26 octobre 2006

Juste une mise au point

Comme les sociologues commençaient à sentir leurs volumes de vente sur les bouquins portant sur les métrosexuels baisser, ils se sont dit qu'il fallait réagir, d'autant plus que Noël approchant, leur porte-monnaie devait être réapprovisionné avant que la liste de leur progéniture n'arrive chez leur banquier. Du coup, ils nous ont pondu l'übersexuel.

Mon idée n'est pas du tout de critiquer (ou pas) cette théorie ce soir. Pour ce que j'en sais, chacun fait ce qu'il veut, tant qu'il laisse les autres tranquilles. En revanche, j'aimerais beaucoup qu'on m'explique le pourquoi du comment de la choucroute : pourquoi a-t-on d'un seul coup un terme germanique pour parler de ce phénomène de société tellement idnéniable que je ne sais pas exactement ce que c'est censé vouloir dire concrètement.

Bien évidemment, je ne suis pas contre les termes allemands. Mais celui me fait hurler de rire à chaque fois qu'il est utilisé par un journaliste. Ca permet tout de suite de faire des petites catégories comme je les aime (je sais, c'est mal de mettre les gens dans des cases mais moi, j'aime bien) :

- les béats inconscients pour commencer. Alors eux, ça s'appellerait des oversexuals, des sopra-sessuale, des over-seksueel, ou même, soyons fous, des sursexuels, ils ne se rendraient compte de rien. Un mot, c'est un mot, et basta. Ne cherchant pas à savoir d'où il sort, ils ne connaissent ni son origine ni sa signification originelle. Ca évite de se poser trop de questions, après avoir maudit l'erreur d'impression qui leur a mis deux petits points bizarres et sans intérêt au-dessus du u. Enfin du ü. Enfin on se comprend quoi. Pour eux, aucune typologie de prononciation n'est possible, c'est du grand n'importe quoi.

- les "je crois que je sais parler allemand et je veux me la péter mais en fait non". Ces journalistes croient pouvoir prononcer ce mot correctement mais ont oublié la moitié de leur allemand appris sur les bords du Neckar avec une écolo baba cool qui buvait du thé au fenouil dans les années 80. Ceux-là se rappellent bien qu'il y a un truc bizarre avec le u en allemand. Ah oui, c'est vrai faut dire "ou" et pas "u". Du coup, ils tentent le "oubeurzeksuel". La motivation y est, il y a même le "s" qui se transforme en "z". Et le "ber" en "beur". Mais ce n'est pas encore ça.

- les journalistes conscients de leurs faiblesses et consciencieux. Sachant comme Socrate qu'ils ne savaient rien, ils se sont renseignés. Et ont capté que le "ü" se dit "u", tout bêtement. En revanche, pour le reste, on repassera. Ce qui donne au final "Hubert-sexuel". Et pour connaître un certain nombre d'Hubert (surreprésentation numérique sur les bancs de Boutmy... Une véritable anomalie statistique), je vous assure qu'ils n'ont rien de sexuel, ni d'übersexuel d'ailleurs.

Je sais, je suis perfide, et la critique est facile. Alors pour qu'elle soit un peu constructive, petite leçon de prononciation. Übersexuel, ça se dit "u" comme "hululer", "beur" comme "beurre demi-sel", "zexe" comme "sexe avec un z au début", "ou" comme "oublier" et "el" comme "aileron". Ce qui donne donc u-beurre-zexe-ou-aile. Merci pour lui.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

MORTE DE RIRE!!!!!
Sopherl, là tu as donné une belle lecon à toutes les catégories confondues et même celles non mentionnées. Je crainds désormais ne plus jamais rester sérieuse en face d'un Hubert, peu importe son degrée de sexitude...
Merci pour ce mal aux côtes!!