02 juin 2007

Le jour où j'ai douté de mon identité sexuelle

Ben avec un titre pareil, si mes stats de perves n'explosent pas, c'est qu'il y a un problème. Attention, vous allez être déçus. L'histoire reste très chaste. Mais j'en ai pleuré.

J'avais 14 ans, l'âge merveilleux où on se demande le matin ce qu'on a bien pu faire au Bon Dieu pour qu'il nous affuble d'une tête pareille. L'époque où - c'est biologique - le nez, les oreilles et les pieds grandissent plus vite que tout le reste (et autre chose pour les garçons), nous donnant un petit air de troll. D'ailleurs, à cette époque, ma soeur a commencé à m'appeler d'un affectueux "P'tit gnome". Un jour, il faudra que je vous raconte les surnoms donnés par ma soeur, c'est... intéressant !

Ce jour tragique n'était que la conséquence d'un autre jour tragique. De mes euh... 3 ans peut-être, à mes 13 ans, j'ai eu les cheveux longs. Très longs. Jusqu'au bas des fesses. Ce qui permettait à ma maman de jouer à la poupée l'air de rien : macarons, "téléphone" (un chignon de chaque côté, en l'air, la GRANDE classe... heureusement qu'on ne sait pas ce qu'est la honte ni la mode quand on a 8 ans), tresses, queue, demi-queue, couettes, je pense qu'elle a à peu près tout essayé. J'avais des dizaines de chouchous de toutes les couleurs. Et quelques serre-têtes Jacadi aussi.

Avec la rébellion adolescente sont arrivés les Docs violettes, les pantalons patte d'eph vintage achetés en Grande-Bretagne, les grandes tuniques indiennes informes achetées en Allemagne... et une furieuse envie de me couper les cheveux. Un carré d'abord, pour voir... Quelques semaines plus tard, je suis retournée chez le coiffeur : je SAVAIS ce que je voulais. En un mot : la coiffure de Natalie Imbruglia, qui déchirait tout avec son tube "Torn" à cette époque. Je n'en étais pas à rêver d'avoir le même visage de bombe qu'elle, mais j'avais quelques espoirs d'amélioration. Et puis il se trouvait que Marie, la super star du collège ultra-méga-populaire-mais tellement adorable en même temps, avait aussi cette coiffure. Alors franchement, il n'y avait pas à hésiter.

Mais là, pour la première fois (la deuxième fois est ici), je me suis récupérée totalement pas du tout ce que je voulais : une Vokuhila. A croire que j'ai une tête à ça : dès que je demande une coupe un peu courte, les coiffeurs ressentent comme une inspiration divine et se sentent obligés de me condamner à des mois de "oh mon Dieu c'est horrible, je ne peux pas sortir comme ça". A croire que j'ai la malédiction de la Vokuhila.

Après ce drame, je n'avais plus qu'une solution : la coupe garçonne. A vrai dire, j'espérais vraiment qu'il y ait d'autres solutions, mais d'après la coiffeuse (une autre), il n'y en avait pas. Je n'avais jamais envisagé une coupe aussi courte avant. Et très honnêtement, je crois qu'une femme a besoin de beaucoup de temps pour mûrir une telle réflexion. Ben oui, c'est quand même pas rien de se retrouver avec moins de cheveux que Francis Lalanne. J'ai sauté le pas sans même m'en rendre compte, sans l'avoir voulu, sans y avoir réfléchi. Avec cette coupe, je n'étais pas jolie, on voyait mes oreilles et je n'étais pas moi. Mais bon... Première étape du traumatisme. Puis je m'y suis faite.

Une fois qu'on a les cheveux coupés à la garçonne, même involontairement, il faut les garder. Parce qu'à laisser repousser, je ne vous raconte même pas les mois de galère qui s'annoncent. Alors j'ai petit à petit oublié que j'avais un truc sur la tête dont je n'avais jamais rêvé, mais qui était après tout mieux qu'une Vokuhila. Je continuais à aller me les faire recouper de temps en temps. Je n'avais pas encore vécu le coup de grâce.

Un jour, ma coiffeuse était partie en vacances. Sa collègue s'est occupée de moi. Et comment ! Elle m'a fait ma coupe intégralement au rasoir. Oui, au rasoir, avec sabot, comme pour les mecs. En fait, je me suis demandée si elle avait vu que j'étais une fille. Et là a commencé la crise existentielle sur mon identité sexuelle. Après, je ne suis plus jamais allée chez le coiffeur sans me maquiller comme le Mur de Berlin (côté Ouest).

Ce n'est pas grand chose une coupe de cheveux, mais ça en dit beaucoup sur les gens. Encore plus que les fringues, puisque la contrainte financière est légèrement plus desserrée. Une coupe coûte quasi-toujours le même prix, quel que soit le modèle choisi. Mais on ne vous regardera pas de la même façon selon que vous avez une crête sur la tête, des mèches rouges, un carré type "Triplés" ou... une Vokuhila. Et puis un t-shirt, ça se change. Pas un scalp.

En même temps, je me plains mais du coup, j'étais super préparée pour ma JAPD qui avait lieu quelques jours plus tard. Parmi les militaires rasés au cordeau, je ne dépareillais pas. Mais dans l'armée, les filles ont droit au chignon, il paraît...

A part ça, je vais chez le coiffeur lundi je pense. Un petit cierge ??!

EDIT : ça y est, j'en reviens. Pas de drame en vue, en dehors du fait que je lui ai demandé de couper 3 cm et qu'elle m'en a enlevé 10... un grand classique. Et que j'attends de voir ce que ça donne sans brushing. Mais pas de Vokuhila cette fois-ci, ouf.

free music


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8 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci Arte de m'avoir appris que la coupe (immonde) "court dessus long derrière" avait un nom précis. T'exagères, tu pourrais faire un lien sur une photo quand même! Une ptite explication linguistique, au moins...
Malheur aux non-germanistes! Bouh!

Pour la coupe, comme je te comprends! Il faudrait que quelqu'un explique aux coiffeurs qu'ils ne sont pas là pour n'en faire qu'à LEUR tête, mais à la nôtre!
Pour le cierge, j'ai la flemme de me déplacer, un pater et trois avé, ça le fait? ;-)

Mademoiselle Coco a dit…

Ardalia, franchement, tu fais ta mauvaise tête. Il suffisait de cliquer sur le lien "pour la deuxième fois blablabla". Où j'expliquais TOUT. Avec moult photos à l'appui... Pas besoin d'aller chez Arte ! En ce qui concerne les pâtés et les avers, ça devrait aller.

Unknown a dit…

Le coiffeur a t-il l'outrecuidance à la fin de te chanter "Tu as le look coco"?

Anonyme a dit…

Oh ben j'avions point cliqué! Sorry! MAis Arte, c'est vieux de plusieurs années, hein, j'ai juste reconnu le mot.

Pour revenir sur le billet et afin de soutenir ma réputation : commencer une billet par "douter de mon identité sexuelle" et demander un cierge à la fin... je trouve que c'est tendancieux. Très choquée, je m'en vais sans plus rien ajouter. D'ailleurs je ne te salue pas.
Bise.

Mademoiselle Coco a dit…

M > OH BAH NON ALORS, tu me coupes tous mes effets, c'était mon titre pour le prochain post ;-)

Ardalia > toi, tu es l'inverse des péripathéticiennes : tu ne salues pas, mais t'embrasses... Etrange !!

Anonyme a dit…

Un coiffeur ouvert le lunday?
On aura tout vu.
Sinon, un jour, coupe courte, le ledemain, je me faisais surnommer Pikatchu, même à 32 ans, ça marque.
Des bizettes, vais me faire des couettes, le premier qui m'appelle Candy, c'est achevage de tête à coups de Rangers.

Anonyme a dit…

court devant, long derriere, ce n'est pas la "coupe de footballeur allemand"?

Mademoiselle Coco a dit…

Columbine > si si tout à fait. J'avais fait une explication presque précise ici http://mademoisellecoco.blogspot.com/2006/07/mareva-galanter-dans-ta-salle-de-bains.html
;-)