26 juin 2006

Des goûts et des couleurs...

Visiblement, je dois avoir des goûts de LGTB sans le savoir (en fait, si, je le sais un peu, mais à ce point là je ne pensais pas...) parce qu'Amazon, ma boutique en ligne préférée me renvoie systématiquement à leur boutique "gays et lesbienne".

Amazon est doté d'un truc dont je ne me rappelle plus le nom mais qui en gros vous dirige automatiquement vers les pages qui devraient vous plaire, compte tenu de celles que vous avez visitées avant et de ce que vous avez acheté chez eux. C'est en fait comme un vendeur-conseilleur, sauf que c'est une machine, qui fonctionne selon le principe "si vous avez aimé ça (1), vous aimerez ça (2), parce que TOUS LES GENS qui aiment ça (1) aiment aussi ça (2) et que si vous n'aimez pas ça (2), c'est que vous n'êtes pas cohérente dans vos choix".

Et systématiquement, pour n'importe quelle recherche, Amazon m'oriente vers des produits étiquetés "gays et lesbiennes". Déjà, considérer qu'un album de musique est plus "g&l" qu'hétéro, ça me dépasse un peu. On peut être homo et ne pas aimer Madonna et Dalida, même si ce sont des classiques du genre. De même qu'on peut être hétéro et aimer les Chroniques de San Francisco.

Mais comme c'est difficilement compréhensible par une machine, je suis dans la petite case "cette fille est sans doute lesbienne, maintenant qu'on sait qui elle est, on la bombarde d'offres ciblées qui la feront fondre d'envie". Du coup, quand je chercher un guide touristique, le premier dans la liste qui apparaît c'est le Petit Futé Paris gay et lesbien .



On remaquera au passage que Gay est écrit bien gros, parce que finalement, c'est marketing, ça plaît aussi aux hétéros qui cherchent les meilleures boîtes de Paris, ça fait techno in. En revanche, lesbien est écrit en tout petit, en dessous. Roooh bah quand même, aller dans un bar de camionneuses, c'est tout de suite moins sexy, moins vendeur... Vous avez dit injustice ? De la discrimination dans la discrimination, c'est intéressant comme phénomène : de l'infra-discrimination ? de la sous-discrimination ? de la sur-discrimination ? Je n'en sais rien, mais elle est réelle et j'ai du mal à la comprendre.

Je regarde un peu ma "page à mon image", qui me recommande chaleureusement d'acheter Lesbiennes Kama Sutra et Les plaisirs de l'amour lesbien. Tout ça parce que j'ai acheté le DVD de Clara Sheller et que j'ai regardé la page de l'intégrale de la saison 1 de L World, je rêve...

Après, ils gardent tout ça et se font des fichiers ? Parfois, je me mets à détester les vendeurs-conseillers virtuels d'Amazon. Personnellement, je m'en fous qu'Amazon me prenne pour ce que je ne suis pas. Mais je m'interroge quand même sur ce genre de catégorisation et de dérives qu'elle pourrait entraîner. Est-ce que je suis partout fliquée comme ça, dès que j'ouvre une page internet ? Oui, sans doute. Est-ce que tous les logiciels en tirent des conclusions aussi navrantes ? Est-ce qu'un jour, on verra ressortir tout ça comme élément d'accusation, de mise en cause ? Mais que fait la CNIL ???

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Hmmm, ces longs débats sur la taille du lit dans ton nid d´amour parisien - je commence à les voir dans une toute autre lumière. Et alors les fesses de M. là-dedans?