25 octobre 2005

De la hiérarchisation importancielle dans l'actualité allemande

Je sais je sais, ca fait une petit bout de temps que mes empechements technologiques ont entrainé un silence des plus sliencieux. J'en suis navrée, et j'espère pouvoir mettre tres bientot en ligne ma production littéraire du week end.

En attendant de retracer mon emploi du temps de ces 2 ou 3 dernières semaines, voici deux informations hautement capitales pour vous faire patienter.

D'une part, j'ai fait ce matin une découverte de prime importance pour ma bonne compréhension de l'AME allemande. Pour ceux qui se demandent ce qu'est une AME, c'est comme une ame avec-un-accent-circonflexe-sur-le-a-que-je-n'arrive-pas-à-faire, mais en plus gros. Ce matin, en attendant mon tram sous la pluie, j'ai assisté à un évènement du quotidien qui, malgré sons caractère parfaitement... quotidien, m'a interloquée : j'ai découvert comment les poubelles allemandes étaient ramassées par les services municipaux. Alors qu'en France, la séparation de la société en classes perdure parmi certains groupes de la population, 300 ans après la Révolution francaise, l'Allemagne a certes raté sa révolution communiste en 1919, mais son modèle égalitaire est plus poussé en ce qui concerne les éboueurs.

Je m'explique : en France, vous avez le Tiers-Etat des éboueurs, ce sont ceux qui sont debout à l'arrière et à l'extérieur du camion. En hiver, vous vous prenez la pluie, le froid et le vent. En été, vous vous prenez le soleil et l'odeur des ordures en putréfaction accélérée par la chaleur. Été comme hiver, vous etes exposés à tous les dangers. A cote du Tiers-Etat, vous avez la noblesse des éboueurs, ceux qui conduisent le camion. Les éboueurs annoblis sont au chaud et à l'abri des odeurs. Ramasser ou conduire, il faut choisir.

En Allemagne, rien de tout ca. Tous les eboueurs sont sur un pied d'égalité, et pas sur une marche à l'arrière du camion. Non non non non non, car en Allemagne, les ramasseurs sont les conducteurs, et vice versa. Devant chaque poubelle, le camion s'arrete, le conducteur et son passager sortent du camion (équipé, je tiens à le signaler, de portes ultramodernes facon portes de bus), vont chercher la poubelle, vident la poubelle dans la benne, remontent dans le camion et repartent jusqu'à la prochaine poubelle. Je crois que c'est l'un des meilleurs exemples permettant de soutenir la thèse selon laquelle l'URSS a peché par trop de communisme et trop d'égalitarisme : trop d'égalite tue l'efficacité. Et pendant ce temps, les Allemands attendent dans les tramways.

Autre évènement de la plus grande importance au pays de Goethe : Heidi Klum a fini par accoucher, ce qui était prévisible depuis un bout de temps. Elle exhibe donc son bonheur à toute l'Allemagne par l'intermédiaire des couvertures des journaux, qu'elle a de toutes facons l'habitude de fréquenter. Et là, VENGEANCE de la nature, son bébé, qui n'est pas roux (pour les non-peoplistes incultes, elle l'a fabriqué avec le chanteur Seal connu pour son teint d'ébène plus que pour sa blondeur scandinave, l'inverse de Heidi en somme), est d'une laideur absolue. Il ressemble à ce vieux boxeurs des années 70 complétement abruti par une combat, le nez défoncé, les yeux bouffis et à moitié clos. Et en plus, il a des poils partout. Pourtant, pourtant, Heidi doit le trouver à son gout puisqu'elle rayonne de bonheur malgré un vraisemblable baby-blues inévitable :



Il est parfois des petits détails insignifiants qui sont méchamment jubilatoires...

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