20 décembre 2005

J'y vais ou j'y vais pas ?

Ce qu'il y a de pas bien avec les amis (oui, je sais, je suis un peu dans la thématique amis amis amis en ce moment, mais ça prouve bien l'importance de ces petits êtres étranges dans ma vie), c'est que quand ils vous connaissent vraiment bien, ils savent lire entre les lignes et ils n'hésitent pas à poser le doigt sur ce qui fait mal (pour au final, faire du bien, si ce sont vraiment des amis).

Cela vaut pour les merveilleux conseils pleins de tact et de vérité de Fanny (encore merci, efficacité garantie). Et cela vaut aussi pour la perspicacité de Juliette, dont je me permets de copier coller un bout de mail (pour les droits d'auteur, on verra ça dans le RER B le 1er janvier ok ?) :

"Tu as l'air d'avoir trouvé des supers amis dont la description sur ton blog est rejouissante, c'est vraiment super. ton blog a aussi suscité une question en moi : es-tu vraiment déterminée à faire l'ENA ? ne prefererais tu pas au fond de toi continuer à passer ta vie à bruncher à Berlin ? c'est une question à la con mais je pense que ça vaut la peine de se la poser. c'est tellement d'investissement l'ENA..."

Oui, c'est peut être une question à la con, mais moi aussi je me la pose, Juliette m'a mise à nue. Bon, déjà, il faut remettre les choses à plat : il y a une différence entre vouloir faire l'ENA et faire l'ENA. L'un permet l'autre, mais l'inverse est rarement vérifié. Donc la question est de savoir si j'ai envie de vouloir faire l'ENA. Au lieu de "j'y vais ou j'y vais", c'est "j'essaie d'y aller ou pas ?". C'est bien cette question que je me pose. Parce que mine de rien, rien que d'essayer d'y aller, ça suppose pas mal de sacrifices, comme l'a souligné Juliette. Et ce sont des sacrifices que je suis de moins en moins prête à faire chaque nouveau jour passé à Berlin.

Entre l'abandon de Guillaume (traître !), les réserves répétées et justifiées de Michael et Cornelia, ma déception devant la liste des admis 2005, l'image des énarques dans les cercles allemands, l'image des énarques dans la société en général (non, je n'ai pas envie d'être détestée par les 60 millions - quelques milliers de Francais qui n'ont pas fait l'ENA), et surtout ma vie ici si agréable, je ne sais plus très bien pourquoi il faudrait que je me tape encore la tête contre les murs à force de Finances publiques pendant quelques mois au mieux, quelques années au pire.

Pourquoi je ne resterais pas à Berlin ? Bon, tout de suite, je trouve une bonne raison : pour quoi faire ? Et tout de suite, je trouve une réponse : je pourrais poser ma candidature pour le programme d'échange d'assistants parlementaires. Mais ça ne fait que repousser le problème d'une année, avec sans doute encore plus de difficulté à m'y remettre sérieusement. Je vois déjà les "ravages" de quelques mois de stage sur ma détermination, je n'ose pas imaginer ce que ça serait dans 18 mois...

Et puis d'un autre côté, je me dis que j'aimerais quand même bien faire un boulot qui me donnerait envie de me lever le matin. J'ai envie de continuer, comme en ce moment, à être contente d'aller bosser. Et je crois que la diplomatie est ce que j'ai vraiment envie de faire.

En fait, je crois que je souffre d'une légère schizophrénie : chaque jour renforce ma motivation pour rentrer "au Quai", mail chaque jour affaiblit aussi ma motivation pour rester enfermée à bosser alors qu'il y a tellement de trucs géniaux à faire autres que lire le Chapus un dimanche après-midi (ou pire, un samedi soir !!). Vous avez une formule magique (ou des arguments décisifs) ???

Pour finir, un article sur Sciences Po et l'ENA, très orienté (vu la source, ce n'est pas très étonnant), plein de fausses vérités un peu démagos, plein d'erreurs, mais qui pose néanmoins des questions de façon intéressante (et qui résume aussi certainement très bien l'opinion générale sur les sciences poteux et l'énarchie).

L'article, intitulé "Comment Sciences-Po et l’ENA deviennent des « business schools »" date un peu (2000, il s'en est passé des choses depuis, ce n'est pas Richy qui dira le contraire) mais reste recommandable. Et par le même auteur, dans la même veine, un article spécial Fanny qui adore les épreuves de Culture G autant que moi : "Les meilleures copies". Tout un programme !

Avouez que ça ne donne pas envie...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ne passe pas l'ENA ne passe pas l'ENA ne passe pas l'ENA ne passe pas l'ENA ne passe pas l'ENA ne passe pas l'ENA ne passe pas l'ENA ne passe pas l'ENA ne passe pas l'ENA ne passe pas l'ENA ne passe pas l'ENA ne passe pas l'ENA ne passe pas l'ENA ne passe pas l'ENA ne passe pas l'ENA ne passe pas l'ENA ne passe pas l'ENA ne passe pas l'ENA ne passe pas l'ENA ne passe pas l'ENA ne passe pas l'ENA ne passe pas l'ENA ne passe pas l'ENA ne passe pas l'ENA ne passe pas l'ENA
COnny