06 février 2007

-34°C (billet "glamour un jour, glamour toujours")

Hier, il faisait, grâce à une légère et douce brise de Nord-Ouest -34°C. Pour ceux qui pensent que je débloque et qui n'ont pa suivi ma dernière actualité, regardez de temps en temps mon post-it là à gauche, ce n'est pas fait pour les chiens.

Non, je ne vais pas me lamenter tellement j'ai froid. D'une part parce que ça manquerait d'intérêt. D'autre part parce que je l'ai choisi. Et en troisième part, parce que ce serait faux. Malgré ma frilosité légendaire, je n'ai pas froid. Remarquez, pour ça, je prends 10kg dès que je m'habille, en remerciant définitivement les animaux de bien vouloir nous prêter leurs poils. Sous mes 24 couches de vêtements, on devine que je suis une fille (parce que j'ai un sac à main). Mais rien n'est sûr. En même temps, on s'en fiche : je ne connais personne à Montréal et tout le monde fait pareil.

Cette température fort exotique a mes yeux a été l'occasion pour moi de faire quelques expériences scientifiques à narrer ici-même. Car oui, je le sais, vous vous demandez "aloooooooooors, ça fait quoi de mettre le nez dehors par -34°C ?". Au passage, si je rajoute toujours C derrière °, c'est pour souligner que je parle bien de celsius et non de fahrenheit. Ce qui est une différence de taille.

Ce qui change entre -10° (Berlin) et -34° (Montréal) n'est pas évident au premier abord. Quand il fait froid, il fait froid. Et quand il y a de la neige, elle est toujours blanche. OUI MAIS. Quand on dit mettre le nez dehors, l'expression est fort bien choisi. Car le premier à sentir la différence est justement le nez. Ou plutôt l'intérieur du nez. Oh non, bien évidemment, je suis une fille, je n'ai jamais de crottes de nez voyons. Mais mon nez est, comme toute muqueuse, hydraté de l'intérieur de façon permanente et légère par un liquide quelconque (celui qui coule de façon irrépressible en début de rhume avant de vous empêcher de respirer). D'ailleurs, Wikipédia le dit bien : "La muqueuse qui tapisse les fosses nasales est riche en vaisseaux sanguins, d'où sa couleur rose. Elle renferme de nombreuses glandes à mucus qui la maintiennent constamment humide. Cette muqueuse réchauffe, humidifie et filtre partiellement l'air inspiré." Bon, là, vous devez voir de quoi je parle. En général, quand on n'est pas enrhumé, on n'y pense même pas. Mais quand vous sortez et qu'il fait -34°C, vous y pensez immédiatement. Pourquoi ? Parce que ça gèle... Et oui, hier soir, glamour un jour glamour toujours, j'avais des glaçons dans le nez. Et ce n'est pas très agréable.

Ensuite, pour vous lecteurs, j'ai fait une expérience scientifique dont je rêvais de voir en vrai les résultats. J'avais entendu un jour qu'en dessous de -20°C, tout crachat était gelé avant d'atteindre le sol. Bien évidemment, je ne crache jamais, mais hier soir, la science m'a appelée. Glamour un jou, glamour toujours, j'ai craché dans la rue en attendant le bus (oh ça va hein, c'était purement SCIEN-TI-FIQUE et il n'y avait personne). Et bien je dois dire : la science nous a menti, c'est faux. A moins d'être sur un télésiège très très haut (le temps de chute est alors plus long). A moins que je ne sois à plus de 37°, faussant les hypothèses de base. En tout cas, ça n'a pas marché.

Là, vous devez vous imaginer un bibendum informe avec des stalactites de mucus en train de cracher, et vous ne comprenez vraiment pas pourquoi ce billet est glamour un jour, glamour toujours. Si les deux premières expériences biologiques donnaient une petite touche ironique à son titre, il n'en est rien de la troisième expérience : les lèvres. A peine sortie, je les sens s'engourdir, je n'arrive plus à articuler, j'ai l'impression d'avoir bu des litres de Molson. Je décide de ne plus parler. Et comme vous le savez, rien de tel que le silence pour être mystérieuse, et donc glamour. 1 point. Je rentre, j'enlève mes pelures d'oignons, je vais appliquer un cataplasme de crème apaisante sur mes joues qui ressemblent à du bacon (glamour un jour etc). Et là, je remarque que j'ai les lèvres d'Emmanuelle Béart après opération. Une bouche mes enfants... on en mangerait. Bon, faut faire abstraction du bacon autour. Mais sinon, je vous assure que ça bat tous les gloss repulpeur de pulpe et volumisateur de volume. Un bon -34°C, et on peut sauter la case collagène (silicone ? Qu'est-ce qu'on met dans les lèvres ??). Si les lèvres sont contentes sur le coup, ça ne dure pas et pour éviter le fendillement mortel, il faut ensuite passer la soirée avec un masque de graisse.

Non, y a pas à dire, le froid, c'est ultra glamour...

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Chère Mademoiselle Coco,
Je voulais vous envoyer un mail mais n'ai pas trouvé d'adresse! A propos de notre "discussion" de l'autre jour, bien qu'il soit un peu tard ;) si vous souhaitez lire une analyse solide et contemporaine de l'action et du statut de l'ONU ainsi que de l'attitude des États-Unis par rapport à elle, je vous recommande l'article de Tony Judt paru dans le dernier numéro de la New York Review of Books(Vol. IV, no 2 du 15 février 2007) sous le titre de Is the UN Doomed?(Judt répond par la négative.) Cet article est en fait une recension de trois ouvrages parus récemment en anglais sur l'ONU.

Tony Judt est un éminent historien et spécialiste des relations internationales qui enseigne à la New York University.

Votre Adrien adoré.

Anonyme a dit…

Et oui Adriounet, telle les célébrités zoliwoudiennes, je reste mystérieuse et injoignable ;-)

Merci pour ces références sur lesquelles je me pencherai sans aucun doute très prochainement.

Sur le rapport ONU / Etats-Unis, je recommande de mon côté de façon très classique les quelques pages très éclairantes de Justin Vaïsse et Pierre Melandri dans l'Empire du Milieu, qui remonte à la genèse de l'unilatéralisme américain pour expliquer leur attitude vis-à-vis des Nations Unies aujourd'hui.

Il y a tellement de choses passionnantes à découvrir... Pas sûr qu'une vie suffise !

Anonyme a dit…

Merci Mademoiselle Coco pour le fou rire que j'ai eu en lisant ce post... un rire à gorge déployée qui a fait du bien en fin de journée. Bravo :-)

Laura