Violences domestiques
Je crois que je rêve un peu, mais j'ai l'impression que si je prétendais être une femme battue, on pourrait presque me croire. Loin de moi l'idée de faire semblant, surtout que je ne vois pas qui accuser [ironie]sinon, EVIDEMMENT, je ne me priverais pas de le faire[/ironie]. Je dis ça parce que les preuves corporelles sont là. Je suis loin de vivre dangeureusement, mais je suis couverte de bleus, de petites cicatrices, et de brûlures (ceci n'est pas une annonce de plan).
Je ne sais pas comment je me débrouille, mais je me cogne partout et tout le temps. On ne peut pourtant pas dire que j'aie un corps démesurément grand et encombrant. Et pourtant... Mes pieds rencontrent trop souvent ceux des tables, des chaises et des lits. Mes jambes se prennent dans toute sorte de choses improbables, allant du tuyau d'aspirateur au hublot de la machine à laver. Mes hanches butent sur les tables, les bureaux, les plans de travail et les tables de nuit. J'ai même réussi à me faire un bleu sur le dessus de la main après s'être fait violemment rencontrer mon métacarpe et le coin d'une table de bistrot (à jeun). Bilan : il ne se passe pas un jour sans que je sois couverte de bleus, plus ou moins petits, plus ou moins nombreux, mais bien présents. C'est vachement classe. Maintenant que je fais du vélo, j'enrichis ma collection de bleus : mettre ma béquille avec le tibia me fait un bleu, même en deouceur et à travers mes bottes et mon jean. Ué, je sais, n'est pas Princesse au petit pois qui veut, ça demande de sacrées compétences...
Les cicatrices ben... enfin je ne vais pas vous raconter ma vie corporelle intime. Mais dans le cadre de ma fausse plainte pour violence domestique, j'aimerais quand même fournir une nouvelle preuve. A savoir mon trou dans la cuisse (là, je remonte vachement mes stats avec quelques mots, la vie est magique). J'ai un vrai trou dans ma vraie cuisse gauche. Un trou creusé à l'acide. Là, tout de suite, ma fausse plainte prend une dimension dramatique, non ? Vous ne commencez pas à me trouver un petit air de Souad la brûlée vive (le lien, c'est juste pour que vous situiez, pas pour que vous achetiez, "je ne suis pas folle vous savez") ? Si vous voulez simuler une violence domestique sur une cuisse innocente, la méthode est simple : faites un long voyage en voiture et laissez votre vieux walkman avec ses vieilles piles posé sur vos cuisses. Si vous avez de la chance, vous allez vaguement sentir un tout petit filet liquide couler de votre walkman. Vu que vous êtes en terminale L, vous ne comprenez pas ce qu'il se passe (si si, je suis sure que j'aurais réagi plus vite si j'avais écouté ma prof de maths de seconde et que j'avais choisi S. Comme quoi... à quoi ça tient la vie, hein Maurice !). Vu que vous ne comprenez rien et que vous ne voyez rien de probant, vous repoussez votre walkman. Un peu après, ça commence à brûler sévère. Après les 6 heures de route réglementaires, c'est bon, vous avez un trou dans la cuisse. Si vous aussi vous avez fait L et que vous voulez comprendre, c'est simple : la pile a eu le mal de mer et a vomi tout son quatre-heures sur mon jean et donc sur ma peau. Je ne sais pas ce qu'il y a dans les piles, mais ça fait des cratères dans la peau. Je crois que je bats Souad non, avec cette histoire horrible de la violence moderne dans nos sociétés sur-technologisées ?
Quant aux brûlures, c'est simple : je n'y peux absolument RIEN si la résistance de mon four se précipite sur mes mains dès que j'ouvre la porte d'icelui (le four). La main gauche a toutes les faveurs d'icelle (la résistance). Franchement, dans le cadre de ma fausse plainte, je pense que je pourrais faire passer ça pour des brûlures de cigarette, appliquées consciencieusement à quelques centimères d'écart les unes des autres, un peu partout. Dieu merci, j'ai toujours mon Baume des Pyrénées à portée de main brûlée. Dans la porte du frigo, pour être précise, ça soulage encore plus. Le seul problème, c'est que je n'ai jamais su écrire Pyrénées depuis l'école primaire. Méditerranée je commence à savoir, mais Pyrénées, je n'y arrive pas. Il faut nécessairement que j'aille sur Wikipédia pour être sûre. Alors si vous voulez bien, c'est la dernière fois que je vous parle des Pyrénées et de son baume.
Donc en gros, j'ai des bleus comme si je faisais de la lutte libre tous les 4 matins, des cicatrices comme si j'étais un vieux détenu, et des brûlures comme si je refusais de mettre des maniques avant de plonger les mains dans mon four sous prétexte que ça me fait tout renverser. La question est : ma plainte pour violences domestiques est-elle recevable ?