21 février 2007

Culturons nous !

Bon, sans doute est-ce parce que je sors de mon épreuve de culture générale et que j'ai réussi à recaser la superbe pièce vue avec ma soeur il y a 2 semaines, Fôrets du très talentueux mais très torturé Wajdi Mouawad, mais là, j'ai une envie irrépressible de culture.

Pas que je sois dégoûtée de la culture le reste du temps, hein, mais parfois, j'ai d'autres priorités que d'y penser, on va dire. Peut-être que c'est comme le jogging : plus on se cultive, plus on a envie de se cultiver... J'ai été deux fois au théâtre en deux semaines, ce qui est (malheureusement) loin de mon quota habituel. Et j'ai déjà envie d'y retourner.

Une fois pour Wajdi donc. Ambiance québecoise, c'est-à-dire avec des gens nus sur scène. Il paraît que c'est systématique. Ca surprend, mais on s'y fait assez vite. J'aimerais bien voir le reste de la tétralogie, mais il faudra que j'attende qu'il revienne en France.

L'autre fois pour Cyrano de Bergerac, qui m'a très moyennement convaincue, même à la Comédie Française. J'ai trouvé l'histoire cucul et pas convaincante. Cyrano n'est qu'un gros nigaud à qui j'ai envie de secouer les puces. Roxane est franchement cruche de se laisser avoir comme ça. Bref, pas de tout mon style de personnages à poigne et de pièce à forte intensité dramatique (en revanche, pour ça, Wajdi est très fort).

Mais là, en ce moment tout de suite, je vais vous dire ce qui me fait rêver : Lakmé. Depuis qu'on l'a raté à Montréal (on ne peut pas être à la fois au théâtre et à l'opéra), je serai prête à vendre le String de l'ambassadeur aux enchères pour y aller (un jour, vous aurez l'explication du "String de l'ambassadeur"). Comme quoi, les besoins, on se les crée vraiment tout seul.

Mais j'ai trouvé de quoi calmer ma lakméite aiguë pour la soirée : le site est moche, mais on peut écouter quasi-tout l'opéra en presque bonne qualité. Ca ne vaut pas un CD ni même des places à l'Opéra Comique, mais ça permet de calmer une boulimie soudaine de Léo Delibes.

J'ai toujours des difficultés à dire que j'aime l'opéra. Parce qu'attention, lorsqu'on se déclare amateur d'opéra, il faut immédiatement tout connaître sur le bout des doigts : les titres, les compositeurs, les librettistes, les plus grands interprètes, les mises en scène inoubliables, les personnages, l'histoire, tout. Or moi, je suis consommatrice d'opéra : j'adore aller à l'opéra, j'adore écouter des opéras, mais je n'apprends pas les livrets par coeur avant d'y aller, je préfère la surprise. Et j'y vais le soir où je peux, et pas en fonction de qui chante ce soir là. C'est ballot, mais comme je ne connais pas la différence en général, je ne choisirais de toute façon pas comme il faut.

Je n'ai jamais été déçue par l'opéra, pas même la première fois, avec ma tante (qui ELLE, est une vraie fan) à 7 ans : La flûte enchantée, c'était drôlement bien choisi, avec des costumes d'oiseaux multicolores dont je me rappelle encore tellement c'était beau. Ah si en fait, une fois j'ai été déçue. Un Donizetti, L'Elisir d'amore, qui portait fort mal son nom étant donné le rencard foireux qu'il avait pour cadre... Mais je suis certaine que cette déception venait plutôt de mon accompagnateur que de l'oeuvre en elle-même.

Cet amour de l'opéra a éclos à Vienne, bien évidemment, où les mises en scène trop classiques à mon goût (oui, ce n'est pas parce que je n'y connais rien que je n'ai pas d'avis) étaient compensées par la possibilité pour les étudiants d'obtenir des places de dernière minute au parterre (qui s'appelle là-bas Parkett, ce qui me fait régulièrement dire "au plancher", ça manque de classe). J'ai résolument continué à Berlin, dont les différents opéras offrent les mêmes possibilités, mais avec des mises en scène nettement plus roquennerolles. A Paris, j'y vais peu souvent : mes horaires sont moins compatibles avec une vie culturelle riche, les places sont à des prix exorbitants (je sais, il y en a à des prix raisonnables, mais maintenant que j'ai pris des habitudes de poule de luxe, je déteste aller à l'opéra et être mal placée, question d'habitude) et j'oublie systématiquement de regarder la programmation. Si ça se trouve, Lakmé est joué ce soir-même...

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Si à Vienne autrefois tu pouvais voir des mises en scènes moins classiques par ex. au theater an der Wien pendant les Wiener Festwochen (mais à plus de 25 schillings il est vrai).
L'opéra bastille fait aussi des places étudiants, si mes souvenirs sont bons, mais on est carrément moins bien placé. Tu as eu raison de faire une cure là bas.

Vincent a dit…

Bin non, on est plutôt bien placé à Bastille avec les abonnements "jeunes", à Garnier effectivement les places sont mauvaises. Et sinon l'Elisir d'Amor cette saison à Paris était vachement bien

Mademoiselle Coco a dit…

Et bien Vincent, nous n'avons pas dû avoir les mêmes... Je me suis retrouvée une fois dans une niche renfoncée avec une visibilité très réduite, et me suis jurée de ne plus me faire prendre...