03 janvier 2007

So ne Sch...

Je sais, c'est mal d'être grossière. Et c'est encore plus mal d'être vulgaire. Mais... la journée commence mal. Rien de tragique, mais comme le dirait Stellou, "le chiant quotidien".

Ca commence par un réveil trop tardif, ça continue avec un prof qui oublie de venir faire cours (alors que mon prochain moment d'enrichissement intellectuel scolaire a lieu 9 heures plus tard) et ça finit par un collant Gerbe tu-sais-même-pas-comment-il-est-beau qui est filé on-ne-sait-même-pas-par-qui-ni-par-quoi.

Reprenons paisiblement. Au premier abord, se lever trop tard a un bon côté : on dort un peu plus longtemps. Au second abord, on prend conscience que ces quelques minutes volées ne le sont pas au voisin mais à soi-même. Et qu'il faut les rattraper en se privant soit de café au lait (non), soit de coquetterie (non), soit de démarche lente (oui). Donc avec un grand au café au lait dans le ventre, toute fraîche pomponnée et maquillée, il faut courir. S'ensuit une inutilité flagrante : à quoi sert de prendre le temps de passer sous la douche et sous le pinceau à maquillage si tout est gâché quelques instants plus tard par une course effrenée pour attraper son bus au vol (c'est une image, je ne fume pas avant de partir en cours, je sais que les bus ne volent pas) ?

Le prof qui ne vient pas peut également être une bonne nouvelle : deux heures de plus pour travailler mon concours qui a lieu dans 3 semaines. Mais plusieurs arguments viennent contrebalancer cette constatation. Premièrement, quand je cours, j'aime que ce soit justifié. Deuxièmement, rater ce cours signifie rater l'un des profs les plus sexys que j'aie jamais eus (et commencer l'année sans lui est un déchirement). Troisièmement, j'ai sacrifié deux tickets de bus à cet aller-retour sans objet, n'ayant pas encore reçu ma précieuse carte Imagine R qui équipe tous les étudiants sensés d'Ile-de-France.

Enfin, mon collant filé reste à cette heure l'évènement le plus tragique de la journée. J'espère que vous êtes allés lire l'histoire des bas décadant plus que décadents de Kozlika, recommandée il y a quelques jours. Dans la même veine des crasses féminines que les bas qui tombent, il y a le collant filé. D'une part, je connais peu de choses aussi vulgaires qu'une femme errant dans la ville avec un collant filé. Lorsque j'étais en stage, j'avais - sur les excellents conseils de Cornélia - toujours une paire de collants de rechange (vient le moment où l'on s'interroge : un collant ou des collants ? Une paire de collant ou de collants ? J'aurais mieux fait de parler, comme Kozlika, de mes bas, mais ma jupe fendue m'en empêchant aujourd'hui l'usage, je privilégie le réalisme à la facilité orthographique) dans mon bureau, juste "au cas où". Quoi de plus rageant que d'avoir une balafre de peau au milieu du jersey pour aller voir le Grand Chef ? D'autre part, le drame du collant filé tient aussi à ce qu'un collant filé est le plus souvent immettable, à moins de ruser. Ruser, cela consiste à avoir des collants que l'on peut, en fonction de l'endroit de l'eraflure mortelle, mettre avec certains vêtements et pas d'autres. Aux fesses ? Avec une jupe, même courte, ils seront encore parfaits (mais pas pour un rendez-vous qui risque de dégénérer, bien sûr). A la cuisse ? Avec une jupe longue ou un pantalon, personne n'y verra goutte. Au mollet ? La tâche se complique, il faudra les réserver aux pantalons ou aux jupes mais portées avec des bottes. J'ai ainsi des tas de catégories de collants. Bien évidemment, ne disposant pas encore de la commode magique qui me permettra de ranger mes sous-vêtements dans ma chambre, ils sont pour l'instant tous en vrac dans une petite (hum, grosse) boîte et dans un tiroir, sans que je puisse déterminer autrement que par ma mémoire lequel est portable en fonction de ma tenue du jour. Le drame ultime de mon accident vestimentaire d'aujourd'hui, en dehors du fait que je n'avais pas de collant de rechange, vous apparaîtra immédiatement clair si je vous dis que mon collant était MA-GNI-FIQUE. Un Gerbe de toute beauté, noire avec des fleurs opaque par ci par là qui remontaient jusqu'en haut des cuisses. Une merveille de collant, l'un de mes préférés. Bien sûr, selon ma classification, je peux continuer le mettre avec des pantalons. Mais les fleurs commencent au mollet. Pas de chance.

En relisant, je me suis rendue compte que certains allaient sans doute s'interroger : comment peut-on - en dehors de toute hypothèse un peu olé-olé - filer ses collants sur les fesses ? Je me dois une réponse simple et circonstanciée : en l'enfilant, pardi ! Le collant est l'invention à la fois la plus formidable et la pire qui soit. Mille soins doivent être pris lors de l'enfilage : les ongles doivent être ras, les mains doivent être douces, la moindre irrégularité accrochatrice signant l'arrêt de mort dudit objet. Il faut ensuite tirer, avec douceur, mais persuasion, afin de ne pas avoir la ceinture au niveau des cuisses. Et c'est précisément à cet instant qu'arrive l'égratignure sur les fesses. Plus le collant est beau, plus il est fragile, et un doigt tireur passe vite au travers du précieux tissu trop sensible. Et voilà, en une fraction de seconde, alors que vous ne faisiez qu'enfiler votre collant, vous vous retrouvez avec un machin sans nom filé sur les fesses. Vite vite vite, courir pour attraper le vernis incolore pour limiter les dégâts. Attendre que ça sèche. Se décoller lentement le collant (qui porte à cet instant précis son nom mieux que jamais) de la peau couverte de vernis en se disant que "non, ça ne fait pas mal, ce n'est qu'une impression". Enfiler ses fringues par-dessus et le classer dans la bonne catégorie. Un Mars, et ça repart...

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