Quand on se rappelle que les fruits sont une source en vitamine C (et un petit pot de Frusì offre 50% de l’Apport Journalier Recommandé), le yaourt un délicieux moyen d’augmenter notre apport en calcium et que les céréales complètes sont riches en fibres…il y a de quoi se sentir encore merveilleusement mieux !" On passe rapidement sur "tu es une femme" = "tu es constipée" = "tu dois manger des fibres", qui est quand même LE truc auquel n'importe qui pense quand il a envie d'une petite glace non ? Et puis c'est tellement plus fun de manger un Frusi qu'un bol d'All-Bran (quoique...) !

Pour finir : "Surtout quand on sait qu’un délicieux petit pot de Frusì ne contient que quelques 114 malheureuses petites calories, 3 minuscules grammes de matières grasses et est exempt de conservateurs, colorants, arômes artificiels et autre édulcorant." Franchement, ces malheureuses calories, à quoi bon les compter, si elles sont si tristes que ça ? Moi, je n'aime pas les calories dépressives, de peur que ça ne soit contagieux. Mais au fait, des calories déprimées et de minuscules grammes de graisse pèsent-ils moins lourds que des calories heureuses et des grammes géants ?


J'adore le moment où elle dit "une glace qui permettra à toutes les femmes de se sentir Frusi". C'est donc ça qui me manquait tant dans ma vie ?!

Je n'ai pas envie de manger une glace "raisonnable". Soit j'en mange une - bonne, géante, grasse, sucrée, pleine de crème et de caramel - soit je n'en mange pas. Pourtant, je reconnais que la communication de Frusi est ultra soignée : le design du site est sobre mais sympa, féminin sans être trop gnan-gnan. Mais vraiment, le fait que ce genre de produit déprimant soit réservé aux femmes me le rend encore plus antipathique. Remarquez, je n'aime pas plus les pubs qui réservent le saucisson, le camembert et les chips aux mecs. Après, j'ai l'impression que toutes ces bonnes choses sont outrancieusement grossière entre mes mains et sur mes papilles. Avec tout ça, vous reprendrez bien un peu de glace pleine de crème au caramel au beurre salé non ?

03 juin 2007

Rendre à César

Un peu surprise, j'ai découvert que j'étais référencée par Place de la démocratie, un truc Wikimachin qui répertorie les blogs politiques, dans la catégorie "Blogs politiques indépendants". Certes, j'aurais encore préféré être dans l'onglet "Blogs d'intellectuels". Mais je trouve déjà que c'est pas mal.

Le côté "indépendant" genre "moi on ne m'achète pas" me plaît évidemment beaucoup, bien qu'il me semble totalement illusoire de croire à une quelconque indépendance quand on parle politique. On est nécessairement déterminé par des tas de choses qui nous empêchent d'être véritablement un libre esprit. Mais il est vrai que, contrairement à d'autres, je ne suis pas (plus) encartée ! Et j'aime croire que je suis "au-dessus de la mêlée", mouarf mouarf mouarf.

Pour le côté "blog", c'est indéniable, ceci est un blog.

Enfin, pour le côté "politique", euh... je crains qu'il n'y ait des déçus. J'imagine la tête de ceux qui cliquent, pensant trouver ici une pensée profonde et élaborée, affranchie et audacieuse, sur tous les grands problèmes politiques du moment. Et là, BANG, ils tombent sur un récit relou sur ma pire expérience capillaire ou sur les recettes de mon dernier dîner entre amis.

Comme je ne veux pas faire mentir Place de la démocratie, je me vois dans l'obligation de parler politique. Et de m'auto-citer. Ou plutôt, de citer CC qui m'a citée, en tant qu'auteur improvisé de sa citation sarkozyste du jour. Qui était : "Ma femme, on l'aime ou on la quitte".

Je pense que les valeureux lecteurs de blogs politiques indépendants apprécieront toute la portée révolutionnaire de cette phrase, et son apport majeur dans le débat sérieux qui nous anime tous intérieurement.

[Chev : pas taper !!!]

02 juin 2007

Le jour où j'ai douté de mon identité sexuelle

Ben avec un titre pareil, si mes stats de perves n'explosent pas, c'est qu'il y a un problème. Attention, vous allez être déçus. L'histoire reste très chaste. Mais j'en ai pleuré.

J'avais 14 ans, l'âge merveilleux où on se demande le matin ce qu'on a bien pu faire au Bon Dieu pour qu'il nous affuble d'une tête pareille. L'époque où - c'est biologique - le nez, les oreilles et les pieds grandissent plus vite que tout le reste (et autre chose pour les garçons), nous donnant un petit air de troll. D'ailleurs, à cette époque, ma soeur a commencé à m'appeler d'un affectueux "P'tit gnome". Un jour, il faudra que je vous raconte les surnoms donnés par ma soeur, c'est... intéressant !

Ce jour tragique n'était que la conséquence d'un autre jour tragique. De mes euh... 3 ans peut-être, à mes 13 ans, j'ai eu les cheveux longs. Très longs. Jusqu'au bas des fesses. Ce qui permettait à ma maman de jouer à la poupée l'air de rien : macarons, "téléphone" (un chignon de chaque côté, en l'air, la GRANDE classe... heureusement qu'on ne sait pas ce qu'est la honte ni la mode quand on a 8 ans), tresses, queue, demi-queue, couettes, je pense qu'elle a à peu près tout essayé. J'avais des dizaines de chouchous de toutes les couleurs. Et quelques serre-têtes Jacadi aussi.

Avec la rébellion adolescente sont arrivés les Docs violettes, les pantalons patte d'eph vintage achetés en Grande-Bretagne, les grandes tuniques indiennes informes achetées en Allemagne... et une furieuse envie de me couper les cheveux. Un carré d'abord, pour voir... Quelques semaines plus tard, je suis retournée chez le coiffeur : je SAVAIS ce que je voulais. En un mot : la coiffure de Natalie Imbruglia, qui déchirait tout avec son tube "Torn" à cette époque. Je n'en étais pas à rêver d'avoir le même visage de bombe qu'elle, mais j'avais quelques espoirs d'amélioration. Et puis il se trouvait que Marie, la super star du collège ultra-méga-populaire-mais tellement adorable en même temps, avait aussi cette coiffure. Alors franchement, il n'y avait pas à hésiter.

Mais là, pour la première fois (la deuxième fois est ici), je me suis récupérée totalement pas du tout ce que je voulais : une Vokuhila. A croire que j'ai une tête à ça : dès que je demande une coupe un peu courte, les coiffeurs ressentent comme une inspiration divine et se sentent obligés de me condamner à des mois de "oh mon Dieu c'est horrible, je ne peux pas sortir comme ça". A croire que j'ai la malédiction de la Vokuhila.

Après ce drame, je n'avais plus qu'une solution : la coupe garçonne. A vrai dire, j'espérais vraiment qu'il y ait d'autres solutions, mais d'après la coiffeuse (une autre), il n'y en avait pas. Je n'avais jamais envisagé une coupe aussi courte avant. Et très honnêtement, je crois qu'une femme a besoin de beaucoup de temps pour mûrir une telle réflexion. Ben oui, c'est quand même pas rien de se retrouver avec moins de cheveux que Francis Lalanne. J'ai sauté le pas sans même m'en rendre compte, sans l'avoir voulu, sans y avoir réfléchi. Avec cette coupe, je n'étais pas jolie, on voyait mes oreilles et je n'étais pas moi. Mais bon... Première étape du traumatisme. Puis je m'y suis faite.

Une fois qu'on a les cheveux coupés à la garçonne, même involontairement, il faut les garder. Parce qu'à laisser repousser, je ne vous raconte même pas les mois de galère qui s'annoncent. Alors j'ai petit à petit oublié que j'avais un truc sur la tête dont je n'avais jamais rêvé, mais qui était après tout mieux qu'une Vokuhila. Je continuais à aller me les faire recouper de temps en temps. Je n'avais pas encore vécu le coup de grâce.

Un jour, ma coiffeuse était partie en vacances. Sa collègue s'est occupée de moi. Et comment ! Elle m'a fait ma coupe intégralement au rasoir. Oui, au rasoir, avec sabot, comme pour les mecs. En fait, je me suis demandée si elle avait vu que j'étais une fille. Et là a commencé la crise existentielle sur mon identité sexuelle. Après, je ne suis plus jamais allée chez le coiffeur sans me maquiller comme le Mur de Berlin (côté Ouest).

Ce n'est pas grand chose une coupe de cheveux, mais ça en dit beaucoup sur les gens. Encore plus que les fringues, puisque la contrainte financière est légèrement plus desserrée. Une coupe coûte quasi-toujours le même prix, quel que soit le modèle choisi. Mais on ne vous regardera pas de la même façon selon que vous avez une crête sur la tête, des mèches rouges, un carré type "Triplés" ou... une Vokuhila. Et puis un t-shirt, ça se change. Pas un scalp.

En même temps, je me plains mais du coup, j'étais super préparée pour ma JAPD qui avait lieu quelques jours plus tard. Parmi les militaires rasés au cordeau, je ne dépareillais pas. Mais dans l'armée, les filles ont droit au chignon, il paraît...

A part ça, je vais chez le coiffeur lundi je pense. Un petit cierge ??!

EDIT : ça y est, j'en reviens. Pas de drame en vue, en dehors du fait que je lui ai demandé de couper 3 cm et qu'elle m'en a enlevé 10... un grand classique. Et que j'attends de voir ce que ça donne sans brushing. Mais pas de Vokuhila cette fois-ci, ouf.

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