06 septembre 2006

L'ENA, joies et peines

J'ai écrit un petit article pour madmoizelle intitulé "La rentrée, joies et peines", parce que c'est de saison. Mais ce soir, je vais plutôt vous raconter "L'ENA, joies et peines".

J'ai passé le plus gros, quantitativement (3 épreuves sur 5, "ça, c'est fait") et qualitativement (ne restent plus que mes deux matières préférées, celles qui ne se révisent pas. Quelle grosse feignasse...) et je crois que désormais, je peux déjà en tirer une petite synthèse.

Ce que j'ai appris de ces premiers jours, outre le chemin pour l'année prochaine, c'est que finalement, c'est mine de rien pas mal crevant de se concentrer pendant 5 heures plusieurs jours d'affilée. Ca n'a l'air de rien, mais la lassitude gagne petit à petit les organismes et les neurones. Quand j'ai reçu mon sujet cet après-midi, je me suis dit "alleeeeez, c'est reparti pour un tour" en n'ayant réellement aucune envie de recommencer comme la veille et comme l'avant-veille à ne faire que réfléchir intensément pour ensuite gratter gratter et encore gratter ma copie. C'est peut-être parce que je n'ai pas suffisamment utilisé ma matière grise cet été, elle est toute surprise, elle a des courbatures.

J'ai aussi découvert à quel point ces concours étaient psychologiquement inhumains. Personnellement, je ne suis pas trop atteinte, n'ayant pas passé 12 heures par jour enfermée dans une bibliothèque sans fenêtre pendant tout l'été et j'étais donc sans grandes illusions. Et quand j'ai vu les sujets de droit et d'économie tomber, j'ai pris la chose avec philosophie. Mais ce n'est pas le cas de tout le monde, notamment de ceux qui ont travaillé comme des bestiaux depuis un voire deux ans. Et parfois, il suffit d'un sujet un peu farfelu pour perdre pied. Un rang devant moi, sur ma droite, il y a un jeune homme qui a l'air bien solide, les épaules carrées recouvertes d'un polo de rugby. Et bah quand il a ouvert le sujet d'économie hier, il a fondu en larmes, ça m'a fait tout bizarre (à lui aussi sans doute). J'imaginais ce mec qui voyait le fruit d'heures passées, frustré, à son bureau pendant que ses potes faisaient la fête s'envoler en quelques secondes. Peut-être que je serai dans le même état l'année prochaine quand ils me demanderont d'écrire sur la domanialité publique. Tellement de travail pour rien, ou quasiment rien... Un petit sujet qui fait appel à un millième des connaissances accumulées pendant des mois...

Ma dernière remarque, pour l'instant, est qu'il faut définitivement que je me trouve un masseur privé pour l'année prochaine. Oui, je veux un kiné qui fasse comme avec André Agassi sur les terrains de tennis, qui m'accompagne dans la salle d'examens, qui me masse le dos avant, pendant et après les épreuves, histoire que j'arrête de faire inutilement craquer mes vertèbres sous le nez de mon voisin de derrière.


(C'est dingue quand même les photos qu'on peut trouver sur internet...)

Aucun commentaire: