06 mars 2007

Les copines

S'il y a bien un truc, en plus des escarpins à talon, pour lequel je suis drôlement contente d'être une fille, c'est pour les copines. Parce que j'ai beau savoir qu'il existe de magnifiques amitiés entre garçons, personne ne pourra me faire croire que c'est aussi chouette qu'entre filles. D'ailleurs, si les garçons ont du mal à comprendre "ce qu'on peut bien encore avoir à se raconter" quand on s'appelle pour la 3ème fois dans la semaine (ou de la journée), c'est qu'ils ratent forcément quelque chose.

Avec Myriam, vendredi soir, on était bien d'accord pour dire que c'était quand même un truc typiquement masculin que de passer du temps ensemble sans parler ou presque. Vous avez sans doute déjà vu des mecs assis les uns à côté des autres sans parler, juste pour le plaisir d'être ensemble. Ou alors parlant de trucs totalement pas personnels du tout qu'on se demande comment ils font pour s'y intéresser. C'est pas que, nous, on dise des choses plus intéressantes. Mais au moins, ça nous concerne. C'est superficiel, certes, mais personnel.

Les copines, avant toute chose, ça sert à rigoler. Comme quand Myriam me raconte son dernier concept (Myriam, elle est vachement forte pour inventer des concepts sociologiques) : le "lolito sporteuf"©. Le lolito, c'est l'équivalent de la lolita mais avec un zizi qui dépasse. Un jeune homme tout juste post-pubère, qui s'est débarassé de ses boutons et de sa voix de castrat, mais reste vaguement jeune chiot tout fou, mais malgré tout déjà terriblement sexy. Ce qu'on admet avec une pointe de culpabilité "parce que quand même, il pourrait presque être ton fils". Et le sporteuf, c'est une contraction savante de "sportif surfeur qui fait la teuf". Tout ça pour dire qu'une fois que vous vous êtes racontées tout ça avec votre copine, y a pleiiiiiiiiin de temps qui est passé, on a les zygomatiques tout musclés et on a encore plus envie de parler derrière.

Les copines, ça sert aussi à consoler. Une vraie copine, c'est quelqu'un qui est capable de vous dire "en fait, t'as pas du tout les yeux marrons, ils sont totalement verts !". Même si vous savez que pour ça, il vous faut payer le prix d'avoir les yeux (marrons) totalement explosés par vos lentilles, c'est une excellente compensation. C'est aussi quelqu'un qui vous dit, après que vous lui ayiez raconté votre dernière bourde de Pierre Richard de la drague (l'huile pré-shampoing ultra-nourrissante copieusement étalée dans la chevelure 5 minutes avant qu'un bellâtre ne passe chez vous à l'improviste), "oui mais ça valait le coup, tes cheveux sont magnifiques".

Qu'on ne se méprenne pas sur ces deux derniers exemples, mes amies ne sont pas juste là pour me passer de la pommade, mais si elles ne le font pas, qui le ferait en toute objectivité ? Quoi "elles ne sont pas objectives" ??? M'en fous d'abord. Parce que c'est mes copines et que moi je fais pareil pour elles.

On a peut-être l'air de papoter de tout et de rien, mais parfois, on parle de choses très sérieuses aussi. De nos vies et de ses orientations fondamentales (les copines, ça conseille très bien), de nos vraiment gros problèmes et de leurs solutions possible (les copines, ça a souvent les idées plus claires que vous), de nos doutes fondamentaux et de nos angoisses (les copines, ça rassure comme des chefs). Et dans ces cas-là, le papotage superficiel des 3/4 du temps a largement préparé le terrain pour des discussions nettement moins superficielles. Etre une copine, c'est attendre des résultats de quelqu'un d'autre avec l'estomac tout noué et sentir un soulagement immense quand les résultats sont bons. Avoir une copine, c'est savoir que quelqu'un est là, plus ou moins loin, à être de tout coeur avec vous quand il y a un problème.

Je ne sais pas comment les mecs survivent à ces périodes difficiles sans les heures passées au téléphone pour exorciser, en parler jusqu'à ce que ça soit passé, que le problème se soit éclairci ou allégé. Quand je parle de périodes difficiles, je ne veux pas dire "j'ai un rencart dans deux heures et ma robe magique qui me fait ressembler à Penelope Cruz est au pressing".

Et même quand ça va bien d'ailleurs. J'ai un ami qui, lorsqu'il a écrit à l'un de ses meilleurs amis pour lui dire qu'il allait être papa (le truc vaguement important dans une vie quand même) n'a eu de réaction du copain en question que quelques semaines plus tard... Bien sûr, ce n'est pas lui qui me l'a raconté, mais sa femme, avec qui je passe des heures au téléphone à avoir des conversations de filles (et avec qui, justement, je parlais de l'amitié masculine, et elle aussi était d'accord. Dingue non ?!)... Et ça ne veut absolument pas dire qu'ils ne sont pas vraiment amis, au contraire. Mon père aussi est capable de ne pas appeler son meilleur ami pendant 6 mois, et quand il l'a au téléphone après tout ce temps, il ne reste pas plus d'un quart d'heure. Il n'y a aucun lien entre les sentiments et leur manifestation.

Je suis certaine qu'il y a des filles qui fonctionnent comme les garçons, et qu'il y a des garçons qui parlent pendant des heures avec leurs potes de trucs ultra-intimes. Mais quand même, la vie sans coups de fil qui durent des heures, sans thé-papotage superficiel, je crois que je trouverais ça vraiment trop ennuyeux pour valoir le coup...

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Peut-être une simple question de physionomie
Eux, y'a déjà le zizi qui dépasse, nous c'est tout en dedans et du côté de la tête que beaucoup de choses se passent.
Alors on a besoin d'extérioriser plus qu'eux, peut-être hein, pas sûr ni obligé.
Il se peut que ce soit également une question chimique, des personnes que tu rencontres et dont tu as l'impression au bout de 2 minutes qu'elle a toujours été ton ami(e) et que nul besoin d'en dire des heures pour serrer les liens.
Mais en toute expérience féminine, je préfère largement m'étaler sur l'épilation ratée de la veille pendant des jours avec mon amie que le garder pour moi.
Bizettes, lire à haute voix tes kapchas, c'est un bonheur.

Anonyme a dit…

Je suis un mec et je peux parler des heures au téléphone de trucs hyper intimes et totalement superficiels. Mais pas avec mes potes, non non non. Juste avec mes copines. Ca compte quand même ?

Mademoiselle Coco a dit…

Mmmhhh, Pascal, désolée mais... non, ça ne compte pas :D

D'une part parce qu'il y a un élément féminin qui rentre en compte et qui déjà fausse la donne. D'autre part, parce que j'aurais dû préciser que mon analyse ne s'appliquait qu'au mâle 100% hétéro...

Nan sérieusement, je ne voudrais pas tomber dans le cliché bas de gamme, mais parler des heures au téléphone avec moi, mes copains homos aussi savent faire hein, ça n'a RIEN à voir... ;-)

C'est d'ailleurs ce qu'on disait avec Myriam : le seul mec avec qui on passe plus d'une heure au téléphone, en bonnes Babycakes que nous sommes, c'est notre copain commun gay. Alors si jamais elle passe par là, je pense qu'elle pourra confirmer : non, ça ne compte pas ! (En revanche, ne me demande pas le pourquoi du comment...)

j_christ a dit…

Peut-être parce que nous, on n'a pas que ça à faire, papoter pendant des heures. Aller chasser le bison, ça prend du temps…
Et mon zizi ne dépasse pas, il est bien rangé. En tout cas la plupart du temps…

Mademoiselle Coco a dit…

Oui, je suis bien d'accord, chasser le bison, vu le maigre approvisionnement de Carrouf, ça prend du temps. Faut au moins allez jusqu'à Intermarché... Pfiou, trop dur d'être un homme ;-)

J'ai pas dit que les zizis étaient mal rangés, hein, juste qu'ils sont dehors. Faut pas voir le mal partout !

Anonyme a dit…

les copines c bien mais qd on oublie leur anniversaire c moins bien....héhéhé tu vas l'entendre toute ta vie celle-là

Mademoiselle Coco a dit…

Pfff, le pire, c'est que j'en oublie tellement que là, je suis incapable de savoir qui est l'anonyme flouée... Anna ? Cornélia ? Non, Anna est trop gentille pour me charcuter comme ça, il n'y a que cette sans coeur de Cornélia, hinhinhin.

C'est chouette l'amitié féminine non ? ;-)